Relations industrielles
Industrial Relations
Volume 22, Number 4, 1967
Table of contents (29 articles)
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Objectif privilégié de l’entreprise
Bertrand Belzile
pp. 467–479
AbstractFR:
Dans cet article, l’auteur explique comment la maximisation du profit représente pour les entreprises économiques le critère de décision le plus opérationnel, tout en reconnaissant l'existence de multiples sous-objectifs ou contraintes. Cet objectif privilégié constitue le meilleur dénominateur commun pour tous les agents économiques de l’entreprise, à la condition, bien entendu, de se situer à un niveau moyen d'abstraction.
EN:
Most of the firm's specialists teach and have taught that profit maximization is a fundamental assumption in the micro-economic theory. Following the economic culture prevailing in a capitalist society, one must admit in addition to this fundamental assumption the fact that a firm seeks profits. However the results of many surveys conducted among top firm executives led to the conclusion that most of them do not seek profit maximization but the sales volume, the share of the market, etc. It is even pretended that one single firm seeks for many objectives at the same time.
However it seems evident that only one objective can represent the final criterion of decision. It is called the basic objective which is pretended not to be different from profit maximization. Certainly the existence of sub-objectives or constraints to be respected by the firm in evaluating them in the terms of the basic objective is recognized.
This proposition is deduced from three main assumptions. In the first place nobody can deny the fact that a serious executive wishes to act rationaly i.e. to optimize its decisions. In the second place, he needs to situate himself at a medium level of abstraction in a step of the decision-making process. He cannot only consider profit maximization : neither can he get lost in the detail of each specific decision. Finally, in order to be sufficiently operational, the basic objective must be the best common denominator to all the other objectives which then become sub-objectives or contraints.
Those three assumptions can allow the deduction of the following proposition : profit maximization seems to be the best basic objective of the firm. In fact, only profit represents the result of all the economic activities of a firm.
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The Infancy and Childhood of Organizational Theory
Richard C. Hodgson
pp. 480–495
AbstractEN:
In the following article, the author tries, first, to make the point on the major contributions on organizational theory. He explains, after that, why he thinks this is still in about the stage of infancy, by underlining the need for a new spirit towards all those theories, where they may be going and what perhaps they will be able to do for us in the not-too-distant future.
FR:
INTRODUCTION
Ce qu'on peut écrire de nos jours sur la théorie de l'organisation devient périmé en très peu de temps. La raison en est que les développements viennent habituellement des gens qui exercent la tâche de direction des organisations et que la signification théorique de ces développements n'est saisie que plus tard par les académiciens et les chargés de recherches. C'est probablement la raison pour laquelle Elton Mayo se référait aux sciences de l'organisation humaine comme « aux sciences de l'insuccès ». La théorie de l'organisation n'en est, à mon avis, qu'à ses premières expressions réelles. Pour en témoigner, j'essaierai donc de vous dire ce que cette théorie a été à date, où elle peut vous conduire et peut-être ce qu'elle pourra faire pour nous dans un avenir assez rapproché.
QUELQUES DÉVELOPPEMENTS THÉORIQUES
Max Weber
Max Weber est considéré comme le père de la théorie de l'organisation. Il a souligné la rationalité et les problèmes d'autorité qui surgissaient dans ces nouvelles formes corporatives d'organisation et qui étaient uniques à la bureaucratie.
Théories sur les aspects informels d'une organisation
Les recherches subséquentes ont mis en doute la complète rationalité des organisations et ont accordé une plus grande valeur aux rapports informels existant à l'intérieur d'une organisation.
«Scientific Management »
Une autre approche majeure à la théorie de l'organisation est représentée par cette école de pensée que cherche à promulguer des « principes d'organisation ». Ces personnes ont cherché à tirer d'expériences vécues des principes applicables à une variété de situations organisationnelles.
La contribution de Burns et Stalker
Après une étude de plusieurs compagnies britanniques, Burns et Stalker ont conclu que les compagnies qui réussissaient le moins fonctionnaient selon un type d'organisation qu'ils ont qualifié de mécanique, tandis que les compagnies qui réussissaient le plus fonctionnaient selon un type d'organisation dit organique. Le système « organique » se distingue de l'autre par sa plus grande flexibilité, les responsabilités et l'autorité de chacun n'étant pas clairement ni définitivement établies et les gens s'associant ensemble dans des permutations ou combinaisons les plus appropriées aux circonstances.
La contribution de Jasinski
La distinction établie par Jasinski entre l'axe vertical et l'axe horizontal d'une organisation se situe un peu dans le même ordre. L'axe vertical représentant les notions de pouvoir et d'autorité, l'axe horizontal représente la notion de biens et services, les insistances sur l'axe vertical amène donc dans l'organisation une plus grande rigidité.
POUR UN NOUVEL ÉTAT D'ESPRIT
Comme le souligne Joan Woodward dans son livre,Industrial Organization : Theory and Practice, il n'y a aujourd'hui aucun principe d'organisation qui peut être appliqué comme dans les sciences physiques, chimiques ou médicales. Il y a certainement du bon dans tous les principes émis et les conclusions auxquelles sont arrivés tous ces maîtres de l'organisation sont certainement encore utiles aujourd'hui, dans certaines situations. Mais j'insiste sur le fait qu'il faut inciter les gens à utiliser leurs capacités naturelles de résoudre les problèmes plutôt que de les inciter à appliquer servilement des principes qui peuvent avoir constitué une recette à quelque autre phénomène.
De plus, l'emphase sur le changement ne doit pas nous faire oublier que la routine et la répétition constituent une part importante de tout travail et qu'il va continuer vraisemblablement à en être ainsi dans l'avenir prévisible.
IMPLICATIONS DES CHANGEMENTS
Il faudra veiller de plus en plus à ce que l'utilisation des systèmes électroniques pour l'obtention et la transmission de l'information serve, non pas à établir des monarchies hautement centralisées mais plutôt à établir des opérations décentralisées et organiques qui tiennent compte des meilleures caractéristiques d'une gérance participante.
Il est à craindre qu'avec ces systèmes électroniques, les gens de la haute direction choisissent un comportement où des masses de gens fonctionnent comme des automates, ceci non à cause de la technologie elle-même, mais plutôt parce qu'on aura appliqué une théorie de l'organisation du 19e siècle à l'administration d'une technologie du 21e siècle. Heureusement, il y a aujourd'hui des forces sociales qui peuvent lutter contre cette tendance.
