Abstracts
Abstract
The relationship between fault and ultra vires is one of the most difficult aspects of the law of Crown Liability. It sets clearly into relief the policy conflicts which arise when private law risk allocation regimes (the adversarial adjudicative imposition of liability rules grounded in a concept of corrective justice) are invoked to police the functioning of public law risk allocation regimes (the allocation through various non-adjudicative procedures of the benefit and burden according to a variety of conceptions of distributive justice).
The Crown Liability Act and article 94 of the Code of Civil Procedure both incorporate as against the Crown rules of private law delictual behaviour which were originally developed for regulating activity between private parties as such. They, therefore, compel courts to determine whether jurisdictional error per se constitutes fault.
The history of twentieth century attempts to reconcile ultra vires and fault is a history of the judicial search for boundary criteria between realms of public and private law. These boundaries have been, among others, a good faith test, functional criteria such as judicial and legislative immunity or immunity for planning functions, the notion of breach of statutory duty, and so on. Each of these attempts has ultimately be repulsed by the desire of litigants to recover against the Crown on the widest possible basis. Modern theories of jurisdiction being so all-embracing and modern conceptions of fault being so comprehensive, the courts are constantly being asked to develop an absolute equation between fault and ultra vires.
The paper concludes by exploring several options for harmonizing private law and public law risk allocation regimes. It recommends a restructuring of the Crown Liability Act so as (i) to permit recovery on a variety of no fault bases, (ii) to permit recovery even when intra vires acts have been undertaken (if these cause significant or disproportional damage) and (iii) to permit the immunization of certain governmental functions from private law liability even when the decisions in question have been taken in an ultra vires fashion.
Résumé
Le rapport entre les notions de faute et d’ultra vires constitue l’un des éléments les plus difficiles de la responsabilité extra-contractuelle de la Couronne. Ce rapport révèle clairement les conflits qui peuvent surgir quand les régimes d’attribution de responsabilité du droit privé (l’imposition des règles de la justice rétributive selon un processus d’adjudication) sont invoqués pour censurer les régimes d’attribution du droit public (l’attribution par divers processus non-adjudicatif des bénéfices et des charges, selon les règles de la justice distributive).
La Loi sur la responsabilité de la Couronne et l’article 94 du Code de procédure civile incorporent vis-à-vis la Couronne les règles du droit privé en matière de délits qui ont été élaborés pour réglementer les rapports entre les individus. En conséquence, ces règles obligent les tribunaux de droit commun à déterminer si l’erreur de compétence constitue en soi une faute civile.
Sur ce point, l’évolution de la jurisprudence contemporaine peut être résumée comme la recherche de critères pour différencier le droit public et le droit privé. Les critères élaborés sont, entre autres, un critère de bonne foi, un critère fonctionnel qui rattache l’immunité à des fonctions judiciaires ou législatives, la notion de manquement à un devoir statutaire, et ainsi de suite. Chacune de ces tentatives a échoué à cause du désir des parties de fonder la responsabilité de la Couronne sur la notion la plus large possible. La conception moderne de la compétence, et celle de la faute, se sont tellement étendues que les tribunaux de droit commun sont constamment sollicités pour consacrer l’équation entre l’ultra vires et la faute.
L’étude conclut avec plusieurs recommandations pour rendre compatibles les régimes d’attribution des risques propres au droit privé ou au droit public. L’auteur y recommande notamment le remaniement de la Loi sur la responsabilité de la Couronne pour reconnaître (1) la responsabilité sans faute dans diverses hypothèses, (2) le versement d’une indemnité, même à la suite d’un acte intra vires, lorsqu’il cause un dommage important ou disproportionné, et (3) l’immunité absolue de certaines fonctions gouvernementales face aux régimes de responsabilité du droit privé, même lorsque la décision qui en résulte est entachée d’un vice de compétence.
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