
Recherches amérindiennes au Québec
Volume 47, Number 1, 2017 Habitation : imaginaires et réalités autochtones Guest-edited by Denise Piché, Geneviève Vachon and Thierry Rodon
Table of contents (21 articles)
Habiter
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Discours innu sur la maison : expressions d’une ambivalence culturelle
Paul Charest
pp. 11–23
AbstractFR:
Cet article analyse le discours sur la maison d’hommes et de femmes innues de trois catégories d’âge (18-35 ans, 35-60 ans, aîné-e-s) de quatre communautés innues du Québec : Mashteuiatsh, Uashat (Sept-Îles), Maliotenam (Mani-Utenam) et Nutashkuan. Six thèmes y sont abordés : le rôle des Innus, du ministère des Affaires indiennes et des conseils de bande dans la construction des maisons ; la pénurie de maisons et leur surpeuplement ; la qualité de construction des maisons ; les modèles de maisons ; les avantages et les désavantages de vivre dans une maison ; la maison comme symbole d’acculturation, voire d’assimilation. Cette partie est précédée d’une partie plus brève traçant dans ses grandes lignes l’histoire des réserves innues de la province à partir du milieu du xixe siècle et d’une introduction présentant le corpus de données provenant d’une soixantaine d’entrevues réalisées entre 2010 et 2012 dans ces quatre communautés, ainsi que la méthodologie d’analyse de contenu du discours utilisée. Les résultats de ces analyses du discours indiquent une ambivalence culturelle envers la maison comparativement à la tente : la vie d’aujourd’hui dans une maison est comme un pis-aller par rapport à la vie d’autrefois sous la tente.
EN:
This paper analyses the discourses on housing by Innu men and women of three age groups (18-35 years, 35-60 years and elders) from four Innu communities : Mashteuiatsh (Pointe-Bleue), Uashat (Sept-Îles), Mani-Utenam (Maliotenam) et Nutashkuan. Six themes are studied: the role of the Innus; the Department of Indigenous Affairs and the Band Councils in relation to the construction of the houses; the shortage of houses; their shortage and overcrowding; the quality of construction of the houses; the models of houses; the advantages and disadvantages of living in a house; the house as symbol of acculturation, even of assimilation. Preceding this part a shorter section presents the main lines of a history of the house on the Innu reserves starting in the mid 19th century. The introduction presents the body of data selected from 60 interviews conducted between 2010-2012 and the methodology used in the content analysis of the discourses. The results of these analyses show a cultural ambivalence regarding the house compared with the tent: living in a house today is like a second best solution to life in a tent as in former times.
ES:
Este artículo analiza el discurso sobre la casa de hombres y de mujeres Innu de tres grupos etarios (18-35 años, 35-60 años, adultos mayores) de cuatro comunidades Innu de Québec: Mashteuiatsh, Uashat (Sept-Îles), Maliotenam (Mani-Utenam) y Nutashkuan. Se abordan seis temas: el rol de los Innu, del Ministerio de Asuntos Indígenas y de los consejos de banda en la construcción de casas; la escasez de viviendas y su hacinamiento; la calidad de la construcción de casas; los modelos de casas; las ventajas y desventajas de vivir en una casa; la casa como símbolo de aculturación, incluso de asimilación. Esta parte está precedida por una breve sección que traza en grandes líneas la historia de las reservas Innu de la provincia desde mediados del siglo XIX y de una introducción que presenta el conjunto de datos de unas 60 entrevistas realizadas entre 2010 y 2012 en estas cuatro comunidades, así como la metodología de análisis de discurso que fue utilizada. Los resultados de estos análisis de discurso indican una ambivalencia cultural de la casa frente a la tienda: la vida actual en una casa sería un substituto en comparación con la vida anterior en la tienda.
