Volume 51, Number 1, 2021–2022 Le rapatriement et ses multiples dimensions relationnelles Guest-edited by Carole Delamour
Table of contents (18 articles)
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Mot du directeur : de Recherches amérindiennes au Québec à Revue d’études autochtones : au-delà du changement de nom
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Introduction : le rapatriement ou la décolonisation des modes d’être en relation
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« Tourner la page » : le discours des muséologues canadiens sur la gestion des collections autochtones des années 1980 à 2000
Violette Loget
pp. 17–32
AbstractFR:
La présente étude traite de l’évolution des relations entre les musées et les Autochtones telle que médiatisée par la revue Muse créée par l’Association des musées canadiens en 1983. L’analyse systématique des articles portant sur les questions autochtones et publiés entre 1983 et 2002 par ce média, qui a participé à la circulation d’idées et d’informations entre les muséologues canadiens, permet d’examiner l’évolution des mentalités et des actions du milieu muséal au regard de la gestion des collections autochtones et des rapatriements sur vingt ans. Cette réflexion critique rend compte des multiples enjeux que pose la gestion des collections d’objets autochtones dans les musées, soit la collecte, la conservation, la recherche, la médiation, l’exposition, l’accessibilité et le rapatriement d’objets autochtones. Il en résulte un article chargé d’exemples sur les efforts et limites des engagements des muséologues canadiens vis-à-vis des revendications patrimoniales autochtones.
EN:
This article examines the evolution of the relations between Canadian museums and Indigenous peoples through the perspective of articles published by the Canadian Museums Association in its journal, Muse, launched in 1983. Muse has supported the development and the circulation of ideas amongst Canadian museologists. We undertake a systematic review of the content addressing Indigenous issues published in the journal between 1983 and 2002. This case study aims to depict the evolution of the mindset and the initiatives within the field regarding the management of Indigenous collections and Indigenous repatriation demands over a period of 20 years. We focus on the multiple levels of managing Indigenous collections in museums: collecting, preserving, studying, exhibiting, sharing access and repatriating objects. It results in an article filled with examples of the endeavours and limits of Canadian museum professionals’ propositions and actions in favor of the empowerment of Indigenous communities toward their heritage.
ES:
Este estudio examina la evolución de las relaciones entre los museos y los pueblos indígenas a través de la revista Muse, creada por la Asociación de Museos Canadienses en 1983. El análisis sistemático de los artículos sobre temas indígenas publicados entre 1983 y 2002 por este medio, que contribuyó a la circulación de ideas e información entre los museólogos canadienses, permite examinar la evolución de las actitudes y acciones de la comunidad museística con respecto a la gestión de las colecciones indígenas y las repatriaciones en un período de veinte años. Esta reflexión crítica tiene en cuenta las múltiples cuestiones que plantea la gestión de las colecciones indígenas en los museos, como la adquisición, la conservación, la investigación, la mediación, la exposición, la accesibilidad y la repatriación de objetos indígenas. El resultado es un artículo lleno de ejemplos de los esfuerzos y las limitaciones del compromiso de los museólogos canadienses con las reivindicaciones patrimoniales indígenas.
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Le rapatriement d’articles culturels autochtones détenus par des musées américains et canadiens
Marie-Pier Fullum-Lavery, Bradley Wiseman and Michel Morin
pp. 33–48
AbstractFR:
La restitution des articles culturels autochtones détenus par des musées canadiens et américains peut contribuer dans une certaine mesure à réparer les torts découlant de l’héritage du colonialisme et du génocide culturel en exhumant et en remettant en valeur l’histoire et la culture autochtones. Cet article présente le cadre juridique canadien applicable au rapatriement d’articles culturels autochtones, de même que la législation et les décisions administratives américaines pertinentes et de nouvelles avenues de collaboration entre communautés autochtones et musées. Le cadre législatif canadien est largement incomplet et crée des obstacles pour les communautés autochtones qui demandent la restitution d’artefacts et laisse beaucoup trop de place à la bonne volonté des musées. En revanche, le cadre juridique américain, bien qu’imparfait, est beaucoup plus détaillé et exige la pleine participation des Autochtones. Cet article peut présenter un intérêt particulier pour les chercheurs et les représentants communautaires qui doivent naviguer entre les écueils juridiques des demandes de rapatriement.
