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Dans le prologue de L’Heptaméron, Marguerite de Navarre met en scène des personnages visitant les bains de Cauterets dans les Pyrénées pour des raisons thérapeutiques. Venus prendre les eaux miraculeuses du lieu pour guérir leurs divers maux, ces “malades” se trouvent incapables de rentrer après leur cure, en raison des fortes pluies qui rendent les rivières infranchissables. Ces personnages, qui vont devenir les narrateurs ou devisants des nouvelles, se réfugient dans un monastère en attendant la reconstruction des ponts détruits par la violence des eaux, qui s’avèrent maintenant dévastatrices, voire mortelles. Ils décident de raconter des histoires pour passer le temps et éviter les maladies causées par l’oisiveté et l’ennui. La cure thermale cède donc la place à la thérapie narrative dans le cadre du récit. Mais nous aurons lieu de nous demander, à l’aide des théories de l’approche narrative (établies par Michael White et David Epston et inspirées en partie par Michel Foucault), si le discours est toujours bénéfique dans le texte, ou s’il ne contient pas des éléments plus inquiétants, voire néfastes, comme les eaux de la montagne ou comme les médicaments, qui peuvent, selon le cas, guérir ou faire périr.