Relations industrielles
Industrial Relations
Volume 24, Number 1, 1969
Table of contents (36 articles)
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Facteurs d’ambiance, rendement et humanisation du travail
Pierrette Sartin
pp. 3–18
AbstractFR:
Malgré la mécanisation et la modernisation des moyens de production, il reste encore beaucoup à faire pour humaniser le travail.
EN:
Everywhere in society efficiency has become the prevailing factor. Performance seems to be the result of a technical progress offering to everyone consumption goods formerly reserved to a minority. However those goods are too often obtained to the detriment of the moral and physical health of the workers. We are just beginning to understand that maximum performance is rarely the same as optimum performance.
To soften the work and to make it more attracting materially, psychologically and moraly is basic duty and an economic necessity. The machine is indifferent to its environment. However man is strongly influenced by the psychological and material conditions prevailing in his milieu. He becomes a poor hand when insufficiently paid, badly administered, tired and not in good health.
The physical environment in which man performs his tasks have a true influence on accidents, on the general climate of the firm, on the quality and on the quantity of his work. Contrary to the popular belief mecanization and modernization of the means of production have not entirely eliminated the problem of physical fatigue. On the one hand, this mecanization has often been made without even considering man's capabilities, comfort and fatigue. Many machines are not adapted to the worker especially regarding seats, signals and controls. On the other hand much work implying heavy weights still exists in industry.
TEMPERATURE
The human body is particularly sensible to environmental temperature. According to physiologists the temperature should be held between 55° and 68° in ordinary industrial works while office temperature should be kept between 66° and 72°. For works performed under high temperatures longer breaks and rehydratation of the body must be favorized.
NOISE
The influence of noise on the health of workers has become one of the main points in professionnal pathology. Besides hurting the ear excessively, intense noise disturbs the entire mecanism of the body. In addition to this, it has a bad influence on communications and therefore is a major cause of accidents, errors and absenteism.
LIGHTING
Great progress has been made in this field. The degree of light to be used depends upon the task to be performed. In order to be adequate it has to fulfill a few conditions:
1.—sufficient intensity (1000 lux maximum for ordinary work);
2.—the passing of light to shadow must not be too brutal;
3.—avoid excessive brilliancy and dazzling;
4.—light must be well distributed and the installations well cleaned in order to avoid dusting.
AIR COMPOSITION
The air must be changed and purified in order to eliminate carbonic gaz. The hygrometric level must stand around 50% of normal saturation of water vapour. A few kinds of works require a filter and a vacuum-cleaning.
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Contemporary Public Policy Issues in Industrial Relations
Noël A. Hall
pp. 19–32
AbstractEN:
The present system of collective bargaining is more an exercise in the use of coercive economic and political power by labour and management than a process of rational, logical argument and existing conciliation procedures have proven inadequate in reflecting the public interest in dispute settlement. What then is the impact of B.C. Bill 33 ?
FR:
INTRODUCTION
Le but de cet article est de décrire quelques-unes des implications des politiques publiques sur les relations industrielles au Canada. Nous avons également l'intention de définir, au moins dans ses grandes lignes, une nouvelle façon de prendre des décisions dans le domaine des relations de travail.
LA DOCTRINE DU LIBÉRALISME ÉCONOMIQUE
La philosophie de notre approche des relations patronales-ouvrières au Canada a toujours été et continue d'être une adaptation de la doctrine du libéralisme économique.
LA PROCÉDURE D'ACCRÉDITATION
La doctrine du laissez-faire est tellement ancrée dans cette procédure d'importance que presque toutes les commissions de relations du travail n'ont pas le pouvoir nécessaire pour juger de la qualité de représentation d'une organisation syndicale donnée. Notre incapacité à définir un rôle plus positif pour les commissions de relations du travail en ce qui a trait à l'accréditation a mené au développement d'un système très fragmenté de négociation collective.
LE PROCESSUS DE NÉGOCIATION COLLECTIVE
La doctrine du laissez-faire a causé de sérieux problèmes dans le règlement des conflits au Canada. En fait, la négociation collective est un processus par lequel les intérêts, attentes et besoins divergents sont rationalisés sous la forme du compromis. Ce n'est donc pas une question de monopole d'usage de cette technique par les syndicats.