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Un héritage à habiter : lecture géopoétique de Kuessipan/ À toi et de Puamun, le rêve, de Naomi Fontaine
Marie-Ève Vaillancourt
pp. 25–34
AbstractFR:
L’article propose une réflexion sur la notion contemporaine de l’habiter au sein de la nation innue en adoptant un angle d’analyse « géopoétisant » à la manière dont Naomi Fontaine perçoit son univers dans le roman Kuessipan / À toi et dans sa courte nouvelle Puamun, le rêve. Les espaces qui sont convoqués par la voix et le regard de la jeune auteure sont de quatre ordres : celui du territoire, le Nitassinan et le Nutshimit (tradition) ; celui de la ville (fuite) ; celui de la réserve, l’Innu Assi (quotidien) et celui du rêve (imaginaire). Chacun évoque les fondements d’un habiter complexe qui assume en quelque sorte le métissage entre les visages ancien et actuel de la culture innue.
EN:
The article proposes a geopoetical analysis of the contemporary concept «sense of place» within the Innu Nation, as seen through the eyes of Naomi Fontaine in her novel Kuessipan / À toi and in her short story Puamun, le rêve. The spaces as seen and voiced by this young author are fourfold : one relates to the territory, Nitassinan and Nutshimit (tradition); another considers the city (escape); another travels the reserve, the Innu Assi (everyday life); and a final one presents the ideal world (imaginary). Those perceived territories interact between each other and integrate in a complex way the present and past of Innu culture.
ES:
El artículo propone una reflexión sobre la noción contemporánea del habitar dentro de la nación Innu, adoptando un ángulo de análisis “geopoetizante”, a la manera como Naomi Fontaine percibe su universo en la novela Kuessipan / À toi, y en su cuento Puamun, le rêve. Los espacios que son invocados por la voz y la mirada de la joven autora son de cuatro tipos: el del territorio, el Nitassinan y el Nutshimit (tradición); el de la ciudad (fuga); el de la reserva, el Innu Assi (cotidiano) y el del sueño (imaginario). Cada uno evoca las bases de un habitar complejo que asume de alguna manera el mestizaje entre los rasgos antiguos y actuales de la cultura Innu.
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Maisons en communauté et cabanes dans la toundra : appropriation partielle, adaptation et nomadisme chez les Inuits du Nunavik et du Nunavut
Andréanne Brière and Frédéric Laugrand
pp. 35–48
AbstractFR:
Cet article examine deux types d’habitations utilisées par les Inuits de l’Arctique de l’Est canadien : la maison moderne en communauté, qui s’est imposée depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et la cabane dans la toundra (cabin ou shack), qui a connu un véritable engouement avec la sédentarisation permanente. À partir de matériaux ethnographiques relatifs au Nunavik et au Nunavut, les auteurs montrent que les Inuits ne s’approprient qu’en partie l’habitat de type moderne dans lequel ils vivent. Par ailleurs, même si la maison située dans un espace communautaire est aujourd’hui largement acceptée, les Inuits associent toujours la toundra à un espace plus sain et plus régénérant. C’est là qu’ils construisent de nouvelles habitations sous la forme de cabanons aménagés qu’ils s’approprient davantage et qui laissent apparaître encore plus un habitus nomade. L’idée d’une propriété strictement individuelle inquiète toutefois les plus âgés, pour qui nuna, la terre, ne peut faire l’objet d’une réelle appropriation. Ainsi, même s’il existe un mode d’appropriation visible sur le plan linguistique, la maison contemporaine et le cabanon évoquent encore à certains égards la tente et l’iglou. L’habitus nomade semble toutefois à un point tournant.
EN:
This article examines two types of housing used by Inuit in the Eastern Canadian Arctic: the house in the modern communities, a home that has emerged after World War II, and the cabin or shack built by Inuit in the tundra, a type of house that became very common when Inuit moved into permanent settlements. Using ethnographic materials from Nunavik and Nunavut, the authors show that Inuit only partially appropriate the modern-day habitat in which they live. On the other hand, even though the house in a community is now widely accepted, Inuit still associate the tundra with a healthier and regenerating space. It is there that they build their shacks, which they occupy more and which illustrate a nomadic habitus. The idea of a strictly individual property, however, worries the elders for whom nuna, the earth, cannot be appropriated by human beings. Thus, even if there is an appropriation that can be traced linguistically, the contemporary house and the shack still evoke in some respects the tent and the igloo. The nomadic habitus is however at a turning point.
