Abstracts
Résumé
Les approches économiques dominantes ont jusqu’à présent minimisé et marginalisé le rôle que jouent les entreprises coopératives et sociales dans les économies de marché contemporaines. Ce manque d’attention est certainement dû au fait qu’il est difficile d’appliquer aux coopératives et aux entreprises sociales deux des présupposés fondateurs des théories orthodoxes sur la micro-économie (la participation exclusive d’individus ayant à coeur leur intérêt propre, d’une part, et la maximisation des profits, d’autre part) comme uniques objectifs de l’entreprise. L’inadéquation entre la théorie et la réalité a mené à une sous-estimation du potentiel de croissance, du poids et du rôle des coopératives et des entreprises sociales. Les théories institutionnalistes ne sont pas parvenues non plus à expliquer la persistance et la croissance de ce type d’entreprise. Ainsi, nous proposons d’élargir les hypothèses des modèles économiques dominants et de considérer les entreprises comme des mécanismes de coordination des activités économiques, dont les parties prenantes sont motivées par des finalités diverses et affichent des préférences complexes. Pour gérer cette complexité des motivations et des comportements, les coopératives et les entreprises sociales développent des modes d’organisation spécifiques. Il est courant que les objectifs qu’elles poursuivent soient ambigus : elles peuvent envisager la propriété privée tout en ayant des objectifs de bénéfices mutuels et de bien commun soutenus par des préférences altruistes.
Abstract
To date, the dominant economic approaches have downplayed and marginalized the role of cooperative and social enterprises in contemporary market economies. This insufficient attention derives from the limited applicability to the case of cooperative and social enterprises of two of the main assumptions of orthodox microeconomic theory: the presence of self-interested individuals and profit-maximization as the only possible firm objective. The mismatch between theoretical assumptions and empirical evidence has led to underestimating the growth potential, weight and role of cooperative and social enterprises. An explanation for the persistence and growth of these organizational types has not been provided by institutionalism either. We thus maintain that the assumptions of the main theoretical models must be broadened to consider firms as coordination mechanisms of economic activities, whose stakeholders are driven by a plurality of motivations and display complex preferences. In order to manage motivational and behavioral complexity, cooperative and social enterprises develop specific organizational routines. They commonly pursue ambiguous objectives. They can envisage private appropriation while having mutual benefit goals and public benefit aims supported by altruistic preferences.
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