FR:
Cet article théorique pose un regard critique féministe sur la recherche et l’intervention récentes en matière d’éducation sexuelle au Québec et ailleurs. Deux courants de recherche se dégagent de la littérature scientifique : l’un concerne la prévention des problèmes sociaux liés à la sexualité et l’autre, la compréhension de la construction sociale de ces problèmes. L’attention accordée à des populations dites « à risque » appuie et renforce la thèse voulant que l’éducation sexuelle soit un phénomène marqué socialement, par le sexe et l’âge notamment, la sexualité des jeunes femmes faisant l’objet d’un plus grand contrôle social. Cette tendance s’observe dans plusieurs interventions d’éducation sexuelle : l’essentialisme, le naturalisme, l’hétérosexisme, l’âgisme, ainsi que les limites du discours préventif, sont abordés. L’auteure conclut en proposant l’adoption d’un modèle d’éducation sexuelle basé sur des principes féministes.
EN:
This theoretical paper takes a feminist stance to examine recent sex education research and intervention in Quebec and elsewhere. Two fields of research emerge from the scientific literature : one focuses on the prevention of sexuality-related social problems, and the other on the understanding of the social construction of these problems. An emphasis is placed on « at risk » populations which suggests and reinforces the idea that sex education is socially marked, especially by age and by sex : young women’s sexuality is more socially controlled. This is particularly true for sex education interventions : essentialism, naturalism, heterosexism, agism, and some caveats of the preventive discourse are discussed. The author recommends the adoption of a sex education model based on feminist principles.