ES:
Este artículo examina dos tipos de casas utilizadas por los Inuit del Ártico del Este canadiense: la casa moderna en comunidad que se ha impuesto desde la Segunda Guerra Mundial, y la cabaña (cabin o shack) de la tundra, que se ha multiplicado con la sedentarización permanente. A partir de materiales etnográficos relativos a Nunavik y Nunavut, los autores muestran que los Inuit no se han apropiado completamente del tipo de hábitat moderno en el que viven. Por otra parte, si bien la casa que se ubica en la comunidad es ampliamente aceptada hoy en día, los inuit siguen asociando la tundra a un espacio más saludable y regenerador. Es aquí donde construyen nuevas casas (“shacks”) de las que se apropian cada vez más y que revelan la continuidad del habitus nómade. Sin embargo, las personas de mayor edad cuestionan la idea de una propiedad estrictamente individual, para quienes nuna, la tierra, no puede ser nunca propiedad de los humanos. Por lo tanto, si bien existe un modo de apropiación de la casa a nivel lingüístico, la casa contemporánea y el “shack” evocan todavía en algunos aspectos a la tienda y al iglú. El habitus nómade parece estar en una encrucijada.
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La quête d’autonomie résidentielle des femmes inuites du Nunavik : une perspective relationnelle
Caroline Hervé and Pascale Laneuville
pp. 49–58
AbstractFR:
Cet article explore la quête d’autonomie résidentielle des femmes inuites du Nunavik selon une perspective relationnelle. Basé sur des témoignages de femmes au sujet de la crise du logement, il montre les liens étroits entre le surpeuplement des maisons et la violence familiale et met en évidence les limites du système de logement social face aux tentatives de certaines femmes pour sortir de situations familiales difficiles. Loin de refléter un désir d’émancipation féminine et de rupture relationnelle, cette quête d’autonomie s’avère plutôt être une tentative de se procurer un environnement sécuritaire, étape devenue essentielle dans le rétablissement de saines relations sociales pour certaines femmes inuites du Nunavik. L’intérêt de développer une perspective relationnelle sur la question du logement des femmes invite à repenser de façon plus globale les politiques actuelles de logement social qui fournissent aux Inuits, selon la distinction d’Ingold, des abris (buildings) plutôt que de véritables foyers (dwellings).
EN:
This article explores the quest for residential autonomy for Inuit women of Nunavik through a relational perspective. Based on testimonies of women on the housing shortage, it shows the links between overcrowded houses and family violence. It pinpoints the limits of the social housing program in situations where women try to escape from unhealthy relationships. Far from reflecting a desire for emancipation and breaking off, this quest for autonomy should be rather understood as an attempt to obtain a safe environment for them and their family and the attempt to rebuild new healthy relationships. The interest in developing such a relational perspective on the housing issue invites us to understand how contemporary social housing programs provide, following Ingold’s distinction, buildings rather than dwellings.
ES:
Este artículo explora la búsqueda de autonomía residencial de las mujeres Inuit de Nunavik desde una perspectiva relacional. Basado en testimonios de mujeres sobre la crisis de la vivienda, se exponen los estrechos vínculos entre el hacinamiento y la violencia doméstica, y se pone de relieve las limitaciones del sistema de vivienda social frente a los intentos de algunas mujeres de salir de situaciones familiares difíciles. Lejos de reflejar un deseo de emancipación femenina y una ruptura relacional, esta búsqueda de autonomía se convierte más bien en un intento de procurarse un entorno seguro: una etapa que se ha convertido en algo fundamental para la recuperación de relaciones sociales saludables para algunas mujeres Inuit de Nunavik. El interés por el desarrollo de una perspectiva relacional en el tema de la vivienda de las mujeres invita a repensar de manera global las actuales políticas de vivienda social que se proveen a los Inuit, siguiendo la distinción de Ingold de refugios (buildings), en lugar de verdaderos hogares (dwellings).