EN:
The restitution of Indigenous cultural artifacts held by Canadian and American museums can play a part in repairing the legacy of colonialism and cultural genocide by bringing Indigenous history and culture to the forefront and by contributing to the healing of these communities. This article examines the Canadian legal framework for the repatriation of Indigenous cultural items, relevant American legislation and administrative decisions in this matter, and emerging opportunities for collaboration between Indigenous communities and museums. Canada’s legislative framework is largely incomplete and creates obstacles for the restitution of artifacts by Indigenous communities, as it relies too much on the goodwill of museums. In contrast, the American legal framework, while imperfect, is much more detailed and guarantees the full participation of Indigenous peoples. This article may be of particular interest to researchers and community representatives navigating the treacherous legal waters of repatriation requests.
ES:
La repatriación de objetos culturales indígenas que conservan los museos canadienses y estadounidenses puede contribuir de cierta manera a reparar los perjuicios derivados del legado del colonialismo y el genocidio cultural, exhumando y rehabilitando la historia y la cultura indígenas. Este artículo expone el marco jurídico canadiense para la repatriación de objetos culturales indígenas, así como la legislación y las resoluciones administrativas estadounidenses pertinentes y las nuevas vías de colaboración entre las comunidades indígenas y los museos. El marco legislativo canadiense está en gran medida incompleto y crea barreras para las comunidades indígenas que buscan la devolución de artefactos y deja demasiado a la buena voluntad de los museos. En cambio, el marco jurídico estadounidense, aunque imperfecto, es mucho más detallado y requiere la plena participación de los indígenas. Este artículo puede ser de especial interés para los investigadores y los representantes de las comunidades que deben sortear los escollos legales de las solicitudes de repatriación.
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Musées et Premiers Peuples : Marie-Paule Robitaille, portrait et itinéraire d’une conservatrice engagée
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Le patrimoine archéologique de la Nation w8banaki : des objets animés par des significations multiples ?
Edgar Blanchet, Geneviève Treyvaud and Jean-Nicolas Plourde
pp. 61–74
AbstractFR:
Le Bureau du Ndakina du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki a développé un protocole de gestion du patrimoine archéologique. Ce protocole se positionne en réaction aux abus passés et présents dans la gestion du matériel archéologique sur le territoire ancestral de la nation. Nous présentons dans cet article les défis auxquels le Bureau est confronté, illustrés par trois cas de figure : 1) les limites du rapatriement d’objets situés sur la portion états-unienne du territoire ancestral ; 2) l’enjeu des archéologues amateurs et de la constitution de collections privées ; 3) le cas du rapatriement d’une collection provenant d’un site funéraire w8banaki. Ces exemples nous mènent à affirmer que la vie des objets se poursuit bien au-delà de leur abandon dans le sol. Leur muséification constitue parfois leur mort sociale, mais une vie symbolique persiste, car ce matériel devient vecteur de revendications et de reconstruction symbolique. Les objets sont porteurs de savoirs et ils sont centraux à la construction identitaire des groupes et des individus. De plus, dans le contexte précis des nations autochtones, ils occupent un rôle de médiateur et sont sujets à diverses formes de politisation. Comme nous tentons de le démontrer en ancrant cet article dans l’expérience récente de la Nation w8banaki, les objets peuvent être instrumentalisés simultanément à diverses fins. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les démarches récentes et croissantes de rapatriement de matériel archéologique et ethnologique, un concept qu’il importe de considérer avec beaucoup de vigilance.
EN:
The Ndakina Office of the Grand Conseil de la Nation Waban-Aki has developed a protocol for the management of the W8banaki Nation’s archaeological heritage. This protocol is a response to past and present mismanagement of archaeological material on the Nation’s ancestral territory. In this article, we present the challenges faced by the Office, illustrated by three cases studies: 1) the limitations of repatriation of objects located on the American portion of the Nation’s ancestral territory; 2) the issue of amateur archaeologists and private collections; 3) the case of the repatriation of a collection from a W8banaki burial site. These examples lead us to assert that the life of objects continue well beyond their abandonment in the ground. Although their museumification may constitute their social death, a symbolic life persists as these material objects become vectors of restitution, resilience, and symbolic reconstruction. These objects carry knowledge and are central to community and individual identity (re) construction and healing. Moreover, in the specific context of First Nations, they play a crucial mediating role and are subject to various forms of politicization. Through the recent experience of the W8banaki Nation with repatriation, this article attempts to demonstrate that objects can be simultaneously instrumentalized for various purposes. It is in this context that the recent and growing efforts to repatriate archaeological and ethnological materials are taking place, a concept that must be considered with great vigilance.