LES RÈGLES DU JEU
1. — Au Canada la négociation collective n'est pas consécutive à une série d'arguments logiques et rationnels.
2. — Le pouvoir économique et politique demeure l'instrument majeur à la table des négociations.
L'INTÉRÊT PUBLIC ET LE RÈGLEMENT DES CONFLITS
La conciliation et la médiation réussissent mal à protéger l'intérêt public dans le règlement des conflits. C'est un mécanisme qui a pour but de faciliter et non d'influencer l'atteinte et la nature du règlement.
Un système qui, comme le nôtre met plus d'emphase sur l'atteinte d'une entente plutôt que sur les conséquences de cette entente sur les autres négociations est voué au départ à de sérieuses difficultés.
UN REMÈDE AU LIBÉRALISME ÉCONOMIQUE
L'arbitrage obligatoire et les tribunaux du travail représentent une solution qui à mon avis n'est ni désirable ni nécessaire. Nous sommes donc en présence des deux pôles extrêmes d'un continuum (laissez-faire et arbitrage obligatoire) à l'intérieur duquel se situe la solution idéale.
LES RÈGLES DU JEU: L'EXPÉRIENCE DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE
L'imposition de l'arbitrage par le ministre lorsque l'intérêt public est en jeu explique la popularité qui entoure le "Mediation Commission Act" ou encore le bill 33 de la Colombie Britannique. Le but de ce bill est en fait de tenter d'éloigner les parties de la notion de négociation basée sur la force économique et politique pour les faire tendre le plus possible vers le règlement rationnel des conflits, règlement qui mettrait l'intérêt public au centre de ses préoccupations.
LE CONCEPT DE "FARDEAU DE LA PREUVE"
En vertu du bill 33, la Commission de médiation désigne la partie à laquelle incombe le fardeau de la preuve. C'est donc une innovation importante.
LE BESOIN DE RECHERCHE
L'article 39 de ce bill 33 autorise la Commission, après avoir référé au ministre, à enquêter sur des matières, telles la croissance économique, les relations patronales-ouvrières, la productivité, les problèmes d'adaptation. En plus, les décisions de la Commission deviennent propriété publique.
LES PROBLÈMES D'APPLICATION
La Commission a le pouvoir de déterminer le principe qui servira à un accord mais non les termes à utiliser dans l'entente. C'est là une difficulté sérieuse. On peut s'entendre sur les principes et non sur les mots. L'arbitrage tel que conçu dans ce bill pose également de sérieux problèmes.
CONCLUSION
Est-ce que les partenaires en relations du travail sont prêts à envisager une législation tel le bill 33 ? Sont-ils prêts à accepter le concept du fardeau de la preuve ?
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Manpower Policy : Nature, Objectives, Perspectives
Noah M. Meltz
pp. 33–56
AbstractEN:
This article is intended to provide an overall view of the manpower field. A conceptual framework is developed for examining the various strands of the manpower field and the major government manpower programs are fitted into this framework. Suggestions for future manpower policies are also related to this framework.
FR:
Le domaine de la main-d'oeuvre couvre principalement l'offre et la demande de travail. Le terme main-d'oeuvre a aussi une autre connotation: on peut l'utiliser pour désigner l'ensemble des effectifs nécessaires pour l'exécution d'un travail donné. Un graphique simplifié montrant la place de la main-d'oeuvre dans l'économie apparaît dans la première section. Ce diagramme illustre comment l'offre et la demande de travail peuvent se rencontrer pour constituer un marché du travail. Il montre aussi comment le gouvernement peut affecter les marchés des produits et des facteurs de production, de même que le monde des affaires et le public en général.
Un deuxième graphique illustre le marché de la main-d'oeuvre sous ses deux aspects: la quantité et la qualité des effectifs ouvriers. La quantité de main-d'oeuvre dépend de la population totale; de la répartition de cette population par âge et par sexe; du nombre d'hommes et de femmes groupés par âge et rattachés aux effectifs ouvriers; le nombre d'heures que les ouvriers accepteront de faire. La qualité de la main-d'oeuvre réfère au degré et au genre d'éducation, d'entraînement, d'expérience et de santé des ouvriers. Le fonctionnement du marché de la main-d'oeuvre comprend les opérations suivantes: les démarches que fait le travailleur pour obtenir un emploi; les démarches que fait l'employeur pour se procurer de la main-d'oeuvre dont il a besoin, les conseils fournis à ceux qui ont à opérer un choix entre des emplois, la distribution d'informations sur les ouvertures d'emploi existantes, les taux de salaires offerts; enfin, des informations touchant des personnes qui cherchent un emploi.
