Cette citation est le message clé de la campagne Ça commence avec toi. Ça reste avec lui lancée en 2009 par le Centre ontarien de prévention des agressions (COPA). Créée par et pour des francophones de l’Ontario, cette campagne en ligne se veut positive et optimiste. Elle lance un appel en français à tous les hommes qui désirent travailler à la promotion de relations saines et égalitaires entre les femmes et les hommes de la province. Cette campagne de prévention et de sensibilisation et le programme qui l’accompagne proposent une panoplie de ressources, d’informations et d’outils pratiques pour les hommes qui veulent exercer une influence positive et saine sur les garçons. Une version anglaise de la campagne a été lancée au même moment par le pendant anglophone du COPA, la White Ribbon Campain — dans son appellation en langue française, Campagne du ruban blanc. Les deux campagnes véhiculent un message semblable et travaillent dans le même but, mais chacune avec son approche distincte. Le présent article résume la vision, les fondements conceptuels et l’approche de la campagne. On rendra compte des défis à relever et des stratégies conçues et mises en oeuvre pour rejoindre les hommes franco-ontariens en contexte minoritaire en Ontario. Depuis une quarantaine d’années, le mouvement féministe, qui lutte contre la violence faite aux femmes en Amérique du Nord, milite aussi pour modifier l’ensemble des croyances et des conditions sociales qui tendent à perpétuer les iniquités entre les hommes et les femmes. Les personnes qui militent dans ce mouvement sont de tout temps majoritairement des femmes. Pourtant, la participation des hommes en tant qu’alliés s’avère un ingrédient essentiel pour réaliser l’objectif fondamental du mouvement féministe, soit celui d’atteindre l’équité sociale entre les femmes et les hommes et ainsi contribuer à éliminer sous toutes ses formes la violence faite aux femmes. Il est généralement admis que les services directs offerts par et pour les femmes, sans la présence ou la participation d’hommes, répondent adéquatement aux besoins des survivantes des diverses formes de violence faite aux femmes. Toutefois, on reconnaît de plus en plus l’importance du rôle des hommes dans les initiatives sur la prévention de cette violence et la promotion de l’équité entre les femmes et les hommes. En effet, un sondage Pollara (2005) commandé par la Campagne du ruban blanc et mené auprès d’hommes canadiens révèle que 75 % d’entre eux pensent qu’il est très important de parler franchement des enjeux liés au problème de la violence faite aux femmes. Les deux tiers (66 %) affirment pouvoir en faire plus sur le plan individuel pour contrer ce problème. De ce nombre, moins de la moitié interviennent lorsqu’ils sont confrontés au langage ou au comportement sexiste d’un pair; alors que plus de la moitié affirment qu’ils interviendraient si le comportement devenait violent. Selon la Campagne du ruban blanc, ces données suggèrent que la plupart des hommes se sentent un peu coincés. D’une part, ils sont conscients de l’importance de se prononcer sur la violence faite aux femmes, mais d’autre part, ils ne se sentent pas prêts ou pensent ne pas avoir les connaissances ni les capacités nécessaires pour intervenir de façon efficace si l’occasion se présentait (Minerson, et collab., 2011). Ce sont là des données et des circonstances prometteuses qui ont inspiré la campagne Ça commence avec toi. Ça reste avec lui. Le dilemme qu’elle vise à résoudre, c’est rejoindre les hommes qui sont conscients de l’importance de parler franchement et d’agir contre la violence faite aux femmes; c’est les sensibiliser, les inspirer, les motiver à agir et leur offrir des ressources, de l’information, des …
Appendices
Bibliographie
- ARCAND, Suzanne, et collab. (dirs.) (2006). Violences faites aux femmes, Québec, Presses de l’Université du Québec, 504 p.
- CENTRE ONTARIEN DE PRÉVENTION DES AGRESSIONS et la FÉDÉRATION DES ENSEIGNANTES ET ENSEIGNANTS DE L’ONTARIO (2010). Promouvoir l’équité et l’éducation inclusive dans nos écoles : Guide du personnel enseignant, Toronto.
- DUPUIS-DÉRI, Francis (2005). « Applaudissons toutes ces femmes épuisées… », dans Johanne Carbonneau (dir.), Violence conjugale des spécialistes se prononcent, Montréal, les éditions du remue-ménage, p. 23-26.
- MINERSON, Todd, et collab. (2011). Dossier d’information : Mobiliser les hommes et les garçons pour réduire et prévenir la violence sexiste, Ottawa, Condition féminine Canada.
- POLLARA (2005). « Perceptions and attitudes about men’s violence against women and WRC », [sondage], Toronto.
- REGROUPEMENT PROVINCIAL DES MAISONS D’HÉBERGEMENT ET DE TRANSITION POUR LES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGALE (1994). La victimisation des femmes. Quand ça commence et où ça finit, Montréal, Regroupement provincial des maisons d’hébergement et de transition pour les femmes victimes de violence conjugale.