ES:
La Oficina Ndakina del Gran Consejo de la Nación Waban-Aki ha elaborado un protocolo para la gestión del patrimonio arqueológico. Este protocolo es una respuesta a los abusos pasados y presentes en la gestión del material arqueológico en el territorio ancestral de la Nación. En este artículo, presentamos los retos a los que se enfrenta la Oficina, ilustrados por tres casos: 1) los límites de la repatriación de objetos situados en la parte estadounidense del territorio ancestral; 2) la cuestión de los arqueólogos aficionados y la constitución de colecciones privadas; 3) el caso de la repatriación de una colección procedente de un sitio funerario w8banaki. Estos ejemplos nos llevan a afirmar que la vida de los objetos continúa mucho más allá de su abandono. Su museificación constituye a veces su muerte social, pero persiste una vida simbólica, ya que este material se convierte en un vehículo de reivindicación y reconstrucción simbólica. Los objetos son portadores de conocimiento. Son fundamentales en la construcción de la identidad de grupos e individuos. Además, en el contexto específico de las naciones indígenas, desempeñan un papel mediador y están sujetos a diversas formas de politización. Como intentaremos demostrar anclando este artículo en la reciente experiencia de la Nación w8banaki, los objetos pueden ser instrumentalizados simultáneamente con diversos fines. En este contexto se inscribe la reciente y creciente repatriación de material arqueológico y etnológico, un concepto que se debe considerar con mucho cuidado.
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Note de recherche : le rapatriement d’un tambour sámi du xviie siècle dans un musée autochtone sámi
Jelena Porsanger
pp. 75–83
AbstractFR:
Cette note de recherche porte sur un tambour sámi sacré saisi par les autorités dano-norvégiennes en 1692. Le propriétaire du tambour avait été condamné à mort par le tribunal de district de la Norvège du Nord. Aujourd’hui, le tambour appartient au Musée national du Danemark et est exposé au Musée du peuple Sámi situé à Karasjok, en Norvège du Nord, selon une entente de prêt. Cette note de recherche propose un survol historique de cette affaire puis fait état d’une quarantaine d’années de pourparlers entre le Musée national du Danemark et le Musée du peuple Sámi en ce qui a trait au prêt et à la propriété de ce tambour, tout en formulant des questions de recherche au sujet de l’origine du tambour et en présentant le point de vue des Sámi sur la question du rapatriement. Nous présentons les problématiques liées au rapatriement d’objets cérémoniaux du patrimoine culturel autochtone dans le contexte international plus large des politiques du patrimoine culturel. L’actuelle entente de prêt entre les musées arrive à terme en 2021. En 2020, le Musée du peuple Sámi de Karasjok a pris la décision de revendiquer la propriété légale du tambour. Il s’agit du premier cas de rapatriement international dans lequel une institution culturelle sámi revendique la propriété d’un objet cérémoniel sámi exposé dans une collection muséale appartenant à un pays étranger. L’expertise de l’auteure en méthodologies de recherches autochtones lui permet de définir le cadre théorique de ce cas de recherche.
EN:
This research note is about a sacred Sámi drum, expropriated by the authorities of Denmark-Norway in 1692. The owner of the drum was condemned to death by the district court in Northern Norway. Nowadays, the National Museum of Denmark owns the drum, which is displayed on loan at the Sámi Museum in Karasjok, Northern Norway. The article provides information about the historical background and about 40 years of talks between the Danish and Sámi museums about the ownership and the loan of the drum. The article poses research questions about the provenience of the drum and introduces an Indigenous Sámi perspective on repatriation. The article sets out the difficulties inherent in the repatriation of ceremonial objects of Indigenous cultural heritage in a wider international context of cultural heritage politics. The current loan agreement between the museums expires in 2021. In 2020 the Sámi Museum in Karasjok decided to claim the legal ownership of the drum. This is the first international repatriation case, in which a Sámi cultural institution claims ownership of a Sámi ceremonial object from a museum collection owned by a foreign country. The author of this article is an expert in Indigenous research methodologies, which shaped the theoretical framework for this research case.