POURQUOI UN INTÉRÊT SOUDAIN POUR LA POLITIQUE DE MAIN-D'OEUVRE?
On peut trouver six raisons pour expliquer cet intérêt: (1) l'acceptation par le gouvernement d'une responsabilité vis-à-vis la création d'emplois; (2) les changements dans la structure de l'économie canadienne; (3) la baisse de l'activité économique entre 1957 et 1963; (4) l'accent mis sur le développement économique; (5) l'accroissement de l'intérêt pour l'éducation et la montée des coûts dans ce secteur; (6) l'impossibilité de continuer le recrutement à l'étranger des personnes qualifiées.
EN QUOI CONSISTENT DE NOS JOURS LES POLITIQUES GOUVERNEMENTALES DANS LE DOMAINE DE LA MAIN-D'OEUVRE ?
Il serait plus exact de dire qu'il n'existe pas de politiques de main-d'oeuvre, mais une série de programmes tant fédéraux que provinciaux qui s'intéressent à divers aspects du marché de la main-d'oeuvre, tels que la qualité et la quantité de main-d'oeuvre, l'influence que peut jouer l'augmentation des salaires. Au sein de chaque gouvernement, les responsabilités concernant l'administration des programmes sont assumées par plus d'un ministère.
QUELLE ORIENTATION LE GOUVERNEMENT DOIT-IL PRENDRE DANS LE DOMAINE DE LA MAIN-D'OEUVRE ?
L'orientation que la politique gouvernementale devrait prendre dans le domaine de la main-d'oeuvre dépend des objectifs fondamentaux de cette politique. Nous pensons que la politique de main-d'oeuvre devrait avoir deux objectifs: (1) promouvoir les buts généraux de l'économie fixés par le Conseil économique du Canada: éliminer le chômage, stabiliser les prix, favoriser la croissance de l'économie, réaliser une balance favorable des paiements et une distribution équitable des revenus; (2) permettre à chacun d'obtenir le meilleur salaire, en tenant compte de son éducation, sa formation et son expérience.
Il peut y avoir des conflits entre des programmes de main-d'oeuvre en relation avec ces objectifs, de la même façon qu'il peut y avoir des conflits au niveau de la réalisation des buts généraux de l'économie. Il faut tenter de déceler les conflits possibles et faire un effort pour tenter d'en minimiser l'impact.
Plusieurs suggestions spécifiques s'offrent pour aplanir certaines difficultés dans le domaine de la main-d'oeuvre. Pour améliorer la quantité de main-d'oeuvre, on suggère qu'on encourage une plus grande participation des femmes à la population active. Pour améliorer la qualité de la main-d'oeuvre, on peut recommander: que les jeunes personnes avec une éducation insuffisante soient encouragées à retourner à l'école; (2) que l'éducation et l'entraînement ne devraient jamais être considérés comme terminés. Finalement on pourrait améliorer le fonctionnement du marché de la main-d'oeuvre en fournissant une meilleure information.
La politique des salaires
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Notion, objectifs, possibilités
Jacques St-Laurent
pp. 57–63
AbstractFR:
Après avoir défini la notion de politique de salaires, l'auteur tente d'en expliquer les objectifs et d'identifier les moyens à employer pour la rendre efficace. Mais, en fait, on parle beaucoup de politique de salaires mais que fait-on concrètement à ce sujet ?
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Les implications salariales des comportements de consommation
Marc-Adélard Tremblay
pp. 63–70
AbstractFR:
L'auteur tente ici de traduire la manière dont le consommateur se conçoit lui-même, essaie de faire ressortir les pressions qui s'exercent sur ce dernier et définit les ressources dont il devrait disposer pour se procurer les biens et services qu'il juge nécessaires
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La politique salariale et le cycle économique
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Wage Policy
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The Nova Scotia Labour-Management Agreements
Guy Henson
pp. 87–128
AbstractEN:
The Nova Scotia Joint Labour-Management Study Committee was established in May 1962. The present paper will attempt to give an account of the Committee's origins, accomplishments to date, and present activities and objectives ; methods or processes of work and some assessment of its significance.
