EN:
While a Teaching Fellow in Political Economy at McMaster University in 1961, Mr. Bean prepared this article which is an empirical study of the application of a C. W. S. system in evaluating jobs in the Canadian Steel Industry.
FR:
Les relations industrielles dans l'industrie canadienne de l'acier ont été caractérisées par un climat d'hostilité, une attitude de non-confiance et une propension à faire la grève. Toutefois, malgré ces relations difficiles, il est intéressant de voir comment une situation de conflit a pu déboucher sur une nouvelle approche dans la détermination des salaires.
L'ÉLABORATION DU C. W. S. AUX ÉTATS-UNIS.
Le système « Coopérative Wage Study » fut développé aux États-Unis durant la deuxième guerre mondiale par un bureau de recherche créé par un groupe de compagnies importantes de l'industrie de l'acier. Il s'agissait d'une tentative de réduire les injustices dans la fixation des salaires. Il n'existait alors aucune méthode précise de hiérarchiser les tâches, aucune coordination centralisée dans les taux de rémunération et les gages se détérioraient à la suite des innovations technologiques et des modifications dans le contenu des tâches.
A la suite d'une demande du « War Labor Board » en 1944, les travailleurs unis de l'acier acceptèrent avec les compagnies d'utiliser le système C. W. S., développé spécialement pour l'industrie.
LA SITUATION AU CANADA DURANT LA GUERRE.
A cette époque, les unions canadiennes concentraient leurs efforts à relever le salaire de base dans toute l'industrie de l'acier plutôt qu'à corriger les injustices dans les salaires individuels. Par conséquent, au début de la guerre, on donna la priorité aux demandes concernant les taux de base. *
LE C. W. S. AU CANADA.
En 1950 toutefois, les unions s'intéressèrent davantage aux résultats obtenus aux États-Unis avec le C. W. S. Elles acceptèrent la proposition de la compagnie Algoma de procéder à une évaluation des tâches dans les départements d'entretien et réussirent à convaincre les dirigeants de cette Compagnie que le travail devait être entrepris en collaboration et que le système C. W. S. devait être utilisé. Ce fut la première réalisation du genre au Canada.
LA PROCÉDURE UTILISÉE DANS L'ÉTABLISSEMENT DU SYSTÈME C. W. S.
La Compagnie et l'union forment chacune un comité travaillant à plein temps sur le projet. Toutefois la description et l'évaluation des tâches sont des initiatives propres à la Compagnie alors que l'union accomplit son rôle en faisant valoir ses critiques et ses commentaires.
L'EXPANSION DU C. W. S. AU CANADA.
En 1952, Algoma, Stelco et Dosco acceptèrent d'utiliser le système C W. S. pour toutes les tâches incluses dans l'unité de négociation. Actuellement, le système est appliqué dans presque toutes les sections des industries du fer et de l'acier ainsi que dans les mines, là où les métallurgistes-unis d'Amérique négocient des contrats.
En tout, l'union a obtenu l'utilisation du système C W. S. dans environ 80 entreprises minières ou manufactures établies à travers le Canada. Ceci représente environ 60,000 employés travaillant dans des secteurs des plus variés.
RÉACTIONS ET CONSÉQUENCES.
Au Canada, les pressions exercées pour l'adoption du système C W. S. viennent entièrement de l'union et il n'est pas exagéré de dire qu'il fut appliqué malgré les dirigeants des entreprises. Ceci à cause de la coopération impliquée dans l'application du système et aussi à cause des coûts d'installation.
Mais une fois en marche et les résultats apparents, les compagnies furent plus favorables au système. Celui-ci contribua à une plus grande stabilité et à un meilleur contrôle de la direction sur les coûts de la main-d'oeuvre.
EVALUATION DU SYSTÈME.
Le C. W. S. contribua surtout à établir des structures acceptables de salaire à l'intérieur desquelles le taux d'une tâche individuelle est déterminé selon les fonctions à accomplir et les exigences imposées aux travailleurs.