Abstracts
Résumé
Cet article rend compte de résultats d'une étude de recherche empirique qui, par la voie d'une analyse différenciée selon le sexe, examine la thématique de la violence au travail. En faisant l'analyse qualitative et quantitative de 152 décisions des tribunaux administratifs québécois relatives aux demandes d'indemnisation adressées à la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) par les victimes de violence physique ou verbale au travail, l'auteure trace un portrait des situations distinctes auxquelles doivent faire face les travailleurs et les travailleuses. Ces dernières réussissent plus souvent que les travailleurs à faire accepter leur réclamation en appel. Les écarts concernant le taux de réussite sont attribuables au fait que les prétentions des travailleuses dans les dossiers étudiés sont plus clairement justifiées, en droit, que celles des travailleurs. Ces différences s'expliquent par la dissemblance des circonstances entourant les agressions. Les travailleuses sont davantage agressées par la clientèle et par leurs superviseurs, alors que les travailleurs sont beaucoup plus souvent agressés par des collègues. Les travailleuses sont davantage victimes d'agressions verbales que physiques, davantage atteintes de lésions psychiques que physiques, et l'incapacité qu'entraînent leurs lésions est de plus longue durée. Les conclusions de l'article invitent à la réflexion sur les raisons de ces différences et sur l'importance de tenir compte d'une analyse différenciée selon le sexe lors de l'élaboration de politiques réglementaires en vue de prévenir la violence au travail.
Abstract
This study looks at violence in the workplace through the eyes of administrative tribunal adjudicators called upon to determine the right to compensation for claims by workers injured as a result of incidents at work involving physical or verbal violence. Using a gender based analysis, the study examined 152 appeal tribunal and review board decisions and found that women claimants were more successful in accessing compensation than were their male counterparts. Differences in outcome were ascribed to differences in the circumstances surrounding the violent incident; women workers were more often aggressed by clients or supervisors and less often aggressed by colleagues. Violent incidents involving women were more often verbal than physical, led more often to psychological rather than physical injury, and the period of disability caused by the injury was longer for women. These factors together contribute to facilitate women's success in appeal, as with regard to many of the legal issues raised by cases of women workers, the law is clearly in their favour. The article concludes by inviting reflections as to why the portrait of violence for the women workers studied is so different from that of men and underlines the importance of genderbased analysis for policy makers developing regulations for prevention of workplace violence.
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