FR:
INTRODUCTION
Depuis 1962, il existe en Nouvelle Ecosse un comité mixte patronal-ouvrier d'étude sur les problèmes de relations de travail. Notre objectif ici est de présenter ce comité en expliquant ses origines, en commentant ses réalisations, ses méthodes de travail et ses objectifs.
LES GOUVERNEMENTS ET LES RELATIONS DE TRAVAIL
A tous les niveaux, les gouvernements sont susceptibles de s'intéresser aux relations de travail pour les raisons suivantes :
1.—le maintien d'un climat et intervention en cas de crise ;
2.—l'établissement des politiques;
3.—l'évolution de différents champs d'activité du gouvernement ;
4.—la syndicalisation des services publics ;
5.—l'influence sur la démocratie.
LA SIGNIFICATION DES ENTENTES
La première conférence dans cette province date du 20 novembre 1962. Depuis ce temps, on rencontre deux types d'attitudes de la part des praticiens et des étudiants en relations industrielles au sujet de cette expérience :
1.—une attitude plutôt indifférente ;
2.—une attitude plutôt romantique.
Cependant il faut reconnaître que ces accords produisent quelque chose de concret :
1.—l'engagement des hommes d'affaires dans la solution des problèmes ;
2.—des changements d'attitudes chez les partenaires à la négociation ;
3.—une contribution à la solution des principaux problèmes juridiques ;
4.—une influence dans les autres provinces canadiennes ;
5.—reconnaissance de l'existence du comité aux États-Unis et en Suède.
LA NOUVELLE APPROCHE DE 1962 : UN PEU D'HISTOIRE
Au début des années '60, il y avait un besoin réel de renouveau en relations de travail. Une série d'influences externes et internes amenèrent la formation du comité d'étude de 1962. Ces facteurs sont autant le désir de calmer la situation de tension existante à la fin des années '50 que la volonté de suivre le mouvement de renouveau propre au domaine du travail canadien.
LE COMITÉ D'ÉTUDE
Le comité mixte est composé de quatre représentants de chacun des deux partenaires et a comme mandat :
1.—d'identifier les problèmes et de présenter de nouvelles politiques ou pratiques dans le domaine des relations industrielles ;
2.—d'évaluer les conséquences du rapport McKinnon sur la législation ouvrière de la Nouvelle Ecosse ;
3.—de conseiller l'institut de son rôle dans ce domaine.
QUELQUES FAITS
Passant de 8 à 16 membres dont deux de l'Institut des affaires publiques de l'université de Dalhousie, le comité débuta en 1962 une tradition à savoir des conférences provinciales annuelles mixtes sur les problèmes du travail. C'est, à ces conférences :
1.—que les partenaires s'entendent sur des objectifs généraux;
2.—qu'on s'accorde sur les implications juridiques ;
3.—qu'on s'entend sur les relations patronales-ouvrières internes ;
4.—que l'accent est mis sur l'information publique et l'éducation.
LES PATRONS, LES OUVRIERS ET LE GOUVERNEMENT
Les relations entre le comité et le gouvernement peuvent être classifiées en trois catégories :
1.—la communication est initiée par le comité ;
Il s'agit d'un échange de correspondance débuté en 1963 entre le comité et le ministre du travail.
2.—la communication est initiée par le gouvernement ;
Le gouvernement demande l'avis du comité en vue de solutionner des problèmes épineux tels le salaire minimum, les congés payés, les grèves sauvages et illégales.
3.—demande de la part du « Volontary Planning Board » au comité mixte d'agir comme conseil consultatif patronal ouvrier.
CONCLUSION
Les six dernières années d'expérience en Nouvelle Ecosse ont prouvé que les partenaires à la négociation collective sont capables de régler conjointement quelques-uns de leurs problèmes internes et d'améliorer leurs relations. Le comité a également pu faciliter le jeu des partenaires à l'intérieur du cadre juridique et ce en consultant le gouvernement.
