Abstracts
Abstract
This study compares the methods used both in common law and civil law jurisdictions to deal with the basic problems relating to the documentary letter of credit. A unique commercial device was thus developed in international trade as a means of ensuring safe and swift payment for goods. Even though this distinct mechanism works efficiently in practice, the numerous attempts made to classify it legally have been unsuccessful.
A comparative analysis of the legal conceptualizations traditionally used to explain the nature of credit reveals apparent shortcomings in contractual theories. Because the basis of the documentary credit appears to be an abstract promise to pay, this phenomenon seems to break through the conceptual framework of traditional contract law theory. This is due to the fact that the process of forming the credit does not fit into the ordinary offer-acceptance formula. Yet, the easiest solution—the credit as a "mercantile specialty" or a "sui generis contract"—avoids facing the true challenge of our era, which is re-thinking the concept of "contracts" under modern laws. Legal debates should be directed in a more functional direction in order to provide satisfactory theoretical grounds for providing solutions to obvious, but still unanswered questions such as why people ought to keep their promises and why only some of those promises are likely to be legally enforced. It seems that, in this regard, documentary credit would be a convenient "guinea pig" for most contemporary concepts relating to the law of contracts.
Résumé
Cette étude compare les méthodes que la common law et le droit civil ont mis au point pour résoudre les problèmes fondamentaux du crédit documentaire. Il s’agit d’un mécanisme unique que la pratique du commerce international a inventé afin d’assurer la sécurité et la rapidité du paiement des marchandises. Même si le crédit fonctionne efficacement dans le domaine du commerce, sa qualification juridique demeure toujours problématique.
L’analyse comparative des conceptualisations juridiques utilisées comme explication de la nature juridique du crédit démontre l’insuffisance apparente des théories dites « contractuelles ». Comme on le constate, l’essence même du crédit est la promesse abstraite du paiement; or, ce phénomène semble aller au-delà du cadre fondamental traditionnel du droit des contrats. C’est précisément en raison de ce fait que le processus de formation du crédit n’entre pas facilement dans la catégorisation d’offre-acceptation. La solution la plus simple — le crédit vu comme « contrat sui generis » — esquive la véritable question, soit celle de la remise en question du « contrat » en droit contemporain. Le débat juridique doit dès lors se concentrer sur les fonctions et les principes du droit des contrats pour énoncer une base théorique qui permettrait de répondre aux questions fondamentales — mais néanmoins rhétoriques — telles : pourquoi l’homme doit-il tenir ses promesses ? Pourquoi seules certaines de ces promesses peuvent-elles faire l’objet d’exécution forcée ? À cet égard, le crédit documentaire peut certainement servir de point de convergence pour la plupart des problèmes auxquels se heurte la théorie contemporaine du droit des contrats.