CONCLUSION
Le modèle d'organisation du futur est, selon les principes émis plus haut, déjà en existence. Cette organisation est la N.A.S.A. Le concept de base est celui d'un groupe de personnes travaillant ensemble sur des projets, ayant l'autorité d'aller où ils ont besoin d'aller, d'obtenir l'aide dont ils pensent avoir besoin et d'effectuer le travail qu'ils sont chargés de faire. Ceci inclut le libre accès à toute information considérée nécessaire.
C'est donc aujourd'hui sur des individus capables, plutôt que sur une théorie de l'organisation en tant que telle, que nous devrons faire reposer notre environnement présent et futur. Faisons donc en sorte que les organisations qui composent cette société fassent tout en leur pouvoir pour favoriser, plutôt que frustrer, la croissance et le développement de tels individus.
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Wage and Price Guidelines and Incomes Policies
Russell Bell and John L. Fryer
pp. 496–508
AbstractEN:
The two following papers discuss the views of the Economic Council of Canada and were presented at the Ottawa CIRRI Conference June 1967. Russell Bell is from the Economic Council of Canada and John L. Fryer is from the Canadian Labour Congress.
FR:
Dans les dernières années, de nombreuses personnes en sont venues à la conclusion qu'une certaine forme de politique de revenus était requise pour permettre au Canada, à la fois un haut niveau d'emploi et une stabilité raisonnable des prix.
APPROCHE GÉNÉRALE DU CONSEIL ENVERS L'ÉCONOMIE
Il est important de noter, à cet égard ,que les buts ou objectifs du Conseil sont multiples. Ces objectifs économiques et sociaux, établis lors de la fondation du Conseil en 1963 sont les suivants : Plein emploi, haut niveau de croissance économique, une raisonnable stabilité des prix, une balance des paiements viable et une juste distribution des revenus croissants. En poursuivant des politiques particulières, le Conseil doit garder à l'esprit les effets possibles de telles politiques sur l'ensemble de ses objectifs. Ceux-ci ne sont pas toujours compatibles les uns avec les autres. Par exemple, des politiques en vue d'atteindre le plein emploi ou un taux rapide de croissance peuvent venir en conflit avec d'autres politiques nécessaires pour éviter l'inflation et maintenir une balance des paiements viable.
LE SENS D'UNE POLITIQUE DE REVENUS
La définition qu'en donne l'O.C.D.E. semble généralement acceptée. Cette définition va beaucoup plus loin que les simples communiqués gouvernementaux sur ce que le comportement général des salaires et des prix devrait être sous certaines conditions économiques. En même temps, elle va moins loin que les contrôles obligatoires des salaires et des prix imposés en temps de guerre.
Même s'il est possible d'avancer de nombreux arguments en faveur d'une politique de revenus, les problèmes soulevés quand des essais ont été faits, apparaissent comme formidables.
La difficulté fondamentale semble être le passage du général au particulier, c'est-à-dire, comment amener les décisions individuelles de salaires et de prix à tenir compte de l'intérêt national. Comment amener l'adhésion à de telles politiques, de corps intermédiaires comme les organisations de salariés ou la direction des entreprises. Par exemple, même la relation fixe entre les taux d'augmentation dans la productivité du travail et les taux d'augmentations des salaires, est rejetée par le Congrès du Travail du Canada qui désire augmenter la part relative du travail par rapport aux autres groupes de l'économie.
AUTRES DIFFICULTÉS
Sur la base d'études d'expériences étrangères, le Conseil a conclu que la situation canadienne est loin d'être favorable à une politique de revenus. Non seulement notre économie est-elle caractérisée par de fortes différences régionales, mais il y a aussi des divisions de juridiction entre le gouvernement fédéral et les provinces dans des domaines fondamentaux relatifs à une politique de revenus, particulièrement dans le domaine des relations industrielles.
CONCLUSION
Le Conseil a donc choisi de s'opposer à toute politique formelle de revenus en tant que moyen d'amener une meilleure relation entre un haut niveau d'emploi et une stabilité raisonnable des prix, sauf dans de rares cas d'urgence et alors, seulement sur une base temporaire.
John L. Fryer
Les difficultés d'une politique de revenus au Canada (structure fédérale — état relatif de non-organisation du travail et de la direction (Management) — difficulté de faire appliquer des décisions de cet ordre) demeurent, selon le Conseil Economique du Canada, des difficultés insurmontables dans l'avenir prévisible. En considérant les politiques à suivre pour maintenir la stabilité des prix, le Conseil rejette donc toute politique formelle de revenus, sauf dans de rares cas d'urgence et alors, seulement sur une base temporaire.
La distinction entre les diverses formes de politiques de revenus faite par le Conseil est extrêmement importante surtout lorsque les attitudes des divers secteurs de l'économie envers de telles politiques sont considérées comme des hypothèses.
Si le travail ne s'est pas montré particulièrement enthousiaste pour de telles politiques par le passé, c'est que, trop souvent, la conception d'une politique de revenus s'est avérée un euphémisme à une politique de salaires qui, elle même, devenait synonyme de restriction des salaires.
Il est grand temps, au Canada, d'étudier sérieusement des politiques de revenus ou au moins des politiques de redistribution du revenu. Le Congrès du Travail du Canada a fait des efforts en ce sens et quelques-uns de nos commentaires se retrouvent dans notre Mémoire au Gouvernement. Nous y insistons sur un aspect trop souvent ignoré d'une telle politique, soit une façon plus socialement juste de redistribuer le revenu dans l’économie.
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Technology, Work and Leisure : Reflections on the Gains and Costs of Abundance
Harold L. Wilensky
pp. 509–531
AbstractEN:
A technology that permits a heavy flow of military and consumer goods, a mass education system producing a mass audience, untrained to higher tastes, a cultural élite more heterogeneous in background and functions, more open to mass culture, these are all gains of abundance, but to what cost ? The following text is drawn from an address presented at the last meeting of CIRRI and from the discussion which took place.
FR:
L'objectif principal de ce travail est de réfléchir quelque peu aux profits et aux coûts de l'abondance tout en insistant d'une façon toute spéciale sur l'influence de l'industrialisation dans notre vie moderne.