ES:
Esta nota de investigación trata de un tambor sagrado Sami incautado por las autoridades danesas-noruegas en 1692. El propietario del tambor fue condenado a muerte por el Tribunal de Distrito del Norte de Noruega. En la actualidad, el tambor pertenece al Museo Nacional de Dinamarca y está expuesto en el Museo del Pueblo Sami de Karasjok, en el norte de Noruega, en virtud de un acuerdo de préstamo. Esta nota de investigación ofrece una visión histórica del caso y, a continuación, informa sobre unos cuarenta años de discusiones entre el Museo Nacional de Dinamarca y el Museo del Pueblo Sami en relación con el préstamo y la propiedad del tambor, al tiempo que formula preguntas de investigación sobre el origen del tambor y presenta la perspectiva Sami sobre la cuestión de la repatriación. Presentamos las problemáticas relacionadas con la repatriación de objetos ceremoniales del patrimonio cultural indígena en el contexto internacional más amplio de la política de patrimonio cultural. El actual acuerdo de préstamo entre los museos expira en 2021. En 2020, el Museo del Pueblo Sami de Karasjok tomó la decisión de reclamar la propiedad legal del tambor. Este es el primer caso de repatriación internacional en el que una institución cultural Sami reclama la propiedad de un objeto ceremonial Sami expuesto en una colección museal perteneciente a un país extranjero. La experticia de la autora en metodologías de investigación indígena le permite definir el marco teórico de este caso de investigación.
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Rapatrier les moyens de transmettre sa culture : l’engagement des jeunes de Mashteuiatsh et de Kitigan Zibi dans les processus de rapatriement
Carole Delamour, Gabrielle Paul and Julian Whittam
pp. 85–98
AbstractFR:
Le rapatriement des objets autochtones est régulièrement invoqué quant à son importance pour les nouvelles générations. Cet article explore la manière dont les institutions culturelles et scolaires des communautés collaborent pour engager les jeunes dans les processus de rapatriement et de transmission culturelle. Il se concentre sur des projets menés entre les institutions des communautés ilnu de Mashteuiatsh et anishinabe de Kitigan Zibi, le projet de recherche Nika-Nishk sur le rapatriement des patrimoines autochtones et le National Museum of the American Indian (NMAI) de Washington. Les auteures et auteur présentent d’abord les communautés et la manière dont celles-ci contribuent à rapatrier les moyens et le contenu de leur transmission culturelle, pour revenir ensuite plus spécifiquement sur l’engagement des jeunes au sein du projet de recherche Nika-Nishk ainsi que sur le potentiel de ces activités tant pour les jeunes concernés et pour les cochercheurs que pour les musées. Comment des objets peuvent-ils être vecteurs de liens intergénérationnels et interculturels ? Quels rôles les jeunes peuvent-ils jouer au sein des processus de transfert des connaissances ? Quelles connaissances les communautés et les musées peuvent-ils tirer des échanges suscités par les démarches de rapatriement ?
EN:
The repatriation of Indigenous objects is usually seen through the lens of its benefit to younger generations. This article explores how cultural and educational institutions in communities collaborate to involve younger generations in the processes of cultural repatriation and transmission. It focuses on projects between the institutions of the Ilnu community of Mashteuiatsh, the Anishinabe community of Kitigan Zibi, the Nika-Nishk research project on the repatriation of Indigenous heritage, and the National Museum of the American Indian (NMAI) in Washington. First, we present the communities and how they contribute to repatriating the means and content of their cultural transmission. We then return more specifically to the involvement of youth in the Nika-Nishk project. As actors in the project, we question the potential of these activities, for the youth concerned, for researchers, but also for museums. How can objects be vectors of intergenerational and intercultural linkage? What roles can youth play in processes of knowledge transfer? What knowledge can be gained by communities and museums from the exchanges fostered by the processes of repatriation?
ES:
La repatriación de objetos indígenas se discute regularmente por su importancia para las nuevas generaciones. Este artículo explora cómo las instituciones culturales y educativas de las comunidades colaboran para involucrar a los jóvenes en los procesos de repatriación y transmisión cultural. Se centra en proyectos llevados a cabo entre instituciones de las comunidades Ilnu de Mashteuiatsh y la comunidad Anishinabe de Kitigan Zibi, el proyecto de investigación Nika-Nishk sobre la repatriación de patrimonios indígenas y el Museo Nacional del Indio Americano (MNIA) de Washington. Las autoras y el autor presentan primero a las comunidades y cómo ellas están ayudando a repatriar los medios y el contenido de su transmisión cultural, para luego examinar específicamente la participación de los jóvenes en el proyecto de investigación Nika-Nishk y el potencial de estas actividades para los jóvenes involucrados, para los coinvestigadores y para los museos. ¿Cómo pueden los objetos ser un vehículo para los vínculos intergeneracionales e interculturales? ¿Qué papel pueden desempeñar los jóvenes en los procesos de transferencia de conocimientos? ¿Qué conocimientos pueden obtener las comunidades y los museos de los intercambios generados por los procesos de repatriación?