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Manpower Projections : Atlantic Canada, Some Policy Considerations
Harish C. Jain
pp. 129–140
AbstractEN:
This article attempts to describe, briefly, the present manpower situation in the Atlantic Region of Canada vis-a-vis the policies pursued by the federal and provincial government agencies in connection with the manpower problems of the region. Our purpose is twofold: First, to state reasons for the necessity of forecasting manpower requirements at the regional level and the relevance of manpower projections to the problems of manpower utilization. Second, to describe the methodology of forecasting manpower requirements and training needs for the Nova Scotia Department of Labour to illustrate what can and needs to be done at the regional level. Research and data gaps in the forecasting of manpower requirements and supply along with some concluding remarks form the evaluative part of this article.
FR:
Les provinces atlantiques sont caractérisées par un haut degré de chômage, par une sous-utilisation des ressources humaines, par un revenu per capita inférieur à celui du reste du pays et par d'autres indicateurs d'arrérage économique. Il faut cependant noter l'intérêt manifesté dernièrement par l'établissement de politiques de main-d'oeuvre (aux niveaux fédéral et provinciaux) traitant de ces problèmes et surtout de ceux relevant d'une mauvaise utilisation des ressources humaines.
Cet article a pour but de faire ressortir les objectifs en éducation et en formation propres aux projections en main-d'oeuvre faites par les centres de main-d'oeuvre provinciaux et régionaux, et ce surtout dans les provinces de l'Atlantique.
L'UTILISATION DE LA MAIN-D'OEUVRE DANS LES PROVINCES MARITIMES
Suite au bas niveau des revenus et au degré plus faible de développement économique dans cette partie du Canada, l'émigration cause de sérieux problèmes à cette région.
Il semble qu'une des raisons qui expliquent la différence de revenu entre les provinces atlantiques et le reste du pays soit la sous-utilisation des ressources humaines. Ainsi, une planification systématique des exigences et de l'offre de main-d'oeuvre est nécessaire pour les raisons suivantes :
a) l'autonomie provinciale en matière d'éducation ;
b) l'importance des exportations à partir de ces régions ;
c) la fusion des provinces maritimes.
DÉFINITION DES CONCEPTS
On entend par projection en main-d'oeuvre une tentative de combinaison de certaines variables économiques et démographiques quantitatives dont les corrélations sont demeurées stables dans le passé et d'un ensemble d'hypothèses au sujet des développements futurs. Ces hypothèses touchent le niveau de chômage, le taux de croissance économique et le taux de changement dans la productivité.
L'EXEMPLE DE LA NOUVELLE ECOSSE
Notons en premier lieu que la Nouvelle Ecosse a fait des recherches dans le but d'établir les exigences en main-d'oeuvre en longue période (1970-1975). Pour la première fois au niveau provincial, la Nouvelle Ecosse rendait disponible une information détaillée sur les exigences de main-d'oeuvre pour les principaux secteurs industriels, pour de grands groupes d'occupations et finalement par sortes d'emplois.
Pour ce qui a trait à la courte période, les études portèrent au niveau de l'industrie, au niveau de l'entreprise et au niveau de certains groupes occupationnels spéciaux.
LA RECHERCHE ET LE MANQUE DE DONNÉES
Au Canada, les projections en main-d'oeuvre se font sur une base régionale et locale. Le besoin d'information touchant la région étudiée est alors évident.
Ce besoin est double: a) un usage plus intensif de l'information existante ; b) le développement d'autres sources d'information. En plus, il y a une pénurie telle d'information au plan national et régional qu'il est urgent de rendre disponible une série de données additionnelles en créant des méthodes d'analyse pouvant être utilisées par les analystes régionaux dans l'établissement de leurs projections.
CONCLUSION
La qualité du facteur humain est donc importante pour la croissance économique en longue période des provinces maritimes et du Canada que l'application du capital et de la technologie.
De cette considération découle la nécessité de préparer des programmes de main-d'oeuvre régionaux basés sur une information tenue à jour.
