Abstracts
Résumé
Lorsque vient le temps de comparer les pratiques des hommes avec celles des femmes, d'importants écarts ressortent de l'analyse de récits individuels. Le cas des femmes usagères des espaces publics soulève le problème d'une pratique spatiale dont les allées et venues sont marquées du double signe de l'interdit et de l'exclusion. C'est par leur manière de rêver que les femmes se distinguent des hommes dans leurs usages des espaces publics. Pendant que ces derniers ont une vision globale du lieu, vision dans laquelle ils n'ont aucun mal à s'intégrer par le rôle qu'ils peuvent y jouer ou par le pouvoir qu'ils peuvent y exercer, les premières voient surtout ce que les autres y font, sans trop voir ce qu'elles peuvent y faire. Le temps de la rêverie leur est interdit parce qu'un autre temps leur est imposé à la place. Une autre logique temporelle s'impose en effet dans la drague ou dans le harcèlement dont elles sont victimes. L'impérialisme de tous ces autres temps réduit les possibilités pour elles de pouvoir jouir d'une maîtrise du temps. C'est leur pouvoir de « configurer des mondes possibles » qui s'en voit réduit du fait de l'imposition de ce monde-ci par les hommes.
Abstract
The comparison between women's and men's discourse on their use of public space reveals substantial differences. In this article, we have analysed the results of research conducted on two urban public spaces in Montreal under two related themes : space appropriation and control over time. It appears that men develop a global vision of these environments in which they play an active role and on which they exercise control. Women imagine what others do in these spaces, without imagining what use they themselves could make of them. The various temporal rationales imposed on women even constrain their dream life.
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