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L’art contemporain, passeur d’autorité et espace de restitution : étude de trois expositions d’art actuel au Québec
Julie Graff and Gabrielle Marcoux
pp. 99–107
AbstractFR:
Cet article se penche sur trois expositions d’art actuel présentées en région, au Québec, entre 2017 et 2019, qui, à travers un certain nombre de gestes décoloniaux, tissent des liens entre art, musées, communautés et territoire. Les artistes et commissaires – autochtones et allochtones – engagés dans ces trois projets développent des stratégies ancrées, notamment, dans l’art relationnel afin de développer des réflexions critiques quant à l’inscription de l’espace muséal – espaces de création, de diffusion et de contrôle de connaissances – en territoire colonisé. Les autrices souhaitent ainsi, par l’étude de ces trois projets, explorer l’engagement possible de l’art contemporain dans des projets de restitution et de nouvelles formes de relationalité entre musées et communautés.
EN:
This article deals with three contemporary art exhibitions, all presented in the Quebec region between 2017 and 2019, and which, through different decolonial actions, weaves relationships between art, museums, communities, and territories. The artists and curators – native and non-native – involved in these three projects develop strategies embedded in relational art to engage in critical reflections on the message of the museum space – a site of knowledge production, transmission and control – in colonized territories. By studying these three projects, we hope to explore the possible engagement of contemporary art in repatriation projects and develop new models of relationships between museums and communities.
ES:
Este artículo examina tres exposiciones de arte actual presentadas en las regiones de Quebec entre 2017 y 2019, que, a través de una serie de gestos decoloniales, tejen vínculos entre el arte, los museos, las comunidades y el territorio. Los artistas y curadores, tanto indígenas como no indígenas, que participan en estos tres proyectos, desarrollan estrategias enraizadas, sobre todo, en el arte relacional para desarrollar reflexiones críticas sobre la inscripción del espacio museístico -espacios de creación, difusión y control del conocimiento- en el territorio colonizado. A través del estudio de estos tres proyectos, las autoras desean explorar la posible participación del arte contemporáneo en los proyectos de restitución y las nuevas formas de relacionalidad entre los museos y las comunidades.
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Rapatrier le matériel phytogénétique, en revenir aux semences
Ingrid Hall
pp. 109–122
AbstractFR:
La question du rapatriement des landraces (variétés paysannes) auprès des communautés autochtones et locales qui les ont domestiquées, sélectionnées et continuent encore à les cultiver, est au coeur de cet article. Ces vingt-cinq dernières années, face à des institutions internationales frileuses, différents acteurs se sont mobilisés, en dehors mais également depuis ces mêmes institutions, pour que ce terme soit adopté. L’auteure propose ici d’analyser ce processus en termes de controverse scientifique dans le cadre de laquelle les différents acteurs ont ouvert un espace de dialogue et de négociation autour de la gouvernance des ressources phytogénétiques à différentes échelles (globale, nationale, locale). La réflexion porte en grande partie sur le cas, pionnier, de la pomme de terre, mais l’auteure ne s’y est pas restreinte. Cet article s’intéresse aussi à la façon dont ces débats contribuent à déconstruire le commun global constitué pour les ressources phytogénétiques dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture en opérant un double processus de reterritorialisation et de rematérialisation. Ces ressources redeviennent ainsi peu à peu des semences ancrées territorialement, historiquement et culturellement.
EN:
This article is about the repatriation of landraces from global gene banks to the Indigenous and local communities who have domesticated, selected and eventually continue to cultivate the germplasm conserved in these institutions. Over the past 25 years, various actors have mobilized for the recognition of this terminology, repatriation, despite the cautiousness of the relevant international institutions (TIRPAA, CDB, CGIAR and its centers). We propose to analyze this process in terms of scientific controversy in which context, the various actors have opened up a space for dialogue and negotiation around the governance of plant genetic resources at different scales (global, national, local). Much of the thinking revolves around the pioneering potato case, but it is not limited to it. We are interested in how these debates contribute to the deconstruction of the global commons constituted for plant genetic resources for food and agriculture at a global scale through a double process of reterritorialization and rematerialization, which advances the return of seeds anchored materially and territorially but also historically and culturally.