Si nous comparons notre époque au moyen âge, nous constatons plus de liberté, plus de relations interpersonnelles quoique moins stables qu'auparavant, une prolifération d'organisations indépendantes, etc. Cependant, malgré toute l'abondance de l'économie nord-américaine, on note de plus en plus une certaine indifférence face à la pauvreté et en plus une distribution très inégale du travail. Dire que notre société est orientée de plus en plus vers le loisir serait une absurdité : Les peuples modernes demeurent assez affairés en moyenne. Cependant, plusieurs groupes sont condamnés par le manque de travail à rechercher le loisir.
Nos succès entraînent avec eux-mêmes de nouvelles menaces à l'égalité et à la justice sociale. Notre abondance est étonnante, mais elle laisse une main-d'oeuvre nombreuse sans satisfaction au travail. La quantité moyenne de loisir est impressionnante mais elle est distribuée très inégalement et la plupart de ceux qui en profitent, y sont obligés.
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L’évolution de l’action politique de la CSN
Guy Lortie
pp. 532–557
AbstractFR:
Les syndicats ouvriers ne peuvent pas rester étrangers à l'action politique. Celle-ci peut cependant prendre plusieurs formes. Dans cette étude l'auteur montre l'évolution de la CSN (autrefois CTCC) face à l'action politique.
EN:
INTRODUCTION
The political action of organized labor could be defined as the presence of unions in politics. But even if this presence may take different forms, one may say that it could be divided in two main categories : the partisan and the non-partisan political action. In addition to this, the non-partisan political action has two sub-groups which are the direct and the indirect non-partisan political action.
The object of this paper is to show how the CNTU since its birth has practiced a non-partisan political action direct or indirect following the circumstances or the periods.
THE CCCL AND THE POLITICAL ACTION
The CCCL 1 does not want to accept any form of political partisanery in its organization and even forbids its President or Secretary General to have public commitments on politics.
To prove this point allow me to quote two articles from « The Constitution and By-Laws of the CCCL, 1st edition, 1921 » :
— art. III « The CCCL should never be affiliated to any political party ».
— art. XXIX « Discussions of political partisanery will not be admitted in the confederal conventions ».
But those decisions were misinterpreted by the other members and by the public. The choices made by the individuals were considered as those of the movement : the action of the individuals was identified to their union's. All of this led, in 1923, to a modification of the Constitution and article XXIX was replaced by article XXX which clearly separated the rights and duties of the movement itself from the individuals belonging to the movement.
The CCCL did not modify its Constitution regarding political action until 1952.
The attitude of the CCCL regarding political action could be summarized in 3 main points :
a) In the first place, the CCCL does not see the ground of supporting a certain political party rather than another one.
b) Regarding its members, the CCCL has always respected their own freedom.
c) Being a representative movement, the CCCL wishes to have a role of watch-dog toward the government.
In 1943, in Montreal, the CCL adopted an important resolution regarding political action. It decided to adopt the CCF as the political weapon of the workers. On the other hand, the TLC, in 1943 in Quebec City, decided to organize political action committees in order to allow local unions to play a more direct role in politics. Those two choices did not change the policies of the CCCL toward political action.
We can therefore say that since its foundation, the CCCL has chosen to be entirely free from any political party. However the CCCL wishes to influence the government by a non-partisan political action in order to reach the main goal of unionism i.e. to defend and protect workers.
THE POLITICAL ACTION OF THE CCCL (1949-1958)
New Attitude
In 1946, a new team was elected at the head of the CCCL and was immediately led to rethink the position of the Confederation toward political action for different reasons :
1.—The decisions of the CCL and TLC toward their political action.
2.—The anti-union attitude of the Government of Quebec.
In fact the efficiency of the traditional position of the CCCL toward political action was called in question. So in 1949, it was decided that a committee of civic action should be created.
This same committee became a year later the committee of political orientation. It was in the provincial election of July 1952 that this committee began a more direct action in politics by publishing a legislative program in 32 points. The committee went quite far in its action : for example were openly declared as enemies to unionism five candidates at the election.
The CCCL was then accused of supporting a political party to the prejudice of the other. This accusation was discussed at the following convention in Shawinigan. In 1953, the committee publishes another paper entitled « Why the CCCL Interferes in Federal Politics ». The authors insisted on the great influence of the Federal Government on Canadian workers.
It is to be noted it was the time of Duplessis regime, whose goals were quite different from those of the labor movement.
The political action of the CCCL remains a non-partisan action but will work on two different levels. On the one hand, the committee will have the responsibility of giving the members a political education and on the other hand, it will have a direct action toward the government by supporting for election candidates who are thoughtful of the common good and responsive to the request of the labor movement.
During the electoral campaign of 1956, the CCCL intensifies its political action. But the results of the campaign brought the old regime back and furthermore stronger than before.
Transformations
In 1956, one of the main events in the history of union organization in Canada happened : the merger of the TLC and of the CCL to create the Canadian Labour Congress. In 1959, in Winnipeg, a meeting was held to discuss the creation of a labor political party. Representatives of the CCCL were invited.
This project of creation of a labor political party forced the CCCL to rethink its political action. Having always been opposed to this form of political action,the CCCL was not ready to reject the principle respected since its foundation. But a study of the problem was necessary and a readjustment possible.
At the CCCL convention of 1959 in Quebec, major modifications were voted. It is still forbidden to the CCCL to be affiliated to a political party, but it can submit briefs to the governments, can study the effïciency of a political party, etc.
This formula seems to give full freedom in the field of political action except for a partisan action. The most important step was to allow the President, and the Secretary general in the absence of the former, to have public commitments on politics on behalf of the CCCL.
THE 1962 CONFRONTATION : CNTU - SOCIAL CREDIT
In 1962, the CNTU decided to fight against the Social Credit Party because its philosophy was dangerous for the workers. Jean Marchand, then President of the CNTU, made many statements against this party and even confronted its leader on T.V. Those intervention of the President of the CNTU against the Social Credit during the electoral campaign brought up serious accusations from some members. He has been accused of violating the constitution of the CNTU by having done a partisan political action.
Some other important changes were brought to the CNTU political action philosophy : the Confederal Bureau has been given the power of manifestating its preference, of denonciating or of declaring its neutrality toward a political party.
After more than 40 years of existence, the CNTU had finally found a formula which gave all the possible lattitude for a non-partisan political action.