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L’extension des conventions collectives dans le droit du travail : France, Grande-Bretagne et Canada
Jean Bernier
pp. 141–166
AbstractFR:
Après avoir fait un rappel historique des circonstances qui ont entouré l'instauration des régimes de conventions collectives étendues dans les trois pays considérés, l'auteur procède à une étude comparative des législations en ce domaine. Il considère les dispositions relatives aux conventions susceptibles d'extension, à la procédure d'extension, aux effets de l'extension et à l'application des conventions étendues. Il accorde une attention particulière à certains aspects de la législation québécoise en cette matière.
EN:
INTRODUCTION
The extension of a collective agreement is a process by which the field of application of an agreement can be extended to all employers and all workers in the professional and territorial field of application of the agreement, even if they are not parties to that agreement.
Regarding the kind of organizations having the right to extend such agreements we might identify two categories of countries : those where the extension is granted by the political executive (v.g. France and quebec) and those extending agreements by way of appeal to arbitration boards or judicial tribunals (v.g. Great Britain and other countries members of the Commonwealth).
However the categories are different if we compare the result of the extension with the original agreements. In France and Great Britain the extended agreements seem to have a real continuity with the private collective agreements in force in those countries. However in the Province of quebec both regimes are developing in a parallel direction and one does not necessarily see continuity between the two types of agreements. This is what we will look into.
SOME HISTORY
The economic crisis of the thirties brought the three countries considered in this paper to the passing of laws favorising the extension of collective agreements :
quebec and Great Britain — 1934
Other Canadian Provinces — 1935-1939
France — 1936
Since then all laws have been either amended, or replaced by other. We now find in Great Britain the « Terms and Conditions of Employment Act » of 1959, in France « La loi du 11 février 1950 (Code du travail, Livre I, art. 31 à 31zc) » and in Quebec the « Collective Agreement Decrees Act » (R.S.Q., 1964, chap. 143). The similarity existing between the different Canadian laws of extension other than Quebec to study, as example, only one case, Ontario in her « Industrial Standards Act » (R.S.P., 1960, Chap. 186 as amended by 1964, chap. 46).
THE AGREEMENTS SUBJECTED TO EXTENSION
The considerable importance taken by an extended agreement explains why all laws studied hereby include provisions establishing precise conditions thus reserving the right of extension to a few number of agreements only.
a) In France the agreement must have been concluded by the most representative labor organizations in the country. The criteria establishing the representative character of those organizations are defined by the law.
1.—These arguments must in principle have been concluded within a joint commission formed by the minister ;
2.—They must be in a definite sector of the economic activity and cover all professional categories ;
3.—They must be national, regional or local; « les accords d'établissement » and wage agreements are not subjected to extension ;
4.—They must include a few compulsory provisions.
b) The British law is not as precise as the French one on this point.
1.—The parties to the agreement must be representative of the employers and of the workers included in the industry or the trade covered by the agreement. The law however does not define what is to be held as representative ;
2.—An agreement may cover a whole industry or only part of it ;
3.—It can be national or district wide ;
4.—Finally there are no compulsory provisions.
c) In the Province of Quebec, at least in theory, all agreements can be extended provided for the minister believes « the provisions of the agreement have a preponderant significance and importance for the establishing of condition of labour, without serious inconvenience resulting from the competition of outside countries or the other provinces » (sec. 6).
According to the law the minister is free to determine the criteria of measure of the preponderant significance and importance.
Also according to the law, the parties are free to determine the professionnal and territorial field application. There are no compulsory provisions and only a few provisions are susceptible of extension.
d) We find in Ontario a quite different system : even if the process resembles what exists elsewhere, one might hesitate to call it extension of collective agreements.
I think it would rather be a way of establishing working conditions by means of reglementation to which parties are invited to participate. In fact, the minister invites the parties himself and determine the field of application of the schedule. In addition to all this the number of provisions is very limited and is established by the law.
However the terms of the agreement must be accepted « by a proper and sufficient representation of employers and employees » (sec. 8 (2)).
