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Louise Iseult Paradis (1945-2017)
Elle est née à Montréal le 1er février 1945 et est décédée à Glen Sutton le 23 novembre 2017.
Amérindianiste et spécialiste des civilisations complexes du Mexique précolombien et plus particulièrement le Guerrero, Louise Iseult Paradis a été une professeure très appréciée, une collègue et une directrice respectée, compétente, responsable, ainsi qu’une figure populaire dans l’histoire de notre département. Arrivée comme étudiante en 1964, elle est revenue comme professeure en 1973 au moment où elle poursuivait encore ses études doctorales à Yale avec Michael Coe (Ph.D. 1974). Au département d’anthropologie de l’Université de Montréal, elle a dirigé une quarantaine de mémoires de maîtrise et quinze doctorats, et nourri le goût de l’archéologie chez pratiquement tous les étudiants et étudiantes qui ont gradué chez nous au cours des quarante dernières années.
Mais, par delà un CV diversifié et de qualité, c’est aussi comme personne chaleureuse, sociable, accueillante et très agréable qu’elle entre dans nos mémoires et qu’elle y prend une place très confortable.
Notre département est encore en deuil mais nous sommes certains que toutes les personnes qui ont eu la chance de suivre ses cours et de participer avec elle au développement historique de l’archéologie américaniste partageront notre tristesse.
Pour nous qui l’avons côtoyée pendant plusieurs décennies, elle fut beaucoup plus qu’une collègue : elle fut une amie.
Norman Clermont
À la mémoire de ma chère Louise,
J’ai eu la chance de connaître et d’assister au premier cours donné par Louise au département d’anthropologie de l’Université de Montréal sur la Mésoamérique à l’automne 1973. Depuis cette rencontre, elle est entrée dans ma vie et je lui en serai toujours reconnaissant. C’est grâce à elle que j’ai pu terminer à l’automne 1975 ma scolarité de maîtrise. J’ai également eu le privilège de participer à la première saison de son projet Mezcala au Mexique pendant deux mois, au printemps 1980. L’atmosphère de travail était très conviviale grâce à la personnalité de Louise qui veillait religieusement à notre bien-être. Sa capacité à se rapprocher de ses étudiants tout en traçant une ligne claire entre l’amitié et les responsabilités scientifiques m’a toujours impressionné. J’aimais Louise comme une grande soeur, bienveillante, attentive, généreuse de ses conseils et de ses critiques constructives. Elle a constamment veillé sur moi, du temps où j’étais étudiant, et plus tard comme jeune collègue. Nous avons partagé le cours d’introduction aux grandes civilisations, avons apprécié aussi plusieurs côtés de la vie, comme une bonne margarita accompagnant sa fameuse guacamole dont elle était experte. Nous avons voyagé ensemble, nous émerveillant au Pérou devant les ruines de Chavin de Huantar, sillonnant la ville coloniale de Quito en Équateur, et marchant d’un pas vif sur les Champs-Élysées à Paris. Louise était attachante, avec des amis partout dans le monde, une belle personne qui sera pour toujours dans nos coeurs.
Claude Chapdelaine