Entrevue

Société Santé en français : rétrospective d’un pionnierEntrevue avec Hubert Gauthier, Maîtrise en administration publique[Record]

  • Anne Leis

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  • L’entrevue a été réalisée par
    Anne Leis

Hubert Gauthier est l’une des chevilles ouvrières de la santé en français pour les minorités francophones au Canada. Depuis 1980, il a occupé différentes fonctions stratégiques dans le réseau québécois, soit directeur général adjoint à la planification et à la programmation du Conseil régional de la santé et des services sociaux de la région de Québec, directeur général du Conseil régional de la Montérégie et sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et des Services sociaux. Monsieur Gauthier a aussi été pendant six ans le président-directeur général de l’Hôpital général Saint-Boniface au Manitoba. Soucieux d’améliorer la prestation de services de santé en français, tant au niveau national que provincial, il accepte en avril 2000 la coprésidence du Comité consultatif des communautés francophones en situation minoritaire, comité établi par le ministre fédéral de la Santé de l’époque. En 2002, Hubert Gauthier est nommé président de la Société Santé en français dont le but est l’amélioration des services de santé en français pour les communautés francophones en situation minoritaire. Il en est le président-directeur général de 2005 à 2009. L’université du Manitoba lui décerne en 2007 un doctorat honorifique pour ses efforts en matière de services de santé et de services sociaux en français. Enfin, Monsieur Gauthier a siégé au conseil d’administration de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada et au conseil d’administration des Instituts de recherche en santé du Canada. L’entrevue avec Monsieur Hubert Gauthier s’est déroulée le 22 juin 2012. Par la suite, des études ont été entreprises et plusieurs situations analysées. Cela a mené à certains constats sur l’état de santé des francophones (FCFA, 2001), le premier d’entre eux étant l’absence évidente au départ de données spécifiques portant sur ces derniers. Un travail exceptionnel devait donc se faire pour dresser un portrait de la présence francophone dans les systèmes de santé. En général, les institutions n’identifient pas les francophones, à moins qu’elles ne soient francophones à 100 % comme Montfort et quelques institutions du Nouveau-Brunswick. Dans les faits, les gouvernements avaient du mal à reconnaître la situation des francophones dans le domaine de la santé. Par ailleurs, dans les études qui existent grâce aux données de Statistiques Canada, on note que l’état de santé de la population est inférieur à celui de la population en général, plus particulièrement chez les personnes âgées. La recherche a aussi montré, entre autres, que les femmes francophones en milieu minoritaire utilisaient moins les services de dépistage du cancer du sein ou du col de l’utérus que la majorité des femmes au pays. Les problèmes de santé de ces clientèles risquent de ne pas être dépistés à temps. Des études sur la santé mentale effectuées au Nouveau-Brunswick ont indiqué qu’il y aurait à ce chapitre plus de problèmes chez les adolescents francophones que chez leurs homologues appartenant à la majorité de la population (Seguin, et collab., 2005). Ce ne sont que de petits exemples qui tendent à montrer toute l’importance pour ces personnes d’obtenir des services dans leur langue maternelle. Ce mouvement avait pour principal objectif l’amélioration de l’état de santé des francophones en situation minoritaire par un meilleur accès à des services dispensés dans leur langue, ceux de prévention, de première ligne, de réadaptation et d’autres, dans lesquels la communication joue un rôle prédominant. Et ce, en impliquant — c’était un élément de la recette — les principaux partenaires qui interviennent en santé, soit la communauté, les gouvernements, les institutions, les professionnels et les établissements de formation. Le modèle de gouvernance de cette nouvelle organisation était donc fondé sur la mise en réseau et la concertation de ces cinq grands secteurs d’activités. …

Appendices