ES:
La cuestión de la repatriación de landraces (variedades agrícolas) a las comunidades indígenas y locales que las domesticaron, seleccionaron y aún las cultivan, es el núcleo de este artículo. En los últimos veinticinco años, ante las reticencias de las instituciones internacionales, diversos actores se han movilizado, tanto fuera como dentro de estas mismas instituciones, para que se adopte este término. La autora propone analizar este proceso en términos de una controversia científica en la que los diferentes actores han abierto un espacio de diálogo y negociación sobre la gobernanza de los recursos fitogenéticos a diferentes escalas (global, nacional, local). La reflexión se centra en el caso pionero de la papa, pero la autora no se limita a este caso. Este artículo también examina el modo en que estos debates contribuyen a deconstruir el patrimonio global constituido para los recursos fitogenéticos en los ámbitos de la alimentación y la agricultura, al operar un doble proceso de reterritorialización y rematerialización. Así, estos recursos se van convirtiendo en semillas ancladas territorial, histórica y culturalmente.
Hors thème
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Le développement des études sur les « Métis de l’Est » : un regard critique
Darryl Leroux
pp. 123–132
AbstractFR:
Des dizaines de milliers de personnes descendantes des premiers colons français en Nouvelle-France ont émergé au cours des quinze dernières années pour revendiquer une identité autochtone en tant que « Métis » en Ontario, au Québec, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Ce mouvement social a conduit au développement d’une nouvelle littérature savante, principalement en langue française, prônant la présence de « Métis de l’Est » détenteurs de droits autochtones constitutionnels. Afin de comprendre les arguments intellectuels en faveur des soi-disant Métis de l’Est, l’auteur passe en revue une série d’articles de périodiques, des chapitres de livres, des livres et des thèses de doctorat sur le sujet. Il examine ce matériel sous la loupe de plusieurs universitaires métis et/ou en études autochtones pour illustrer certaines des lacunes de ce sous-domaine universitaire émergent. L’article est divisé en deux grands thèmes qui émergent de la revue de littérature consacrée à ce sujet : premièrement, l’ethnogenèse métisse réinventée et, deuxièmement, les préoccupations normatives coloniales / nationales.
EN:
Over the course of the past fifteen years, tens of thousands of descendants of the earliest French colonizers in New France have been claiming an “Indigenous” identity as “Métis” in Ontario, Québec, New Brunswick and Nova Scotia. This social movement has led to the development of a primarily French-language academic sub-field that advocates for the existence of a distinct constitutional rights-bearing “Eastern Métis” people in this region. To explain the intellectual arguments in favour of the so-called Eastern Métis, I review several journal articles, book chapters, books, and doctoral dissertations on the topic. I then place this material in conversation with Métis and/or Indigenous Studies scholars to illustrate several of the main weaknesses of this emerging sub-field. The article is divided into the two broad themes that emerged from my analysis: Métis ethnogenesis reinvented and normative nationalist/colonial concerns.
ES:
Decenas de miles de descendientes de los primeros colonos franceses de Nueva Francia han surgido en los últimos quince años para reclamar una identidad indígena como «Métis» en Ontario, Quebec, Nueva Escocia y Nuevo Brunswick. Este movimiento social ha propiciado el desarrollo de una nueva literatura académica, principalmente en lengua francesa, que defiende la presencia de los «Métis del Este» titulares de derechos constitucionales indígenas. Para entender los argumentos intelectuales a favor de los llamados Métis del Este, el autor revisa una serie de artículos de revistas, capítulos de libros, libros y tesis doctorales sobre el tema. Examina este material bajo el prisma de académicos Métis y/o en estudios indígenas para ilustrar algunas de las lagunas de este subcampo académico emergente. El artículo se divide en dos grandes temas que surgen de la revisión de la literatura sobre este tema: primero, la etnogénesis Métis reinventada y, segundo, las preocupaciones normativas coloniales/nacionales.
Comptes rendus
Comptes rendus
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Ancrages Amérindiens : autobiographies des Indiens d’Amérique du Nord, xviiie-xixe siècles, Fabrice Le Corguillé. Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2021, 271 p.
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L’empire face aux Renards : la conduite politique d’un conflit franco-amérindien 1712-1738, Raphaël Loffreda. Septentrion, Québec, 2021, 336 p.
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Cree and Christians. Encounters and Transformations, Clinton N. Westman. University of Nebraska Press, Lincoln, 2022, 346 p.
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Injustice environnementale. Alternatives autochtones, Musée d’ethnographie de Genève. Exposition du 24 septembre 2021 au 21 août 2022