Produire
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La création de la réserve de Nutashkuan : espaces physique, politique et économique
Aude Maltais-Landry
pp. 59–72
AbstractFR:
Cet article se base sur des récits recueillis dans le cadre d’un projet de recherche en histoire orale mené avec des membres de la communauté innue de Nutashkuan, sur la Côte-Nord, et qui portait sur la création de leur réserve par les Affaires indiennes dans les années 1950. Placés au coeur de la trame narrative, ces récits abordent non seulement la construction des premières maisons, mais aussi l’imposition d’un chef pour la communauté et l’introduction d’une dépendance économique via la distribution de rations et le resserrement des activités productives. L’imbrication de ces histoires permet d’entrevoir l’aménagement d’une réserve comme un espace à la fois physique, social, politique et économique. Au-delà de son ancrage dans un lieu bien précis, cet article ouvre la porte à l’histoire plus vaste de l’imposition de la Loi sur les Indiens aux communautés autochtones du Québec, portée par le point de vue des Innus sur leur propre histoire.
EN:
This article is based on stories collected during an oral history project conducted with members of the Innu community of Nutashkuan (North Shore region, Québec), which explored the creation of their reserve by the Department of Indian Affairs in the 1950s. Constituting the heart of the narrative, these stories address not only the construction of the first houses, but also the imposition of the first chief for the community and the introduction of an economic dependence through the distribution of rations and narrowing of productive activities. Taken together, they allow us to appreciate the creation of a reserve as a physical, social, political and economic space. Although locally grounded, this article hopes to shed light on the broader implications of the intrusion of the Indian Act on Aboriginal communities in Québec, propelled by the Innus’ own perspective on historical events.
ES:
Este artículo está basado en relatos recogidos como parte de un proyecto de investigación de historia oral realizado con miembros de la comunidad Innu de Nutashkuan, en la región de Côte-Nord, el cual se centró en la creación de su reserva por Asuntos Indígenas en los años 1950. Situados en el corazón de la narrativa, estos relatos abordan no sólo la construcción de las primeras casas, sino también la imposición de un jefe para la comunidad y la introducción de una dependencia económica a través de la distribución de raciones y el ajuste de las actividades productivas. La imbricación de estas historias permite vislumbrar la planificación de una reserva como un espacio físico, social, político y económico. Más allá de su anclaje en un lugar específico, este artículo abre la puerta a la historia extensa de la imposición de la Ley sobre los Indígenas a las comunidades aborígenes de Québec, vista desde el punto de vista de los Innu sobre su propia historia.
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Les déterminants de l’urbanisation des communautés innues de la Côte-Nord : étude de quatre cas
Matthieu Déborbe and Geneviève Vachon
pp. 73–85
AbstractFR:
Cet article aborde les liens entre l’histoire du développement de Uashat, Maliotenam, Pessamit et Nutashkuan, et la morphologie de leur territoire de réserve ou Innu Assi. Au moyen de sources historiques, cartographiques et littéraires, l’étude identifie et croise les éléments et acteurs ayant influencé ce développement. Combinée à la caractérisation évolutive des formes urbaines (ou morphogenèse), cette approche révèle des coïncidences chronologiques à l’intérieur de trois périodes : 1) la création des premières réserves, avant la Seconde Guerre mondiale ; 2) l’intensification de la sédentarisation et de la croissance urbaine, dans l’après-guerre ; et 3) la période contemporaine de décentralisation, de désengagement de l’État et de dévolution politique et administrative aux communautés. Les résultats mettent en évidence une double rupture au sein de l’Innu Assi contemporain par le biais d’un processus de sédentarisation forcée, et par l’établissement d’un milieu de vie pensé et construit par un autre peuple que celui qui l’habite.
EN:
This article tackles the links between the developmental history of Uashat, Maliotenam, Pessamit and Nutashkuan, and the morphology of their reserve territory or Innu Assi. With the use of historical, cartographic and literary sources, the study identifies and superposes elements and actors that have influenced this development. Combined with the evolutionary characterization of urban forms (or morphogenesis), this approach reveals chronological coincidences within three periods: 1) the creation of the first reserves, before the Second World War; 2) the intensification of sedentarization and urban growth, in the post-war period; and 3) the contemporary era of decentralization, state disengagement, as well as political and administrative devolution to communities. The results highlight a double rupture within the contemporary Innu Assi through a process of forced sedentarization and the establishment of a living environment thought and built by a people other than the one who inhabits it.
