Abstracts
Résumé
La mise en gage d’objets de valeur était commune dans les sociétés des débuts de la modernité, où elle était utilisée par toutes les classes sociales pour obtenir des liquidités, ou comme moyen de paiement. L’absence à Venise de prêteurs sur gage officiels tels que les Monti di Pietà faisait en sorte que les prêts sur gage et la circulation de l’argent en lien avec cette pratique étaient centrés sur le Ghetto. Les banquiers juifs avaient le droit de recevoir en gage des objets en échange de prêts, et délivraient des reçus officiels (bollettino) faisant état de ces transactions. Ils contrôlaient ainsi une proportion importante du marché de seconde main à Venise. Ces reçus étaient conservés avec beaucoup de soin, étant donné qu’ils permettaient aux emprunteurs de récupérer leur bien après remboursement de la somme empruntée et des intérêts. Ils sont souvent mentionnés dans les inventaires officiels comme représentants des objets réels mais entreposés temporairement dans un autre endroit. Cet article analyse les reçus, les objets qu’ils représentent et leur possesseurs, retracés dans un corpus de près de 1000 inventaires couvrant la période 1511–1600, tiré des Archivio di Stato de Venise.
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