Les mémoires de maîtrise en service social à l’Université d’Ottawa

Les influences parentales selon une analyse de perceptions de dyades parent-adolescent ou adolescente

Catherine Dupont
École de service social, Université d’Ottawa

Ce mémoire s’inscrit dans le cadre d’un questionnement face à l’influence qu’exercent les parents sur leur jeune. Les théories portant sur les styles parentaux abondent, et ce, depuis la mise en valeur du rôle parental face au développement de l’enfant. Cette étude vise 1) à sonder, à partir de l’expérience parentale et de celle adolescente, la relation que les parents et leur adolescent entretiennent; 2) à cerner les pratiques éducatives déployées par ces parents et l’impact qu’elles ont sur leur jeune. Réaliser de telles analyses à travers l’exploration de dyades parent-adolescent revêt une grande importance, car elle a donné l’occasion de cerner sous un autre angle la dynamique qui façonne le lien entre ces deux acteurs. Les analyses de 10 entrevues sont présentées en trois étapes : les cinq dyades, l’expérience parentale ici de mères, et les perceptions des adolescents ou adolescentes.

De façon intéressante, les résultats des analyses des dyades mères-adolescents ont révélé que ces dyades partagent toutes une relation positive entre mères et jeunes. L’implication de ces dernières auprès de l’adolescent ou adolescente est perçue positivement par les jeunes. De plus, les analyses des pratiques éducatives des parents révèlent que les parents interviewés utilisent tous un style parental démocratique favorisant ainsi un développement positif et une motivation continue du jeune envers les activités sportives tel qu’indiqué dans la littérature (Deslandes et Bertrand, 2004-05; Steinberg et Silk, 2002; Cox et Harter, 2003). Les résultats soulignent que malgré un détachement et une distanciation du jeune envers son parent, la relation positive demeure.

Les composantes culturelles pouvant contribuer à la réintégration des femmes autochtones incarcérées : quelques pistes à suivre

Chantalle Lambert
École de service social, Université d’Ottawa

Il y a une dichotomie significative entre la proportion des Autochtones dans la population canadienne et leur proportion dans la population carcérale canadienne.

L’objectif de ce mémoire est de présenter et d’analyser la problématique de la surreprésentation des femmes autochtones dans les pénitenciers au Canada. Il est reconnu d’ailleurs que les conditions de vie des femmes autochtones sont les plus précaires, et ce, avant et durant leur incarcération. Cette recherche explore le concept de l’identité culturelle et tente de comprendre son importance dans les interventions qui visent les détenues autochtones. Elle présente également l’importance des interventions holistiques auprès des détenues autochtones. Les composantes culturelles de la spiritualité et de l’alimentation sont ciblées pour comprendre comment elles peuvent contribuer à la réintégration des détenues autochtones.

Cette recherche explore également comment les composantes culturelles de la spiritualité et de l’alimentation peuvent être intégrées dans toutes interventions des pénitenciers du Canada.

En résumé, cette recherche tente de répondre aux questions suivantes : Quels sont les facteurs qui ont contribué à la criminalisation des Autochtones? Est-ce que certaines des composantes de la culture autochtone pourraient contribuer à la réintégration des détenues autochtones? Quels sont les rôles des travailleurs sociaux dans l’intervention auprès des détenues autochtones, en particulier pour assurer l’intégration de leur culture dans l’intervention? Et finalement, y a-t-il des aspects de la culture autochtone dont la culture dominante au Canada pourrait bénéficier, et ce, plus précisément à l’intérieur du système de justice?

Être parent de nos jours avec un trouble bipolaire

Lindsay Martin
École de service social, Université d’Ottawa

Ce mémoire porte sur les difficultés que vivent les parents atteints du trouble bipolaire. Nos objectifs sont de rendre visible la réalité quotidienne de ces familles, d’identifier les défis auxquels elles sont confrontées et leurs besoins non comblés et d’explorer des pistes de solutions possibles. Nous avons procédé à une recherche documentaire, en y ajoutant nos observations informelles lors d’un stage en milieu hospitalier psychiatrique. À l’aide d’une grille d’analyse conçue à cette fin, nous avons classé et analysé les documents pertinents pour en dégager les points saillants.

