Abstracts
Résumé
Le gel des conditions de travail décrété à l’article 59 C.t., qui assure le maintien d’un équilibre entre les parties, vise à favoriser le libre exercice du droit d’association, tout en étant nécessaire à la réalisation des impératifs de la négociation collective de bonne foi.
L’évolution substantive et juridictionnelle de cette règle témoigne de son importance dans l’économie du système.
Quant à l’objet de ce gel, notre jurisprudence a opté en principe pour la thèse du business as before, de préférence à celle de l’equal partnership. On note néanmoins un flottement quant à la teneur de ce business as before en ce qui a trait à la relation à faire entre les droits résiduaires de la gérance, d’une part, et, d’autre part, les modalités et la finalité de leur exercice. L’auteur soumet que l’esprit de la règle est d’assurer que l’employeur ne changera pas sa manière de gérer, ni les paramètres de sa gestion en fonction du contexte nouveau créé par l’exercice du droit d’association aux phases initiales de la négociation collective.
Dans la dernière section, la portée de la prohibition dans le temps et l’identité des titulaires du droit de veto sur les changements des conditions de travail sont considérées.
Abstract
The statutory freeze enacted in s. 59 C.t., which ensures the maintaining of an equilibrium between the parties, tends to support the free exercice of the right of association, whilst being necessary to the enforcement of the principle of good faith in collective bargaining.
The importance of that freeze in the operation of the system is evidenced by the evolution of the rule, both in the substance of its formulation and in its juridictional aspects.
As for the object of the freeze, the “business as before” approach has been preferred in principle to the “equal partnership” thesis. The ambit of this “business as before” is however incoherently circumscribed by various cases, insofar as the relationship between the residual rights of management and the modalities and the purpose of their exercise is concerned. The author suggests that the rule intends that the employer cannot change the way in which he managed his business, including the parameters of management, in relation to the new context created by the exercise of the right of association and the initial phases of collective bargaining.
In the last section, the extent of the prohibition with respect to the time factor, is considered, as well as the question of the ownership of this right of veto concerning changes in conditions of employment.