FR:
Cet article analyse la structure et l'évolution des programmes ainsi que la composition du personnel enseignant et administratif relatifs à trois disciplines du paramédical à l'Université de Montréal entre 1940 et 1970: la technologie médicale, la réhabilitation et la diététique. Il s'agit de programmes dont la clientèle est en grande majorité ou en totalité féminine. La problématique des auteures s'inscrit dans le cadre d'une analyse des rapports qui lient entre eux l'univers du « care», qui fait référence à l'acte de soigner, et du « cure», qui renvoie à un acte — médical ou autre — supposant un diagnostic et un traitement axés sur la guérison. À travers l'analyse des trois disciplines mentionnées plus haut, l'hypothèse que cherche à vérifier cette étude est double : 1°) Il existe une hiérarchie entre le « cure » et le « care » dans la mesure où ces notions renvoient à un savoir théorique plus valorisé que le savoir-faire pratique. Surtout lorsque ce savoir théorique se rapporte à la médecine. 2°) Dans la mesure où le savoir théorique médical (institutionnalisé) a été accessible surtout aux hommes-médecins, la hiérarchie des savoirs a débouché sur un rapport de pouvoir défavorable aux femmes.
EN:
This essay deals with the program structure and change as well as with the composition of the teaching and administration staffs, in three schools of the University of Montreal (medical technology, rehabilitation and dietetics) for the year 1940 to 1970. These schools have a predominant female enrolment. The authors' analysis is based on the assumed value differenciation between the « care » and the « cure ». The attempt, through this analysis, the verification of a two-fold hypothesis :
1°) A hierarchy of « care » and « cure » activities exists reflecting the extent to which these activities refer to theoretical learning as opposed to practical know-how. The former being more valued that the latter, especially when they relate to the medical profession.
2°) To the extent that the (institutionalized)) theoretical medical knowledge has been mainly accessible to male physicians, the hierarchy of knowledge has resulted in relation of power detrimental to women.