THE EXTENSION PROCESS
The extension is never automatic. Different kind of mecanisms have been installed in order to protect the parties that will be covered by the extended agreement.
a) In France the minister may begin the extension process though the parties usually do it. A notice is published in an official paper and any observation must be made within two weeks. The minister must consult the Superior Commission of Collective Agreements but he is free to do what he wants after that consultation. The minister has the power to decide the granting or the refusal of the extension but he cannot alter the content of the agreement.
b) The British conception of the collective agreement is quite different. For the process to begin, an employer must have omitted or refused to apply the recognized terms and conditions. The labor will then lodge a complaint to the minister who will delegate the Industrial Relations Department to try to reach a settlement. If the latter does not succeed, the Industrial Court will hear the case and will make an award by which the employer will be forced to apply the recognized terms and conditions to the workers of the same trade as the complainant.
c) In quebec any party to the agreement may apply for the extension of a collective agreement. The document is then published in the Official Gazette, in a newspaper published in the French language and in a newspaper published in English language. Any objection must then be made within thirty days. The final decision belongs to the minister who may, if he wants, modify the content of the agreement. However modifications are rarely made but when it happens the parties are consulted.
d) In Ontario, when the agreement is presented to the minister by the parties, the former may ask for an inquiry to know whether he must modify the agreement or not.
EFFECTS OF THE EXTENSION
Everywhere the extended agreements come into force after their publication in an official paper. Usually they expire in the same time as the original agreement. However in France and in quebec the minister has the power to repeal the extension in any circumstances. In quebec the minister may extend the decree while negotiations are underway before a new contract is signed.
THE APPLICATION OF AN EXTENDED COLLECTIVE AGREEMENT
Besides Great Britain where disobediance to the conditions prevailing in the sentence may bring a worker to engage in civil suit; the application of extended collective agreements is usually controlled by administrative organizations with special power granted by the legislator.
In France a system of inspection provides any qualified inspector with the sufficient power to apply the law. Penal sanctions are predicted.
While Ontario controls the system by means of a service of inspection (Department of Labour) the quebec law gives that responsibility to the parties by allowing the establishment of parity committees with strong powers in matters such as inspection and appeal to tribunals and sometimes in the administration of private social security fund, professional training and the control of the degree of qualification of the workers. By this last right, the committee has the possibility, at least in theory, to control the number of workers to be admitted in some categories of occupations on the labor market. It also brings up difficulties in the recognition of competence cards produced by other committees.
CONCLUSION
Even if a certain continuity seems to exist between the ordinary collective agreement system and the extended collective agreement regime in Great Britain and France, it is quite different in quebec where private agreements are usually negotiated by certified unions for relatively small units (firm, manufacture or department) while the negotiations of agreements extended in decrees necessitates the formation of employer and union associations. This situation forces the parties to the decree to use a different way of concluding an agreement in such a matter that both systems co-exist in a parallel way.
Is it necessary to reduce this gap ?
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Teachers’ Militancy and the Changing Teacher-School Management Relationships
Aimé Nault
pp. 167–194
AbstractEN:
The author discusses why, and why now, teachers are becoming more militant and to what extend and how should teachers participate in policy and decision making. The present article is only part of a study made by the author.
FR:
INTRODUCTION
Nous avons l'intention d'expliquer, dans la première partie de cet article, pourquoi les enseignants sont de plus en plus d'accord à employer des moyens dont ils refusaient, jusqu'à récemment encore, l'usage par les professionnels. Dans un second temps, nous entendons considérer jusqu'à quel point les enseignants devraient participer à l'établissement des politiques et à la prise des décisions.
LES CAUSES DU MILITANTISME CROISSANT DES ENSEIGNANTS
Les causes de ce militantisme sont nombreuses et complexes. Une première pourrait être la concurrence qui existe entre la « National Education Association » et « l'American Federation of Teacher ». En second lieu, on pourrait faire appel au facteur salaire pour justifier ce militantisme des enseignants mais la partie de ces explications est plutôt mince.
Les raisons plus profondes seraient :
l.-les caractéristiques des organismes scolaires:
a) une grande bureaucratisation;
b) des politiques archaïques de personnel;
c) la peur de perdre son autorité.
2.- le profil de la main-d'oeuvre enseignante a changé:
a) les enseignants sont mieux préparés et ont une plus grande expertise;
b) la proportion des enseignants mâles croît d'une façon constante;
c) un accroissement récent et constant des jeunes professeurs;
d) une plus grande mobilité des enseignants;
e) une professionnalisation croissante des maîtres.