CONCLUSION
Always respecting the principle saying that union political action must not be partisan, the CNTU has found a formula by which its members, leaders, officers, its affiliated organizations and its Confederal Bureau remain entirely free regarding their political choice. The only restriction remaining is that these choice must never be against the general interests of the labor movement.
( 1 ) Trade and Labour Congress of Canada : T.L.C. ; Canadian Congress of Labour : C.C.L. ; Canadian Labour Congress : C.L.C. ; Canadian and Catholic Confederation of Labour : C.C.C.L., which became Confederation of National Trade-Unions : C.N.T.U.
Commentaires
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Loi modifiant la loi des accidents du travail
Thaddée Poznanski
pp. 558–565
AbstractFR:
Le Bill 79 modifiant la Loi (québécoise) des accidents du travail a été sanctionné le 12 août 1967 et est entré en vigueur le même jour, mais plusieurs dispositions essentielles de la nouvelle loi ne prennent effet qu'à compter du 1er septembre 1967.
Les changements principaux apportés par ce Bill concernent l'amélioration des prestations versées aux accidentés et à leurs survivants; ceci non seulement pour les accidents qui surviendront à compter du 1er septembre 1967, mais aussi celles versées présentement pour les accidents antérieurs à cette date. Mentionnons, cependant, que pour les accidents survenus à compter du 1er septembre 1967 la limite du salaire annuel compensable est haussée à $6,000, cette limite n'étant avant cette date que de $5,000 et cela à partir du 1er janvier 1960 ($4,000 à partir du 1er janvier 1955, $3,000 à partir du 1er février 1952, $2,500 à partir du 1er juillet 1947 et $2,000 depuis 1931 — l'année d'entrée en vigueur de la Loi des accidents du travail).
Pour saisir l'importance de la modification du plafond des salaires compensables de $5,000 à $6,000, on peut mentionner qu'en 1966 presque 40% des accidentés ayant droit à une prestation pécuniaire ont eu un salaire dépassant la limite de $5,000, et dans quelques classes de risque le pourcentage en question dépasse 75% (par exemple: aciéries, etc.). Pour les accidentés d'avant le 1er septembre 1967 le salaire compensable reste le même que lors de l'accident (« gains moyens pendant les douze mois précédant l'accident si son emploi a duré au moins douze mois, ou de ses gains moyens au cours de toute autre période moindre pendant laquelle il a été au service de son employeur »),avec les limites alors en vigueur, même si le salaire effectif de l'accidenté (calculé de la manière précitée) dépassait la limite en question.
Mais déjà lors de la revalorisation des rentes effectuée en 1964 (avec effet du 1er octobre 1964) on a tenu compte, dans une certaine mesure, des modifications successives du plafond et les pourcentages ajoutés aux montants des rentes des accidentés d'antan sont basées
justement sur l'échelle de ces plafonds et leurs relations. Toutefois, dans l’intention de vouloir couvrir la capitalisation des majorations dues à la revalorisation par le fonds disponible, on s'est vu obligé de n'accorder que 40% de l'augmentation; ainsi, par exemple, pour les accidents des années 1931-1947, quand la limite des salaires compensables était de $2,000 par année, la revalorisation accordée en 1964 était de 60%, tandis que le plafond a augmenté de 150%, à savoir de $2,000 à $5,000; de la même façon, les rentes pour les accidents survenus entre le 30 juin 1947 et le 1er février 1952 ont été augmentées de 40% et celles pour les accidents survenus entre le 31 janvier 1952 et le 1er janvier 1955 de 27% et celles des années 1955-1959 de 10%.
La revalorisation prévue présentement, par le Bill 79, est basée sur d'autres principes que celle effectuée en 1964.
En premier lieu, il est à noter que lors de la revalorisation en 1964 on n'a pas tenu compte, du moins explicitement, du fait que les rentes des bénéficiaires dont les accidents datent d'avant 1956 sont calculées d'après un taux inférieur à 75% présentement (à partir du 1er janvier 1956) applicable pour l'incapacité permanente totale (et des taux proportionnels en cas d'incapacité permanente partielle), à savoir selon un taux de 66 2/3% pour les accidents survenus de 1931 au 31 janvier 1952 et selon le taux de 70% du 1er février 1952 au 31 décembre 1955. On peut toutefois signaler que les montants des rentes revalorisées en 1964 selon les pourcentages consignés à l'art. 38 de la loi (donc de 40% à 10% selon l'année de l'accident) sont, dans tous les cas, supérieurs aux montants théoriques provenant d'un ajustement hypothétique selon le taux de 75%. En passant, il est à mentionner que dans les autres provinces canadiennes le seul ajustement effectué à date, c'est de recalculer les rentes en les basant sur le taux de 75%. *
La revalorisation prévue par le Bill 79 tient compte de trois facteurs. En premier lieu, la majoration de la rente ne part pas du montant initial de la rente, mais de celui augmenté par la revalorisation de 1964. Le deuxième facteur amène toutes les rentes au taux de 75%, expliqué plus haut. Le troisième facteur tient compte du changement de l'indice du coût de la vie entre la date de l'octroi de la rente (date de l'accident) et l'année 1966, avec correction que la rente ainsi ajustée, d'après le coût de la vie, ne soit pas inférieure à celle d'après le principe du taux de 75%.
Voici donc la table des majorations prévue par le Bill 79 (annexe A), applicable aux rentes payables le 30 septembre 1967, donc déjà augmentées, le cas échéant d'après la revalorisation de 1964.
