Abstracts
Abstract
From its inception in Plato’s Republic and revival in Thomas More’s Utopia, the concept of a perfect (or as More originally put it in a qualification often lost, “best”) form of a republic has been dogged by the spectres of hypocrisy, contradiction, and authoritarianism. However, the matter is more complicated than a simple declaration that utopias provide a vehicle for totalitarian fantasy, that totalitarian governments inevitably portray themselves as creating a utopia. While today’s readers, at a comfortable distance from the early sixteenth century, may bridle at the lack of privacy, or at the ideological coerciveness in More’s Utopia, that does not eradicate how, in Walter Kendrick’s words, “what for us are problems are for them solutions.” It can be argued that the negative elements are a response to social ills. The same goes for Aldous Huxley’s Brave New World and Dave Eggers’s The Circle. While the negatives in all three fictions undermine or put into question the positives, our realization that the authors also intended the negatives as genuine attempts at resolving genuine problems that cause untold misery invites us to complicate our judgments. The undermining is itself undermined.
Résumé
L’idée d’un gouvernement parfait (ou « meilleur » pour reprendre l’expression même de More), de son apparition dans la République de Platon jusqu’à son renouveau dans l’Utopie de Thomas More, a été traquée et mise à profit par les partisans de l’hypocrisie, de la contradiction et de l’autoritarisme. Toutefois, la question est plus complexe que la simple affirmation qui voudrait que les utopies favorisent les phantasmes totalitaires, ou que les gouvernements totalitaires se présentent inévitablement comme la réalisation d’une utopie. Ces éléments négatifs répondent en fait souvent à de véritables problèmes sociaux, et, bien que le lecteur d’aujourd’hui, dans la confortable distance qui le sépare du début du XVIe siècle, puisse s’indigner du manque de vie privée et de l’intransigeance idéologique de l’Utopie de More, cela ne change pas le fait que, pour emprunter la formule de Walter Kendrick, « ce qui pour nous sont des problèmes, sont pour eux des solutions ». Il en va de même pour le Brave New World de Aldous Huxley et The Circle de Daver Egger. Alors que les aspects négatifs dans ces trois fictions compromettent leurs aspects positifs, le fait de reconnaître que ces auteurs, par ces moyens discutables, ont sincèrement tenté de régler de vrais problèmes entraînant des misères infinies, amène le lecteur d’aujourd’hui à nuancer ses jugements. Et ainsi, les aspects compromettants de ces oeuvres sont eux-mêmes remis en question.