Abstracts
Abstract
DOMTAR has invested in Quebec a large part of its capital, maintains over 7,000 employees (40% of its Canadian work force) in that province and has located its head office in Montreal. Its markets, however, are international. Thus its basic interest on constitutional, cultural, and linguistic matters.
Résumé
1. Le régime constitutionnel et le climat politique de la province de Québec doivent assurer le maintien, sans entraves, du commerce entre les provinces canadiennes et à travers le monde, mettant à profit la position du Canada vis-à-vis les pays étrangers. Pour que l'industrie québécoise conserve sa vigueur il est nécessaire qu'elle ait libre accès au volume de marché qui est présent ailleurs au Canada et à travers le monde.
Dans le domaine des pâtes et papier, par exemple, des sommes très importantes sont requises pour de nouvelles installations et, sans le concours d'un puissant marché domestique et d'exportation, de tels investissements ne sauraient être justifiés. Notre décision récente de construire une nouvelle fabrique au Lac Quévillon en Abitibi a été prise avec l'intention de servir un marché substantiel au Royaume-Uni, en Europe, aux Etats-Unis et au Canada tout entier.
A La Salle, Québec, nous fabriquons des laminés de plastique « arborite » en quantité suffisante pour satisfaire tout le marché canadien, et 41% de cette production est vendue au Québec. Sans le libre accès au marché canadien cette exploitation, dans sa forme actuelle, ne serait plus justifiée.
Nous rencontrons cette situation dans d'autres secteurs de notre entreprise où nous satisfaisons le marché canadien avec une production provenant d'un seul ou de deux endroits au Canada. Ainsi nous fabriquons en Ontario la totalité du papier a onduler nécessaire à la transformation de nos produits d'emballage à travers le pays.
2. En déterminant les objectifs à poursuivre par le Canada français on devra tenir compte du rôle essentiel joué au Québec par le capital qui y est investi et entourer ce capital d'un climat favorable à son accroissement.
Nous estimons qu'environ 45% de notre capital est engagé dans cette province et si nous voulons pouvoir accroître cet investissement, il est nécessaire que nos actionnaires, où qu'ils habitent, aient la conviction que leur apport au Québec est en sécurité et présente une garantie raisonnable d'un profit attrayant.
3. Le régime constitutionnel et le climat politique du Québec doivent permettre l'entrée libre dans cette province de nouveaux capitaux venant d'ailleurs au Canada et dans le monde, tout en encourageant une participation financière accrue des actionnaires québécois.
C’est seulement en accordant son encouragement à la venue de nouveaux capitaux que la province de Québec connaîtra l'essor rapide qu'elle convoite et nous croyons que l'apport venant de l'extérieur de la province est plutôt de nature à stimuler la participation financière des citoyens du Québec qu'à la gêner.
4. L'industrie engagée dans l'exploitation des richesses naturelles du Québec doit avoir l'assurance d'un approvisionnement continu et avantageux de matières premières pour justifier les lourds déboursés nécessaires à son expansion.
L'exploitation forestière est une des activités principales de notre compagnie et dans l'élaboration de nos projets d'expansion les conditions qui entourent l'utilisation immédiate et future de la forêt compte parmi les facteurs importants dans le choix du site d'une nouvelle installation.
5. Certaines villes de la province de Québec, et en particulier Montréal, attirent dans cette province des hommes d'affaires en nombre sans cesse grandissant qui y établissent le siège social de leur entreprise. Le sort réservé dans ces centres aux compagnies canadiennes et internationales qui y ont installé leurs bureaux d'administration, leurs services de recherches et de génie et leurs centres de distribution influera certes sur l'avenir de la province de Québec. A cause de la nature des services qui sont dispensés dans ces centres, le Québec français doit y permettre l'utilisation de la langue choisie par les compagnies pour la conduite de leurs affaires.
5. Certaines villes de la province de Québec, et en particulier Montréal, attirent dans cette province des hommes d'affaires en nombre sans cesse grandissant qui y établissent le siège social de leur entreprise. Le sort réservé dans ces centres aux compagnies canadiennes et internationales qui y ont installé leurs bureaux d'administration, leurs services de recherches et de génie et leurs centres de distribution influera certes sur l'avenir de la province de Québec. A cause de la nature des services qui sont dispensés dans ces centres, le Québec français doit y permettre l'utilisation de la langue choisie par les compagnies pour la conduite de leurs affaires.