ANNEXE "A" A LA LOI
Année de l'accident Taux de majoration
1931 -1939 40 %
1940 34 %
1941 26 %
1942 21 %
1943 19 %
1944 18 %
1945 7 %
1946 14 %
1947 -1951 12.5 %
1952 -1954 7.14 %
1955 10 %
1956 9 %
1957 5 %
1958 2.2 %
1959 1.1 %
1960 10 %
1961 9 %
1962 8 %
1963 6 %
1964 4 %
1965 2 %
Cette échelle des majorations selon l'année de l'accident nécessite, peut-être, quelques explications par des exemples suivants:
a) Les rentes provenant des accidents survenus après le 1er janvier 1960, n'étaient pas revalorisées en 1964. D'après l'échelle maintenant adoptée, elles seront majorées selon un taux de 2% par année écoulée depuis l'année de l'accident jusqu'à 1966.
b) Les rentes provenant des accidents de la période 1955-1959 ont été revalorisées en 1964 de 10%; pour tenir compte de l'indice du coût de la vie, l'échelle prévoit des augmentations allant de 1.1% à 10% selon l'année de l'accident.
c) Les rentes provenant des accidents de la période 1952-1954 ont été revalorisées en 1964 de 27%; après la revalorisation d'un tel pourcentage, les rentes sont déjà plus élevées que d'après l'indice du coût de la vie; l'échelle du Bill prévoit donc pour ces rentes un ajustement de 70% à 75%, c'est-à-dire une majoration de 7.14%.
d) Les rentes provenant des accidents de la période 1948-1951 ont été revalorisées en 1964 de 40%; maintenant, d'après le Bill 79, elles sont majorées de 12.5% pour tenir compte de la relation de 75% à 66 2/3%.
e) La même chose s'applique aux rentes provenant de la première moitié de l'année 1947, revalorisées en 1964 de 60%.
f) Pour les rentes provenant des accidents d'avant le 1er janvier 1947, l'échelle du Bill 79 prévoit une majoration selon l'indice du coût de la vie, car un ajustement de 66 2/3% à 75% serait inférieur.
En plus de la revalorisation des rentes aux accidentés, tel que décrit plus haut, le Bill 79 prévoit une majoration substantielle des rentes aux survivants; ces rentes sont, en principe, indépendantes du salaire compensable de l'ouvrier — victime d'un accident. D'après le Bill 79 les rentes mensuelles versées aux veuves (ou veufs invalides) seront portées de $75 à $100, donc une majoration de 33 1/3%. Les rentes pour les enfants seront portées de $25 à $35 par enfant, donc une majoration de 40%, et les rentes aux orphelins de père et de mère de $35 à $55. Mentionnons, en passant, que lorsque de la revalorisation en 1964 des rentes aux accidentés, les montants des rentes aux survivants n'ont pas été modifiés; la rente de veuve au montant de $75 existe depuis le 1er janvier 1960 (antérieurement à cette date elle était de $40 de 1931 à 1947 et de $45 durant la période 1947-1954). De même les rentes pour les enfants au montant de $25 et $35 aux orphelins existent depuis le 1er janvier 1960 (antérieurement elles étaient de $10 resp. $15 durant la période 1931-1947 et de $20 resp. $30 durant la période 1947-54). Il est à remarquer que dans tous les cas le montant des rentes était fixé selon la date du paiement (de l'échéance) quelle que soit la date de l'accident.
La loi prévoit à l'art. 34, par. 10 qu'en principe, le total des rentes mensuelles payées au décès d'un ouvrier, ne peut excéder 75% de son salaire compensable et, le cas échéant, les rentes sont réduites proportionnellement. Cependant la rente mensuelle minimum payable à une veuve (ou un veuf invalide) avec un seul enfant est fixée d'après le Bill 79 à $135 en prévoyant ainsi une augmentation de la situation précédente de $35; pour une veuve avec deux enfants la rente est portée de $125 à $170 (une augmentation de $45) et pour une veuve avec plus de deux enfants de $150 à $205 (une augmentation de $55). S'il y a plus que deux enfants admissibles à ces rentes (donc âgés de moins de 18 ans ou aux études ou invalides) le montant à la veuve (y compris pour les enfants) peut excéder le dit montant de $205 par mois lorsque le salaire mensuel de la victime dépasse $273.33 (car 75% de $274 est de $205.50).
Le Bill 79 en majorant les rentes en cours payables aux survivants des victimes des accidents survenus avant le 1er septembre 1967, prévoit une augmentation identique aux rentes qui seront accordées aux survivants des victimes des accidents survenus à compter du 1er septembre 1967. En outre, le Bill stipule que l'allocation spéciale payable à la veuve (ou à la mère adoptive) en plus des dépenses encourues pour les funérailles de l'ouvrier, devient $500 au lieu de $300.
Une autre amélioration des prestations provient du fait que dorénavant les rentes accordées dans le cas d'incapacité permanente (totale ou partielle) seront versées jusqu'à la fin du mois durant lequel décède un tel rentier. D'après le texte précédent l'ouvrier n'a droit à sa rente que « sa vie durant »; ainsi les rentes exigibles pour le mois dans lequel a eu lieu le décès n'étaient payables (à la succession) que proportionnellement selon le nombre de jours qu'il a vécus (il est à mentionner à cette occasion que la loi parle toujours de la « rente hebdomadaire » quoique ces rentes sont versées en termes mensuels). La modification à ce propos est d'ailleurs conforme aux principes du Régime de rentes où on stipule que « le paiement d'une prestation est dû au début du mois, mais il est versé à la fin de chaque mois pour le mois écoulé ».
En parlant des rentes aux victimes des accidents, il peut être intéressant de signaler que la très grande partie de ces rentes sont: payées pour l'incapacité partielle; ainsi selon l'état au 31 décembre 1966 le nombre des rentiers dont l'incapacité ne dépasse pas 20% est d'environ 63% du total et même la proportion de ceux avec une incapacité ne dépassant pas 50% est de 91%. Le degré moyen d'incapacité s'élevait à 24.4%.
Parmi d'autres modifications apportées par le Bill 79, on peut mentionner l'article qui couvre le cas d'aggravation d'un mal d'un accidenté du travail. L'amendement prévoit que dans de tel cas la compensation pour l'incapacité temporaire ou permanente sera basée sur le salaire de l'ouvrier au moment de l'aggravation (rechute, etc.) si celle-ci survient plus que trois (3) ans après cet accident, bien entendu lorsque ce salaire est plus élevé que ceux qui ont servi de base pour établir la compensation antérieure. Dans le passé ce délai était de 5 ans.
Une autre modification, inspirée celle-ci par la Loi sur le Régime de rentes, prévoit que la CAT peut déclarer morte une personne disparue à la suite d'un accident survenu par le fait ou à l'occasion du travail, dans les circonstances qui font présumer son décès et reconnaître, la date de l'accident (ou la disparition) comme date de son décès, et par le fait même, de verser aux survivants les prestations requises.
