Des pratiques à notre image

Regards communautaires : le projet du Boisé comme vecteur de citoyenneté[Record]

  • Katharine Larose-Hébert,
  • Gabrielle Alexandre,
  • Caroline Bastien,
  • Amanda Blouin,
  • Karina Boucher,
  • Myriam Boudreault,
  • Eren Buyukbicer,
  • Jean Charette,
  • Janik Clément,
  • Stéphanie Côté,
  • Vanessa Couturier,
  • Mathieu Déziel-Parent,
  • John Flynn,
  • Michèle Frenette,
  • Charlotte Gagnon,
  • Andrea Gray Kegevic,
  • Rachael John-West,
  • Lauren Kluke,
  • Jessica Kozlowski,
  • Alexandra Laroche,
  • Philippe Le Voguer,
  • Vanessa Major,
  • Aude Martel,
  • Jessica Morris,
  • Clarence Kapinga Nkuba,
  • Émilie Marie Santostefano,
  • Véronique Savard,
  • Emily Tait and
  • Rachelle Thibert

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  • Katharine Larose-Hébert, Ph.D.
    Stagiaire postdoctorale, professeure remplaçante, École de service social, Université d’Ottawa

  • Avec la collaboration des coauteures et coauteurs suivants
    Gabrielle Alexandre
    Caroline Bastien
    Amanda Blouin
    Karina Boucher
    Myriam Boudreault
    Eren Buyukbicer
    Jean Charette
    Janik Clément
    Stéphanie Côté
    Vanessa Couturier
    Mathieu Déziel-Parent
    John Flynn
    Michèle Frenette
    Charlotte Gagnon
    Andrea Gray Kegevic
    Rachael John-West
    Lauren Kluke
    Jessica Kozlowski
    Alexandra Laroche
    Philippe Le Voguer
    Vanessa Major
    Aude Martel
    Jessica Morris
    Clarence Kapinga Nkuba
    Émilie Marie Santostefano
    Véronique Savard
    Emily Tait
    Rachelle Thibert

Le présent article est issu d’une recherche dont l’objectif était de contribuer à l’évaluation du projet pilote du Boisé en s’appuyant sur l’expérience des acteurs et actrices du milieu communautaire. Ce projet de campement urbain saisonnier a nécessité la modification des règlements municipaux quant à l’occupation d’un espace public sur les berges du ruisseau de la Brasserie, dans le quartier du Vieux-Hull, par des citoyens et citoyennes, majoritairement des personnes en situation d’itinérance qui souhaitaient y résider pour la saison estivale. La collecte de données a été effectuée auprès de 11 personnes, toutes employées par l’un des six organismes communautaires partenaires de la recherche afin de partager leur expérience et leur évaluation du projet. Dans l’ensemble, les participants à la recherche estiment que le projet a contribué à améliorer les conditions de vie des personnes installées dans le campement (les « campeurs ») et à leur donner une voix, mais ils portent un regard critique sur ses limites, surtout en ce qui a trait au profilage social des populations marginalisées. Ils reconnaissent que le Boisé ne représente pas une solution à long terme pour la lutte contre la pauvreté et l’itinérance. Malgré ce fait, la majorité d’entre eux considèrent que la poursuite du projet est souhaitable. Cette recherche est le fruit du travail collaboratif de 28 étudiants et étudiantes de quatrième année du baccalauréat spécialisé approfondi en service social offert à l’Université d’Ottawa. Dans le cadre de leur cours de Recherche communautaire et recherche-action en service social, suivi à la session d’hiver 2015, l’ensemble du groupe-classe a mené une recherche visant à contribuer à l’évaluation de ce projet pilote développé à Gatineau et communément appelé le projet du « Boisé ». Ce projet de recherche a été élaboré conjointement par leur professeure et l’organisme partenaire principal, Droits-Accès de l’Outaouais (DAO), avec la contribution de cinq organismes communautaires impliqués de manière directe ou indirecte dans la mise en oeuvre du Boisé, soit l’Association pour la défense des droits sociaux (ADDS), le Bureau régional d’action sida (BRAS), le Centre d’intervention et de prévention en toxicomanie de l’Outaouais (CIPTO), le Collectif régional de lutte à l’itinérance en Outaouais (CRIO) et la Soupe populaire de Hull. Le projet du Boisé a été officiellement mis en oeuvre au cours de l’été 2014, mais ce lieu quelque peu isolé, situé à proximité des berges du ruisseau de la Brasserie, était occupé par des personnes en situation de marginalité depuis de nombreuses années déjà. Le développement de ce « camping urbain » aura nécessité des interventions soutenues de la part des partenaires communautaires ci-nommés et des usagers de leurs services. En effet, ils ont dû convaincre les instances institutionnelles (municipalité, service de police et Agence de la santé et des services sociaux), initialement réticentes au projet, d’investir dans celui-ci et d’y apporter leur appui. Cette initiative, d’abord et avant tout citoyenne, visait à démocratiser l’occupation des espaces publics, ainsi qu’à revendiquer le droit à un hébergement sécuritaire pour tous. Son émergence est fortement liée au contexte actuel de pénurie de logements abordables ou de transition, au manque ou à l’absence de services adaptés aux personnes en situation d’itinérance et, globalement, à la précarisation sociale des populations marginalisées pouvant être constatée dans la région de l’Outaouais, comme dans celle d’Ottawa ainsi qu’ailleurs au Canada. Le milieu communautaire s’est investi dans le démarrage de ce projet afin de soutenir les doléances de leurs usagers désireux de résider dans cet espace, en les accompagnant dans une démarche d’empowerment et de défense de droits. Dans le présent article, nous passerons d’abord en revue très brièvement la littérature sur le …

Appendices