Abstracts
Résumé
Dans un récent rapport, le gouvernement fédéral concluait qu’il n’est pas nécessaire de modifier le Code canadien du travail ou la Loi sur les langues officielles afin de faire bénéficier de droits linguistiques les employés qui, au Québec, travaillent dans des entreprises privées de compétence fédérale, notamment les entreprises interprovinciales de transport et de communication et les banques. Comme le gouvernement, plusieurs acteurs tiennent ce vide législatif pour acquis. Pourtant, depuis l’arrêt Banque canadienne de l’Ouest, les entreprises fédérales doivent pleinement respecter les lois provinciales valides, sauf si ces dernières ont pour effet d’en entraver les activités essentielles, dont font partie les relations de travail. Ainsi, après que les arrêts Bell de 1966 et 1988 aient privilégié une approche centralisatrice en établissant que les lois provinciales valides ne pouvaient ne serait-ce qu’affecter les éléments vitaux des entreprises fédérales, la Cour suprême opérait en 2007 un changement de paradigme majeur en acceptant que ces lois puissent avoir des effets préjudiciables ou importants sur ces entreprises, relégitimant du coup l’application régulière, à celles-ci, du droit provincial. Dans ce contexte, nous avancerons que la Charte de la langue française, par son application et son interprétation relativement flexibles, n’a pas pour effet d’entraver les activités essentielles des entreprises fédérales présentes au Québec, lesquelles y sont conséquemment assujetties.
Abstract
In a recent report, the federal government concluded that it would not be necessary to amend the Canadian Labour Code or the Official Languages Act in order to confer language rights to Quebecers working for private companies falling under federal jurisdiction in fields such as interprovincial transportation, communications and banking. Much like the government, several interested parties have taken for granted this legislative void. However, since the Supreme Court’s judgment in Canadian Western Bank, federal enterprises must now fully respect valid provincial legislation, except where provincial laws have the effect of impairing certain essential activities, including labour relations. In its decision, the Supreme Court has departed from its reasoning in the 1966 and 1988 Bell cases, wherein the Court favoured a centralized approach by stating that valid provincial legislation could not adversely affect the essential elements of federal enterprises. In 2007, the Supreme Court thus undertook a major paradigm shift by accepting that provincial laws could indeed have a significant impact on federal enterprises, thus restoring the pertinence of provincial legislation. In this context, it is argued that due to flexibility in its application and interpretation, the Charter of the French Language does not impair the essential activities of federal enterprises operating in Quebec and which thus remain subject to the French Language Charter.
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