Une disposition spéciale du Bill 79 concerne le cas de pneumoconiose (silicose et amiantose); d'après la nouvelle teneur de l'article en question la CAT peut accepter une réclamation à cette fin, aussi si la pneumoconiose « est accompagnée d'une autre complication »; dans le passé il existait justement la restriction que la pneumoconiose ne soit « accompagnée d'aucune complication » (art. 108 de la Loi) pour avoir droit à une compensation.
Enfin un article du Bill 79 donne droit aux compensations à toute personne qui serait blessée ou tuée alors qu'elle accompagne un inspecteur des mines, en vertu de la Loi des mines, même si c'est un travail d'occasion ou étranger à l'industrie de l'employeur, lesquels cas, règle générale, ne donnent droit aux compensations.
De la revalorisation des rentes en cours vont profiter en 1967 environ 15 mille bénéficiaires (soit accidentés ou atteints de maladie professionnelle) et l'augmentation des rentes atteindra $62,500 par mois ou $750,000 par année; cela fait en moyenne environ 10% des montants versés avant la revalorisation.
En ce qui concerne les rentes aux veuves leur nombre est d'environ 2,300, tandis que le nombre d'enfants admissibles atteint environ 3,800 (y compris les orphelins de père et de mère, ainsi que les étudiants au dessus de 18 ans et les enfants-invalides).
L'article 5 du Bill 79 prévoit que l'obligation de payer l'augmentation des rentes aux accidentés découlant de la revalorisation incombe au fond d'accident ou à l'employeur de la même manière que celle de la rente de base; une disposition semblable se trouvait dans l'amendement de la Loi lors de la revalorisation en 1964. Par contre le Bill 79 ne dit pas explicitement à qui incombe l'obligation de payer l'augmentation des rentes aux survivants décrétée par ce Bill. On peut toutefois déduire de l'art. 3 de la Loi que l'employeur dont l'industrie est mentionnée dans la cédule II (et qui par le fait même ne contribue pas au fond d'accident) est personnellement tenu de payer la compensation y compris la modification accordée par le Bill. D'autre part, toujours d'après le même article, l'employeur dont l'industrie est mentionnée à la cédule I, n'est pas responsable de payer la compensation, étant tenu de contribuer au fond d'accident de la Commission.
La réforme des prestations aux survivants (des rentes et de l'allocation spéciale) causées par les accidents mortels, survenus après le 31 août 1967 aura comme conséquence l'augmentation des dépenses de la Commission et, par ricochet, amènera une faible majoration des taux de contributions. On estime que de ce fait le taux futur de contribution devra subir une majoration moyenne de moins de 4% du taux actuel; la majoration ne sera pourtant uniforme dans toutes les classes d'industries ou de risque; elle dépendra, en premier lieu, de la fréquence des accidents mortels qui est très différente selon la classe.
Par contre, la revalorisation des rentes aux accidentés et l'ajustement de celles aux survivants (veuve, enfants)en cours en septembre 1967, c'est-à-dire causées par les accidents antérieurs soulève un problème particulier.
Lors de la revalorisation des rentes en 1964, la Commission pouvait se prévaloir d'un excédent qui se trouvait (implicitement) dans son fond d'accident, pour former la capitalisation des augmentations des rentes provenant de la dite revalorisation.
Contrairement à la position de 1964, la situation financière de la CAT en 1967 n'accuse pas de tel excédent (ni explicitement, ni implicitement) pour former la capitalisation des majorations décrétées par le Bill 79. D'après une déclaration du ministre du Travail en Chambre, les majorations en question exigeraient une capitalisation d'environ $21,5 millions.
Il serait impossible (et même illogique) de prélever des employeurs une telle somme d'un seul coup. La Commission pourra donc se prévaloir, paraît-il, des dispositions de l'art. 32 de la Loi qui prévoit que « la Commission peut, de la manière et à telle époque ou à telles époques qu'elle croit le plus équitable et le plus en harmonie avec les principes généraux et les dispositions de la présente loi, prélever des employeurs qui ont exploité dans le passé, qui exploitent actuellement ou qui exploiteront à l'avenir une des industries visées par la présente loi, les sommes additionnelles résultant de l'augmentation des compensations payables en vertu des dispositions de la présente loi ».
En vertu de cet article (qui est rédigé quasi « sur mesure » de notre problème) il est donc loisible à la Commission de répartir le montant nécessaire sur une longue période, par exemple 25 ans, en prélevant annuellement à titre de sommes additionnelles (sans nécessairement les identifier comme telles) aux contributions régulières; une telle répartition sur une période de 25 ans exigerait environ 6.4% du montant de la capitalisation nécessaire de $21,5 millions, donc environ $1,400,000 par année; ce montant tient compte d'intérêt à raison de 4% composé annuellement, c'est-à-dire le même que le taux d'escompte appliqué pour évaluer la valeur présente des augmentations accordées. Dans l'hypothèse que les contributions annuelles régulières dépasseront $50 millions, la cotisation additionnelle serait d'ordre de 3% et possible moins, si on envisage que la hausse du plafond des salaires compensables de $5,000 à $6,000 et l'assujettissement projeté de nouveaux groupes des travailleurs augmentera sensiblement le volume global des contributions régulières. D'après le plan quinquennal préparé par la Commission et annoncé par le ministre du Travail dans la Gazette du Travail du Québec (juillet 1967) on peut s'attendre que le nombre des salariés couverts par la Loi augmentera dans 5 ans de 50%, en passant de un million en 1966 à un million et demi en 1972, ceci selon les données disponibles actuellement concernant les nouvelles entreprises qui deviendront progressivement assujetties à la Loi.
Lors de la discussion du Bill 79 à l'Assemblée législative on a soulevé la question du rajustement ou de l'adaptation automatique au coût de la vie des prestations de la Commission aux accidentés (et à leurs survivants), tout comme cela est prévu pour les prestations du Régime de rentes (au Québec et dans les autres provinces canadiennes) et aussi pour les pensions (fédérales) de la sécurité de la vieillesse.