Comme compagnie canadienne, nous aurons toujours à notre service, et en grand nombre, des employés d'origines autres que québécoise et nous entendons donner à chacun et à l'échelle nationale un traitement équitable permettant à chacun d'accéder à un sort toujours meilleur au sein de notre organisation selon ses qualifications et ses aspirations. Pour obtenir ce résultat, il est nécessaire que nous puissions maintenir la mobilité de notre personnel admis à nos services de contrôle en l'entourant d'un climat qui reflète le caractère linguistique de notre compagnie.
Les rapports qui existent entre nos services de contrôle et les centres d'exploitation que nous possédons partout au Canada et à l'étranger doivent être maintenus dans une seule langue et le Québec français doit tenir compte de ce facteur essentiel dans la détermination de ses objectifs, sans quoi la présence à Montréal de notre Siège Social ne serait plus possible.
6—Sans restreindre ce qui précède, nous croyons toutefois que l'industrie doit être préparée à établir graduellement et le plus rapidement possible la langue française comme langue de travail au sein de ses exploitations québécoises. Nous soutenons que cette réalisation saura promouvoir la participation de la population québécoise à sa vie économique, et nous sommes heureux de souligner l'effort fourni par notre compagnie à cette fin.
Dans cette perspective, notre conseil d'administration a encouragé la formation de services français de recrutement, d'entraînement, de relations ouvrières, de relations extérieures et de secrétariat qui nous permettent de transiger en français avec une partie de la population du Québec et avec nos employés de cette province.
Il n'entre pas toutefois dans nos intentions d'enlever ici aux canadiens français leur liberté de s'exprimer en anglais avec leurs concitoyens d'expression anglaise et nous nous opposons à toute mesure susceptible d'entraver cette liberté, car l'avancement des Canadiens de langue française au sein de compagnies canadiennes ou étrangères dépendra dans une large mesure de leur habilité à conduire des affaires dans une autre langue.
Il faudra encore quelque temps avant que nous puissions établir complètement le français comme langue de travail dans nos exploitations québécoises car, malgré les progrès manifestés par la population québécoise dans le secteur de l'éducation et malgré le nombre grandissant de Canadiens français qui démontrent un intérêt pour les sciences reliées aux carrières industrielles et administratives, nous ne pouvons pas encore aujourd'hui remplir tous nos cadres au Québec avec des candidats diplômés des universités canadiennes-françaises.
En déterminant ses objectifs le Canada français doit en même temps promouvoir les carrières industrielles et administratives en les rendant attirantes et prometteuses.
CONCLUSION
Nous apprécions les graves problèmes qui confrontent présentement nos gouvernements fédéral et provinciaux. L'adaptation de l'industrie aux nouvelles conditions imposées par les ententes commerciales entre les nations, l'exode de la population vers les villes, la planification économique, la révision de nos systèmes d'éducation, les conséquences du progrès technologique sur la main-d'oeuvre, les besoins grandissants de sécurité sociale, le développement technologique des campagnes, l'expansion des réseaux routiers sont autant de problèmes cruciaux qui assiègent avec vigueur nos gouvernants et qui ne sont pas sans créer dans la population des sentiments nouveaux.
Grâce à l'énergie déployée au cours des récentes années par le gouvernement du Québec nous croyons que sur le plan économique et culturel, la province de Québec est en grand progrès.
Il est de la plus grande importance pour nous que les problèmes qui opposent les divers éléments du pays soient réglés à la satisfaction de tous ; le sort économique du Québec, et du Canada tout entier, ainsi que l'avenir de notre compagnie en dépendent.
Nous espérons que notre position sur les problèmes du Canada français recevra un accueil favorable de votre Comité, et qu'elle aura su lui faire reconnaître quelques-uns des principes fondamentaux que nous croyons essentiels à la recherche de nouveaux objectifs.
This article is a reproduction of a briefsubmitted to the Parliamentary Committee on the Constitution at Québec City, June 18, 1965.
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