Abstracts
Résumé
Dans la seconde moitié du XVIe siècle, de nouveaux publics lecteurs de théâtre vont émerger avec la renaissance des formes théâtrales de l’Antiquité. La tragédie française s’adressera en effet à un lectorat formé aux lettres antiques ou intéressé par cette littérature. Mais le genre tragique sera aussi, dès sa naissance, l’un des lieux où s’exprimeront les inquiétudes des réformés. Théâtre de combat souvent polémique, la tragédie dite « protestante » se caractérise de fait par une tension, un conflit même, entre la mobilisation de cette forme savante, conçue a priori comme une forme noble destinée à une élite intellectuelle et politique, et l’objectif de prosélytisme des dramaturges réformés, pour qui il s’agit de rejoindre un public plus étendu, qui ne se limite pas aux savants ou à la cour. Cette tension est perceptible dans les premières éditions d’Abraham sacrifiant de Théodore de Bèze et des Tragédies saintes de Louis Des Masures.
Abstract
In the second half of the sixteenth century, with the revival of ancient theatrical forms, new readerships emerged for theatrical texts. Indeed, French tragedy is directed to a readership educated, or at least interested, in the literature of classical Antiquity. But the tragic genre also represents, from the outset, one of the spaces where the concerns of reformists are expressed. Often a polemical theatre of confrontation, so-called “protestant” tragedy is characterized by a tension, a conflict even, between, on the one hand, the mobilization of this learned form—conceived of a priori as a noble form intended for an intellectual and political elite—and on the other hand, the ambitions of reformist playwrights to proselytize and reach a larger public not limited to the community of scholars or to the court. This tension comes through in the first editions of Théodore de Bèze’s Abraham sacrifiant and Louis Des Masures’ Tragédies saintes.
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