Selon l'explication donnée en Chambre par le ministre du Travail, le gouvernement a envisagé d'une manière objective la question de la revalorisation automatique future des rentes de la CAT, mais le gouvernement n'a pas voulu cette année, selon l'expression du ministre, en faire une disposition particulière dans la loi, bien qu'on y avait songé; et cela surtout, d'après le ministre, à cause du coût supplémentaire pour les employeurs (lesquels, comme on sait, sont les seuls qui contribuent à la CAT), lequel serait occasionné par un tel ajustement automatique. Le ministre a ajouté que le gouvernement est bien conscient du problème et qu'il ne l'a pas abandonné. Il faut donc comprendre qu'il sera étudié plus tard, peut-être, avec l'ajustement automatique d'autres prestations payables par le gouvernement.1
A ce propos, il est à signaler qu'à date, à notre connaissance, il y a une seule province au Canada, celle de la Colombie-Britannique, dans laquelle les prestations périodiques sont sujettes à un accroissement automatique, selon l'indice des prix à la consommation. En substance, si cet indice augmente d'une année à l'autre de pas moins de 2%, les rentes seront accrues de 2% pour chaque augmentation de 2% de l'indice.
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Manpower Coefficients and the Forecasting of Manpower Requirements in Nova Scotia
Pierre-Paul Proulx
pp. 565–568
AbstractEN:
«... Devising a workable manpower plan... at best is an art, still in its infancy. Many assumptions and informed judgment are necessary to compensate for gaps in data. But if planning of any sort were delayed until our data were complete and a fool-proof methodology were developed, no forecasts of educational needs would ever be made. The enormous outlays on education today and in the future demand that we at least make an attempt to determine how we can best allocate these expenditures to meet our needs efficiently. As additional data become available and greater experience is gained in the techniques of manpower planning, many of the difficulties facing us will be overcome. Manpower forecasting although not an ideal approach to rational development of our educational resources at least provides a framework of additional required data that no other currently-known method offers ». 1
We are attempting to calculate « manpower coefficients » or if you wish, a fraction whose numerator is man-years of experienced labour by occupation group, and whose denominator is output by industry group. In other words, we shall estimate the number of man-years of labour of different occupation groups required to produce $1,000.00 of output in selected industries in Nova Scotia, in 1960-61. The fraction is no more and no less than an estimate of labour productivity.
We have asked the Dominion Bureau of Statistics to provide a tabulation containing the experienced labour force in 1961, cross-classified,
1) by sex,
2) by class of worker (wage and salary earners, unpaid family workers, own business operators),
3) by industry group (54),
4) by occupation group (64),
5) by earnings group,
6) by years of schooling,
7) by weeks worked,
8) by hours per week,
9) by age group.
We shall prepare a 64 (row) by 54 (column) matrix, one column for each industry group and one row for each occupation group. Each cell will contain a fraction which when applied to a forecast of gross value of output by industry will provide an estimate of the number of man-years of labour required to produce that output. If we sum across the rows we obtain the total demand for man-years of labour for each of occupation groups.
I shall dispense with a discussion of the majority of the assumptions, limitations and peculiarities of the method, for these may be found in the report mentioned above.
To obtain the numerator of our fraction (man-years of experienced labour force), we weighted bodies (the experienced labour force) by two fractions; one for weeks worked and one for hours worked. This is particularly important in Nova Scotia because of seasonal operations. If we found a person who had worked 26 out of the 52 weeks proceeding the 1961 levels, and when he worked, worked the model hours in his occupation groups, we counted him as 1/2 a man-year of labour.
One facet of the study which may interest individuals involved in training, retraining and education concerns the occupation groups we formed. We have grouped the 273 Census occupations of the 1961 Census into 64 occupation groups. We formed broad groups of occupations within which we believe workers are substitutable, transferable and interchangeable. This was done among other reasons because it is quite common to find workers with the same type of training in different occupations, or to put it differently because workers with one type of preparation often go into different kinds of jobs.
This approach also reflects a belief that it is more effective to train workers in families of related skills rather than in specific skills in preparation for the labour market. Another reason is that Census occupation definitions often leave much to be desired. We have therefore formed 64 occupation groups which are in many respects similar to Dunlop's « job clusters » and Scoville « job families » which are defined as groups of job classifications limited by technology, administration and social custom or « jobs linked by materials used, equipment used and functions performed ». We have in effect formed 44 groups of occupations on the basis of affinity in functions and another 19 (one group, the 64th is for unpaid family workers) which segregate superior from intermediate from unskilled workers in many of these groups of occupations. We arrived at the latter by using earnings and education criteria. The reason for doing so is that workers with very different levels of skill were placed together in one Census occupation group (for example, many « engineers » in Nova Scotia have no secondary school training and very low incomes according to the 1961 Census; apparently many were promoted by their wives when the Census enumerator came).
In many cases, we required that the worker meet either the earnings criterion or the education criterion depending upon the occupation group, and this among other reasons because we did not use age in the process. We neglected the use of an education criterion in most occupation groups except those in managerial, technical, professional and clerical categories.
Let me also mention that we transformed reported earnings to annual rate earnings to match to our criteria because we know that many workers worked part-time, or were away from work for various reasons during the 12 months which proceeded the 1961 Census. This allowed us to exclude from superior categories individuals with little qualifications who held multiple jobs and worked an abnormal number of hours. We have also asked the Dominion Bureau of Statistics to provide information on the educational attainment of the workers in our different occupation groups by sex. This will allow users to draw implications concerning the formal educational requirements needed to produce the forecasted output.
In conclusion, please allow me to mention what I believe to be some of the work required to improve our knowledge in this area.
Care should be taken in preparing forecasts of the gross value of production (including inventories), in 1960 constant dollars, for the industry groups chosen in our study. These output forecasts should not be obtained from employment forecasts for the application of man-power coefficients to output forecasts thus derived would be tautological. Many specific studies of industry productivity trends would be helpful to narrow the zone of ignorance of the forecasts obtained through the use of our manpower coefficients.
Much remains to be done to dynamize the manpower coefficients. We know that labour productivity (and hence the manpower coefficients) varies cyclically and all we have estimated is a fixed coefficient for 1960-1961. We also know that more frequent estimates of these manpower coefficients would allow us to determine how technological changes have altered them, although the robustness of manpower coefficients is improved by the fact that we have grouped industries and occupations.
Our coefficients are based on ex post data of employment and output rather than ex ante data on the demand for labour (employment plus vacancies) and for output. They are therefore influenced by labour supply as well as by labour demand, i.e. they are the result of the interaction of manpower requirements and supplies. Much remains to be done to arrive at an interacting supply and demand model, and the new vacancies data soon to be published by the Dominion Bureau of Statistics should help us to refine those models we can think up now.
