Abstracts
Résumé
Cet article a pour objet l'étude, en tant que «mouvement social sexué», du mouvement des chômeurs et des chômeuses qui s'est développé en France au cours de l'hiver 1998. Après avoir revisité une certaine sociologie des mouvements sociaux au nom de la transversalité des rapports sociaux - et plus spécifiquement des rapports sociaux de sexe -, l'auteur rend compte de son observation participante au mouvement des chômeurs et des chômeuses de Morlaix (Bretagne). Il analyse la sous-représentation des chômeuses dans celui-ci et la sexuation des comportements au sein des assemblées générales. Il s'interroge sur les liens entre rapports sociaux de sexe et structure, revendications et modes d'action du mouvement. Puis il examine l'hypothèse de la «haine de genre» à partir de ce mouvement social. La prégnance de la domination masculine et les comportements patriarcaux ne doivent-ils pas être considérés comme des facteurs explicatifs centraux de la progressive démobilisation des participantes et participants à un mouvement social?
Abstract
This article examines the unemployed movement that arose in France during the winter of 1998 as a «gendered social movement». After having reviewed the notion of the transversality of social relations - and more specifically, gender relations - in the sociology of social movements, the author describes his participation in and observation of the unemployed movement in Morlaix (Brittany). He analyses the under-representation of women in the movement and the gendered nature of behaviours during general assemblies. He raises the link between gender relations and the structure, demands and actions of the movement. He then evaluates the notion of «gender hatred» in the context of this social movement. Must not the weight of male domination and patriarcal behaviour be considered as central to the explanation of the progressive disengagement of the men and women who participate in a social movement?
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