FR:
L’article examine la carrière littéraire de Guillaume Du Bartas concernant l’Écosse, la mer, Seconde Semaine et l’« Histoire de Jonas ». Du Bartas bouleversa en une quinzaine d’années le paysage poétique hérité de la Pléiade et l’élargit jusqu’aux limites de l’univers connu. Après La Sepmaine, qui conte la Création du monde en sept jours, il commença La Seconde Semaine, poème quadruple du précédent, dont chaque jour remplit quatre livres, et qui aurait dû conduire de l’Éden à l’Apocalypse. Mais Du Bartas mourut avant d’avoir pu achever son oeuvre monumentale. Le début de la Seconde Semaine, et plus précisément le livre de « Babilone », rend hommage à la reine Élisabeth d’Angleterre. À trois reprises, Les Suittes de la Seconde Semaine, qui viennent après, exaltent le jeune roi d’Écosse, Jacques VI, qui a accueilli Du Bartas à Édimbourg et qui aurait voulu le garder auprès de lui. L’« Histoire de Jonas », alerte, mobile, se conclut par un défilé traditionnel d’allégories. Sur ce cheminement épuisant de La Seconde Semaine, dont il composa, en près de vingt mille vers, quatre jours sur sept, de quatre livres chacun, le bref « Jonas » apparaît comme une éclaircie ou une pause, un repos de plus grand travail, en même temps que le souvenir très précis d’un voyage maritime agité, heureusement loin des guerres de Religion qui dévastaient alors la France.
EN:
This article examines the literary career of Guillaume Du Bartas concerning Scotland, the sea, Seconde Semaine, and “Histoire de Jonas.” All the same, in just fifteen years, Du Bartas succeeded in revolutionizing the poetic landscape inherited from the Pléiade, extending it to the limits of the known universe. After the Sepmaine, which recounts the Creation of the world in seven days, he began the Seconde Semaine, a poem four times the size of the earlier version, devoting four books to each day, and intended to include all of history from Eden to the Apocalypse. But Du Bartas died before he could complete his monumental work. The beginning of the Seconde Semaine, and in particular the book entitled “Babilone,” pays hommage to Queen Elizabeth of England. The Suittes de la Seconde Semaine, which came later, exalt the young king of Scotland, James VI, who received Du Bartas in Edinburgh and would have liked to keep him at his side. Clear-sighted and quick-paced, the “Histoire de Jonas” concludes with a traditional parade of allegories. Along the wearisome path of composing the Seconde Semaine, whose nearly twenty-thousand verses span only four days out of seven, each in four books, the shorter Jonas appears as a moment of clarity or a pause, a break from harder work, as well as the vivid memory of a turbulent sea-voyage, at a comfortable distance from the Wars of Religion then devastating France.