Notre analyse détermine que plusieurs difficultés sont vécues au quotidien par le malade et son entourage et que ce n’est pas seulement la maladie qui rend la vie familiale difficile. L’instabilité du milieu familial peut affecter le développement de l’enfant et celui-ci peut démontrer divers problèmes de comportement. Il est donc important que la personne bipolaire reçoive des services adéquats pour ainsi mieux contrôler sa maladie et avoir une vie plus stable. Une combinaison de médicaments, de psychoéducation et de soutien semble la meilleure solution.

En conclusion, nous constatons qu’il est primordial pour le service social de développer davantage de services préventifs et de faire la promotion de ceux qui existent déjà. Pour la recherche, il serait intéressant de soumettre le processus de traitement que nous proposons, soit le médicament accompagné de psychoéducation et de soutien, à un projet pilote dans un établissement de santé. Une telle recherche-intervention nous permettrait d’explorer les bienfaits de ces interventions combinées versus les interventions prises individuellement.

L’impact de la réforme du réseau de la santé et des services sociaux de 2004 sur l’exercice du travail social en santé mentale : le cas du CSSS Gatineau

Stéphanie Sarrazin
École de service social, Université d’Ottawa

La pratique du travail social au Québec s’est grandement modifiée au cours des dernières décennies. Les mutations s’opèrent principalement à des moments charnières. Les réformes gouvernementales en sont des exemples. Pour répondre aux besoins de la population, l’État établit de nouvelles mesures pour ajuster ses institutions aux demandes tout en considérant le contexte dans lequel il se trouve, notamment les valeurs sociales. Cependant, la mise sur pied de projets de restructuration d’envergure engendre souvent des impacts multiples et imprévus.

Le réseau de la santé et des services sociaux au Québec a connu de grands bouleversements avec l’annonce de sa réforme en 2004. On assiste à une transformation en profondeur, tant sur le plan structurel (fusion d’établissements : création des CSSS) que fonctionnel (redéfinition des rôles, des mandats et des responsabilités des institutions), qui modifie de manière significative le fonctionnement des établissements. Ces changements interpellent les professionnels dans leurs fonctions, leurs tâches et leur façon de travailler.

L’objectif de notre recherche est de connaître les impacts de cette dernière réforme sur l’exercice du travail social en santé mentale en institution de première ligne. Cette recherche a été menée au CSSS de Gatineau. Notre hypothèse suppose que l’exercice du travail social en institution est influencé tant par la transformation des valeurs de la société que par les changements dans l’organisation du travail. Cette recherche, de type qualitatif exploratoire, permet de documenter la perception des intervenants sociaux sur l’influence qu’a cette réforme sur leur pratique. Nos résultats tendent à confirmer notre hypothèse. On retient que la pratique du travail social, dans le cadre actuel des CSSS, se retrouve confrontée à une restriction et une spécialisation de ses champs d’intervention.

Accompagnement des parents « handicapés » physiques

Marie-Eve Simoneau
École de service social, Université d’Ottawa

La présence d’une limitation physique chez des parents entraîne une des conséquences sur l’exercice de leur parentalité. Cette étude de type qualitative traite du regard des parents ayant une incapacité physique sur les dimensions sociales importantes qui influent sur l’exercice de leur parentalité. Des entrevues individuelles semi-dirigées ont été réalisées auprès de 10 parents en situation de handicap physique demeurant en Outaouais. Ces entrevues ont permis d’identifier les principaux obstacles à l’exercice de la parentalité des parents. Elles ont également permis de cerner les besoins spécifiques de cette population, ce qui a donné lieu à une meilleure connaissance du style d’accompagnement recommandé pour cette clientèle dans le champ du service social. Cette étude vise finalement à contribuer à la réflexion sur les façons d’améliorer les services offerts aux familles ayant un parent en situation de handicap physique.