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Lors de son dernier congrès tenu à Montréal, en octobre 1962, la Confédération des syndicats nationaux a modifié ses attitudes vis-à-vis de l'action politique. Depuis 1949, année où le congrès avait décidé la formation d'un « comité d'action civique » dont le nom avait été changé en 1950 pour celui de « comité d'orientation politique », cette centrale, tout en restant indépendante de tout parti politique, a constamment évolué vers une participation plus grande à l'action politique. Avant ce dernier congrès, si les constitutions admettaient une action politique directe sur le plan professionnel et sur le plan régional, si les officiers de ces groupements à ces niveaux pouvaient se permettre des options politiques publiques, elles contenaient encore certaines restrictions qui gênaient l'action de ses officiers supérieurs en périodes électorales.
Ainsi, au congrès de septembre 1959, les constitutions avaient été amendées de la façon suivante :
« La CTCC est une centrale syndicale indépendante de tous les partis politiques et il lui est interdit de s'affilier à aucun d'eux. Toutefois la CTCC :
Autorise le Président général, et, en son absence le Secrétaire général, à faire les déclarations publiques d'ordre politique au nom de la CTCC ; mais telles déclarations publiques d'ordre politique leur sont interdites à l'occasion des campagnes électorales, sauf pour répondre à des attaques dirigées contre la CTCC elle-même ou contre eux;
Exige, de la part du Président général et du Secrétaire général, qu'ils démissionnent de leurs postes s'ils désirent faire de la politique active, sans leur nier, pour autant, le droit d'occuper toute autre fonction qui pourrait leur être confiée à l'intérieur du mouvement;
Peut, sur invitation officielle, en dehors des périodes électorales, désigner des représentants auprès de l'un ou l'autre des partis politiques en vue de participer à l'élaboration de son programme d'action, mais les attitudes de tels représentants ne lient pas la CTCC;
N'intervient pas dans les attitudes que les organisations affiliées jugeraient à propos de prendre du point de vue politique, sauf si elles venaient à l'encontre des intérêts généraux du mouvement;
Reconnaît à tout syndiqué la plénitude de ses droits de citoyens. »
Au cours de la dernière campagne électorale fédérale, s'autorisant du paragraphe (d), le président général de la CSN a jugé d'intervenir pour défendre les intérêts de son groupement contre les attaques du Crédit Social. Cette attitude a donné lieu à bien des discussions tant à l'extérieur de la CSN que parmi les membres de certaines régions. De plus, plusieurs résolutions visant l'action politique ont été présentées au Congrès, dont l'une d'elles venant du Conseil Central de Montréal recommandant l'affiliation de la CSN au Nouveau Parti Démocratique. Le Congrès de la CSN a non seulement ratifié et approuvé l'attitude de son président général, mais elle a aussi accepté le rapport présenté par le comité spécial des résolutions sur l'action politique. Voici le texte préparé par ce comité qui précise la position de la CSN et amende les constitutions de ce groupement en ce qui regarde l'action politique.