Much remains to be done on the appropriateness of grouping occupations for training and retraining purposes, and on the criteria for doing so. Much analysis of the functional and employment requirements by occupation remains to be done for the use of sex, earnings and education, in this paper is certainly not fully satisfactory.
(1) B.M. WILKINSON, Studies in the Economics of Education, Occasional Paper number 4, Economics and Research Branch, Department of Labour, Canada July 1965, pp. 37-38.
Jurisprudence du travail
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Constitutionnalité de certains pouvoirs conférés à la CRT pour assurer la liberté syndicale
Pierre Verge
pp. 569–571
AbstractFR:
La Cour suprême affirme la validité, au regard de la constitution, du pouvoir de la C.R.T. de prononcer la dissolution d'associations ayant participé à des infractions à rencontre de la liberté syndicale. Rappel, par ailleurs, par le tribunal de première instance, de la validité du pouvoir de la C.R.T. d'ordonner la réintégration du salarié congédié pour activité syndicale et de fixer, en cas de désaccord, le montant de l'indemnité.
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Les effets rétroactifs d’une décision arbitrale et l’action unilatérale de l’employeur
Fernand Morin
pp. 571–576
AbstractFR:
La corporation municipale est-elle un employeur à « statut particulier » ? Dans quelle mesure peut-elle modifier de son propre chef les conditions de travail ? La Cour supérieure nous apporte quelques éléments de réponse.1 Puisque dans ces deux affaires, les principaux événements sont les mêmes, il convient de les rappeler en premier lieu puis, de rapporter les éléments particuliers à chacun.
(1) Syndicat professionnel des policiers et pompiers de la Cité de Shawinigan Inc., vs. La Cité de Shawinigan, C.S. no 895 et no 1,119 (district de St-Maurice), respectivement du 5 et du 7 juillet 1967, par l'honorable Jean-Jacques Bédard, J.C.S.
Informations
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Les transformations technologiques dans les ports du Saint-Laurent : rapport de la Commission Picard
pp. 577–581
AbstractFR:
En 1966, à la suite d'un conflit mettant en cause les débardeurs et ouvriers de métiers connexes dans les ports de Montréal, Trois-Rivières et Québec, et opposant la FEDERATION DES ARMATEURS DU CANADA et L'INTERNATIONAL LONGSHOREMEN'S ASSOCIATION, le Parlement du Canada avait adopté, le 15 juillet, la Loi sur les conditions de travail dans les ports du Saint-Laurent. Cette loi, prévoyait la création d'une Commission d'enquête qui examinerait les transformations technologiques et autres pouvant influer sur l'accroissement de la productivité, la constitution des équipes de travail, les appels et rappels des travailleurs, la sécurité de l'emploi et autres questions connexes. M. Laurent-A. Picard a été désigné comme président. Son rapport a été rendu public le 1er novembre 1967. Voici un résumé des principales dispositions tel que préparé par son auteur.
EN:
In 1966, following a dispute affecting longshoring and related trades in the ports of Montréal, Trois-Rivières and Québec City, and arising between the Shipping Federation of Canada and the International Longshoremen's Association, the St. Lawrence Ports Working Conditions Act was adopted by the Parliament of Canada on July 15. This Industrial Inquiry Commission had to investigate possible technological and other changes having bearing on improvements in productivity, the size and structure of gangs, calls and recalls of men, job security, and related matters. Mr. Laurent A. Picard was appointed president. His report has been released on November 1st, 1967. Here is a brief summary of the main provisions prepared by Mr. Picard.
Recensions / Book Reviews
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Le recours ouvrier dans une entreprise américaine, par Yves Delamotte, Collection « Sciences Sociales du Travail », Université de Paris, Librairie Armand Colin, Paris, 1966, 129 pages.
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Elites, Intellectuals and Consensus, by James O. Morris, Cornell International Industrial and Labor Relations Report No 7, New York State School of Industrial and Labor Relations, Cornell University, Ithaca, New York, 1966, 292 pages.
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La conduite des réunions, la formation permanente en sciences humaines sous la direction de Roger Mucchielli, Librairies techniques/Entreprise Moderne d’Édition, Paris, avril 1967, 130 pages.
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Le service social dans l’entreprise, par Madeleine Bernard, Éditions du Centurion, Socioguides, Paris, 1966, 204 pages.
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« Le prix du progrès »,Chronique sociale de France, Cahier no 2, mai 1967, 136 pages.
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Determination of the Appropriate Bargaining Unit, by Labour Relations Boards in Canada, par Edward E. Herman, Canada Department of Labour, Economics and Research Branch, November 1966, 227 pages.
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Communication and Organizational Behavior Text and Cases, Revised Edition by William V. Haney, Richard D. Irwin Inc., Homewood, Illinois, 1967, 533 pages.
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Organizational Decision Making, by Marcus Alexis and Charles Z. Wilson, Prentice-Hall, Behavioral Sciences in Business Series. Herbert A. Simon, Editor, New Jersey, 1967, 447 pages.
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« Les travailleurs et les changements techniques », par A. Touraine et ses collaborateurs, Série Les Relations Industrielles et la politique de main-d’oeuvre, no 2, O.C.D.E., Paris, 1965, 187 pages.
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Automation, Manpower and Education, by Jerry M. Rosenberg, Teachers College, Columbia University, Random House, New York, 1966, 179 pages.
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The Technocrates, Prophets of Automation, by Henry Elsner, Jr., Syracuse University Press, Syracuse, New York, 1967, $10,00.
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Challenges to Collective Bargaining, by Lloyd Ulman, Editor, Prentice-Hall, Inc., $4.94 clothbound, $1.95 Spectrum paperbound, 1967, 192 pages.
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A Manual for Employees-Management Co-operation in the Federal Service, by Harold S. Roberts, Industrial Relations Center, University of Hawaii, Honolulu, Hawaii, February 1967, 275 pages. (Third Edition).
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Studies in Personnel and Industrial Psychology (Revised Edition), by Edwin A. Fleishman, Dorsey, 1967, 801 pages.
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Rapport de la Commision Royale sur les Relations Employeurs-Employés dans les Services Publics du Nouveau-Brunswick, par Dr Saul J. Frankel, 1967, 111 pages.
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The French Labor Courts : Judgement by Peers, par William H. MacPherson et Frederic Meyers, Institute of Labor and Industrial Relations, University of Illinois, Urbana, 1966, 104 pages.