Abstracts
Résumé
Contrairement à la croyance selon laquelle les femmes n’ont pénétré le champ des sciences sociales françaises qu’après 1945, l’analyse des principaux périodiques spécialisés publiés en France de 1890 à 1914 nous révèle des pratiques discursives féminines variées. Une part significative de ces femmes s’affiche comme des féministes militantes. Si le féminisme est un mode d’accès privilégié au champ des sciences sociales français d’avant 1914, il constitue en même temps une impasse pour la reconnaissance intellectuelle de ces femmes dont l’approche et les analyses sont constamment renvoyées vers le champ politique, comme antinomiques avec la définition dominante de la pratique scientifique.
Abstract
Contrary to the idea that women have entered the field of French Social Sciences after 1945, analysing the major periodicals published in France between 1890 and 1914 reveals a variety of feminine discursive practices. A significant proportion of these women appear as feminist activists. If feminism is a way of having a privileged access to the field of French Social Sciences before 1914, it also leeds to an impasse for the intellectual recognition of those women whose approaches and analysis are constantly pushed into the political field, since they do not correspond to the dominant definition of scientific practice.
Appendices
Références
- BARD, Christine, 1992 Madeleine Pelletier (1874-1939). Logiques et infortunes d’un combat pour l’égalité. Paris, Côté-femmes.
- BATTAGLIOLA, Françoise, 2003 « Femmes auteurs de monographies ouvrières », Les Études sociales, 138 : 55-72.
- BAUER, Arthur, 1913 « Culture morale et féminisme », Revue internationale de sociologie, 5 : 389-301.
- BLUM, Françoise et Janet HORNE, 1988 « Féminisme et Musée social (1916-1939) », Vie sociale, 8-9 : 313-402.
- CALLIAS, Suzanne de, 1920 « Sur le féminisme allemand », Revue internationale de sociologie, 9-10 : 501-503.
- CHARLE, Christophe, 1999 « Les femmes dans l’enseignement supérieur. Dynamiques et freins d’une présence 1946-1992 », dans Vincent Duclert, Rémi Fabre et Patrick Fridenson (dir.), Avenirs et avant-gardes en France. XIXe-XXe siècles. Hommage à Madeleine Rébérioux. Paris, La Découverte : 84-105.
- CHARRON, Hélène, 2009 Les formes de l’illégitimité intellectuelle : genre et sciences sociales françaises entre 1890 et 1940. Thèse de doctorat en sociologie. Montréal, Université de Montréal/École des hautes études en sciences sociales.
- CHESSEL, Marie-Emmanuelle, 2003 « Aux origines de la consommation engagée : la Ligue sociale d’acheteurs (1902-1914) », Vingtième siècle, 77, 1 : 95-108.
- DELPHY, Christine, 1977 « Nos amis et nous. Les fondements cachés de quelques discours pseudo-féministes », Questions féministes, 1 : 21-49.
- DISSARD, Clothilde, 1896 « Le Congrès féministe de Paris en 1896 », Revue internationale de sociologie, 7 : 537-553.
- FAYET-SCRIBE, Sylvie, 1990 Associations féminines et catholicisme XIXe-XXe siècle. Paris, Éditions Ouvrières.
- FRAISSE, Geneviève, 1985 Clémence Royer. Philosophe et femme de sciences. Paris, Éditions La Découverte.
- GEIGER, Robert L., 1981 « René Worms, l’organicisme et l’organisation de la sociologie », Revue française de sociologie, 22 : 345-360.
- HORNE, Janet, 2004 Le Musée social. Aux origines de l’État providence. Paris, Belin.
- KALAORA, Bernard et Antoine SAVOYE, 1989 Les inventeurs oubliés. Le Play et ses continuateurs aux origines des sciences sociales. Seyssel, Champ Vallon.
- KARADY, Victor, 1976 « Durkheim, les sciences sociales et l’Université : bilan d’un semi-échec », Revue française de sociologie, 27, 2 : 277-311.
- KLEJMAN, Laurence et Florence ROCHEFORT, 1989 L’égalité en marche : le féminisme sous la Troisième République. Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, Des Femmes.
- LAGRAVE, Rose-Marie, 1990 « Recherches féministes ou recherches sur les femmes? », Actes de la recherche en sciences sociales, 83 : 27-39.
- LETOURNEAU, Charles, 1903 La condition de la femme dans les diverses races et civilisation. Paris, Giard et Brière.
- MASCAREL, Arnold, 1896 « Le mouvement féministe », La Réforme sociale, 32, 2 : 453-464.
- MATTHIEU, Nicole-Claude, 1991 L’anatomie politique. Catégorisations et idéologies du sexe. Paris, Côté-femmes.
- MISME, Jane, 1909 « La femme de lettres », Revue internationale de sociologie, 1 : 14-46.
- MISME, Jane, 1908 « Les types professionnels : l’institutrice et le professeur-femme », Revue internationale de sociologie, 4 : 273-296.
- MUCCHIELLI, Laurent, 1998 La découverte du social. Naissance de la sociologie en France. Paris, La Découverte.
- MULLER, Victor, 1898 « Le féminisme », La Science sociale, 25 : 99-129.
- RENNES, Juliette, 2007 Le mérite et la nature. Une controverse républicaine : l’accès des femmes aux professions de prestige. Paris, Fayard.
- SAINT-MARTIN, Monique de, 1989 « Structure du capital, différenciation selon les sexes et « vocation » intellectuelle », Sociologie et sociétés, 21, 2 : 9-26.
- SAVOYE, Antoine, 2005 « Les enquêtrices sociales, pionnières de la sociologie empirique, (France 1900-1914) », dans Jacqueline Carroy et autres (dir.), Les femmes dans les sciences de l’homme (XIXe-XXe siècles). Inspiratrices, collaboratrices ou créatrices? Paris, Seli Arslan : 91-106.
- SCHIRMACHER, Kaete, 1904 « Le travail domestique des femmes, son évaluation économique et sociale », Revue d’économie politique : 353-379.
- SCHIRMACHER, Kaete, 1902 « Le travail des femmes en France. Examen général des diverses professions de femmes », Mémoires et documents du Musée social, 6 : 324-372.
- SCHMAHL, Jeanne, 1906 Raisons biologiques et économiques de l’inégalité de la femme dans le travail. Paris, [s. éd.].
- SCHWEITZER, Sylvie, 2010 Femmes de pouvoir. Une histoire de l’égalité professionnelle en Europe (XIXe-XXIe siècle). Paris, Payot.
- TABOURICH, E., 1896 « La Revue féministe », Revue internationale de sociologie, 2 : 158-163.