Abstracts
Résumé
Le droit de la création et le droit du patrimoine se distinguent non seulement dans leur relation au droit des biens, mais aussi dans le déploiement de critères propres. Pour autant les deux univers ne sont pas étrangers l’un à l’autre. Si tout bien culturel n’est pas nécessairement oeuvre ou, symétriquement, si toute oeuvre n’est pas appelée à devenir bien culturel, il y a d’évidence un point d’intersection, un patrimoine commun. La dimension personnelle tient une place centrale dans la qualification de l’oeuvre de l’esprit, là où le droit du patrimoine prend pour pivot la valeur culturelle construite principalement autour de l’intérêt historique du bien, dans une approche plus objective consolidée par le temps. On peut voir une sorte de continuum entre l’oeuvre perçue d’abord comme création de l’esprit, puis admise dans le cercle des biens culturels. Pourtant, le droit du patrimoine protège de plus en plus tôt et simultanément, le droit de la création étend son emprise sur une durée plus longue. Servant des intérêts distincts — celui de l’auteur pour l’un, celui de la collectivité pour l’autre — ces modes de protection pourtant poursuivent des finalités communes, tous deux en quête de l’intégrité des œuvres, d’une certaine façon de leur intangibilité. Ils ont donc une proximité fonctionnelle consolidée par l’évolution de leur rapport au temps. Les critères d’élection, quoique distincts, tendent aujourd’hui à se rapprocher. Le présent article se propose d’identifier les points de contact et d’explorer l’influence réciproque du droit d’auteur et du droit du patrimoine.
Mots-clés :
- droit de l’art,
- biens culturels, droit du patrimoine,
- authenticité,
- originalité,
- oeuvres de l’esprit,
- propriété culturelle,
- propriété intellectuelle,
- domaine public,
- monument historique,
- restauration,
- restitution,
- oeuvre dérivée,
- copie d’oeuvres d’art,
- droit à l’intégrité
Abstract
Copyright law and cultural heritage law differ not only in their relationships to property law but also in the specific criteria of their applicability. That being said, the two fields are not mutually exclusive. Although not all cultural objects necessarily constitute works, and, conversely, not all works will necessarily attain the status of cultural property, there nevertheless remains a point of intersection, a shared heritage. The personal dimension is of central importance in characterizing works of the spirit, while heritage law hinges on cultural value, primarily constructed from an object's historical interest, applying a more objective approach supported by the passage of time. We can observe a continuum of sorts from the time the work is first perceived as a creation of the spirit to the time it is granted cultural property status. However, cultural heritage law offers protection earlier and earlier; at the same time, creation law is extending its reach over a longer period. Although they serve different interests—those of the author, on the one hand, and those of society, on the other—these modes of protection nevertheless have a common purpose: both attempt to attach to the integrity of works, to some extent their intangible aspects. Thus they have a functional proximity evidenced by their evolving relationships to time. Distinct as they are, the two sets of selection criteria are increasingly tending toward one another. This article purports to identify the contact points between cultural heritage law and copyright law and explore the influence of these fields on one another.
Keywords:
- art law,
- cultural property,
- patrimony law,
- authenticity,
- originality,
- creation of the human mind,
- cultural property,
- intellectual property,
- public domain,
- historical monument,
- restoration,
- restitution,
- derivate work,
- copy of a work of art,
- right to integrity