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Cet article porte sur le fait que le débat actuel entre les méthodes phénoménologiques descriptives et interprétatives s’avère en grande partie fondé sur une compréhension erronée ou maladroite du sens de ces termes (tels qu’employés dans la littérature philosophique d’origine). Dans l’usage socialement construit de ces termes, en effet, ces deux adjectifs ont une vie qui leur est propre. Encore plus spécifiquement à l’intérieur du groupe que l’on appelle l’International Human Science Research Conference (IHSRC). Dans la culture de l’IHSRC, ces termes ont d’abord été utilisés de manière informelle, mais se trouvent désormais invoqués de manière plus « politique », pour séparer les camps en matière de recherche phénoménologique en sciences humaines. Walsh et Koelsch (2012) reconnaissent l’existence d’un tel débat et font référence à une faille qualitative à l’intérieur du champ. Une faille qui à mon avis peut faire plus de tort que de bien. Ne serait-ce que dans la mesure où, lorsqu’on met en place de fausses limites dans la structuration d’une expérience de recherche, le souci de déterminer si un travail s’avère descriptif ou interprétatif détourne de l’essentiel, à savoir que la description et l’interprétation s’avèrent bien plus proches ou apparentées que l’usage polémique des termes peut le laisser croire.