3. - le militantisme des enseignants est une ex-croissance de mouvements de plus grande importance à l'intérieur de la société:
a) la nouvelle vague de contestation;
b) le nouveau climat des relations patronales-ouvrières au gouvernement;
c) un nouveau climat chez les professionnels;
d) la révolution d'attentes croissantes;
e) les tendances démocratiques.
LA PARTICIPATION DES ENSEIGNANTS DANS L'ÉTABLISSEMENT DES POLITIQUES ET LA PRISE DE DÉCISION
Ce qui est matière négociable
Il n'y a ici aucune règle précise. Cependant, nous pouvons dire que les enseignants manifestent un intérêt de plus en plus grand pour les questions d'ordre professionnel.
Les conditions de travail et les politiques en matière d'éducation
Il est très difficile d'établir une différence claire entre ces deux points qui en fait sont interreliés. Nous croyons cependant, qu'en ce domaine, l'étendue de la négociation devrait être très vaste. Nous suggérons plus loin une structure à deux dimensions permettant l'atteinte de chacun des buts.
Trois grandes difficultés
Il existe certains sujets ou points précis desquels on peut difficilement dire que ce sont des conditions de travail ou une politique éducationnelle. Notons par exemple les cas de l'ancienneté et des mutations, de la grandeur des classes et des auxiliaires.
Le besoin d'un cadre collégial
Les enseignants doivent participer à la détermination des programmes et des politiques scolaires. Pour ce faire, ils doivent avoir des moyens concrets de participation soit directe ou par voie de représentation. Ainsi, une prise de décision structurée de façon consultative et un cadre collégial permettraient de libérer la table des négociations de la pression et souvent des conflits qu'elle amène.
Une double structure
Nous ne croyons pas à l'existence de la solution miracle. C'est pourquoi nous proposons la combinaison de deux structures séparées comme moyen de partage des responsabilités dans l'établissement des politiques.
1e structure: elle considère les enseignants comme des employés professionnels impliqués dans le processus de négociation collective en vue de la détermination conjointe des salaires et des conditions de travail. A ce niveau, toutes les décisions doivent être bilatérales.
2e structure: ici on considère les enseignants comme des professionnels embauchés et faisant partie du processus de participation. Cette dernière est ici reconnue comme un droit ou privilège. Cependant la décision finale appartient au côté patronal.
Les politiques et les procédures nécessaires à la consultation véritable
La consultation véritable implique la possibilité de refuser ou d'accepter une idée. Voici quelques idées dont l'usage aiderait à rendre la consultation et la participation plus authentiques:
a) l'information disponible;
b) temps de préparation plus long;
c) la consultation à l'année longue;
d) connaissance du résultat des décisions;
e) effort sincère de s'entendre;
f) en cas d'impasse, médiation et arbitrage consultatif.
CONCLUSION
En guise de conclusion, permettez-moi de prédire que dans l'avenir, les relations entre les enseignants, les administrateurs et la commission vont être plus élaborées et plus raffinées.
Commentaires
Jurisprudence du travail
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Le choix de la sanction disciplinaire : discrétion de l’employeur ou de l’arbitre?
René Dussault and Pierre Verge
pp. 199–205
AbstractFR:
Un arbitre constate que l'employeur était justifié d'imposer une sanction disciplinaire. Peut-il alors, en l'absence d'un texte exprès dans la convention collective, substituer son jugement à celui de l'employeur quant au choix de la sanction ? Un arrêt récent de la Cour suprême du Canada (1) vient de lui nier ce pouvoir. L'arbitre des griefs pourra-t-il désormais jouer pleinement son rôle ?
(1) Regina v. Arthurs ex parte Port Arthur Shipbuilding Co., arrêt unanime du 1er octobre 1968, rapporté à 68 CLLC, parag. 14, 136, p. 11, 686. L'on infirme un arrêt majoritaire de la Cour d'appel d'Ontario (1967) 2 O.R. 49, qui lui-même renversait le jugement de première instance (1967) 1 O.R. 272. La décision du tribunal d'arbitrage se trouve rapportée à (1966) 17 Lab. Arb. Cas. 109 (Re.United Steelworkers and Port Arthur Shipbuilding Co.)
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