ES:
Este artículo aborda los vínculos entre la historia del desarrollo de Uashat, Maliotenam, Pessamit y Nutashkuan, y la morfología de su territorio de la reserva o Innu Assi. A través del uso de fuentes históricas, cartográficas y literarias, el estudio identifica y cruza los elementos y los actores influyentes en este desarrollo. Combinado con la caracterización evolutiva de formas urbanas (o morfogénesis), este enfoque revela coincidencias históricas en tres períodos: 1) la creación de las primeras reservas, antes de la Segunda Guerra Mundial; (2) la intensificación de la sedentarización y del crecimiento urbano en el período de posguerra; y (3) el período contemporáneo de descentralización, de desvinculación del Estado y de devolución política y administrativa a las comunidades. Los resultados ponen de relieve una doble ruptura dentro del Innu Assi contemporáneo a través de un proceso de sedentarización forzosa, y del establecimiento de un ambiente diseñado y construido por otro pueblo diferente del que lo habita.
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Cadre institutionnel et pratiques locales de l’aménagement en territoire nordique : un dialogue en trois temps illustré par le cas de Kuujjuaq
Marie-Pier Breton and Geneviève Cloutier
pp. 87–99
AbstractFR:
Depuis les débuts de la sédentarisation des communautés inuites du Québec, au coeur du xxe siècle, une pluralité et une diversité d’acteurs sont intervenus en matière d’aménagement et d’habitation. Au fil du temps, la coexistence des référentiels étatique et inuit a généré des singularités spatiales et organisationnelles sur le territoire. Cet article expose, selon trois périodes clés, le dialogue entre les deux référentiels qui fait montre du rapport mouvant entre l’État et les Inuits. Le partage des responsabilités en matière de planification relatif à ces trois périodes distinctes amène une réflexion quant à l’intégration de la culture inuite dans les plus récents aménagements territoriaux. La planification urbaine, la morphogenèse et les pratiques citoyennes explorées dans la municipalité de Kuujjuaq permettent de saisir le dialogue entre le cadre institutionnel et les pratiques locales. L’évolution du décalage entre les référentiels sous forme de compromis attenant à la partialité de la prise en charge locale est constatée.
EN:
Since the beginning of the settlement of Inuit communities in Québec in the heart of the 20th century, many diverse stakeholders have intervened in planning and housing. Over time, the coexistence of government and Inuit reference frameworks have generated spatial and organizational particularities. This article, divided into three key periods, presents the dialogue between these two frames of reference, which show the shifting relationship between the state and Inuit. The division of responsibilities in terms of planning for these three distinct periods leads to a reflection on the integration of Inuit culture in more recent territorial developments. Urban planning, morphogenesis and civic practices explored in the municipality of Kuujjuaq are used to grasp this dialogue between the institution and local practices. The evolution of the gap between reference frameworks in the form of compromise due to the bias of current local undertakings is recognized.
ES:
Desde el inicio de la sedentarización de las comunidades Inuit de Québec, en el corazón del siglo XX, una pluralidad y una diversidad de actores han intervenido en materia de planificación y vivienda. Con el tiempo, la coexistencia de referencias estatales e inuit ha generado particularidades espaciales y organizacionales en el territorio. Este artículo expone, según tres períodos claves, el diálogo entre ambas referencias que demuestra el vínculo inestable entre el Estado y los Inuit. El reparto de las responsabilidades en relación con la planificación relativa a estos tres distintos períodos, contribuye a una reflexión sobre la integración de la cultura Inuit en las planificaciones territoriales más recientes. La planificación urbana, la morfogénesis y las prácticas ciudadanas exploradas en el municipio de Kuujjuaq permiten asir el diálogo entre el marco institucional y las prácticas locales. Se constata la evolución de la diferencia entre referentes como un compromiso unido a la tendencia de apoyo local.
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Le logement social au Nunavik : pouvoirs et responsabilités
Aude Therrien and Gérard Duhaime
pp. 101–110
AbstractFR:
Cet article étudie la participation des acteurs régionaux à l’élaboration et à la mise en oeuvre de l’Entente concernant la mise en oeuvre de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois en matière de logement au Nunavik. Cette entente est centrale, d’un point de vue politique, pour comprendre la situation du logement au Nunavik, puisqu’elle fixe les rôles de chacun des acteurs et établit le financement accordé pour la construction des logements sociaux. L’entente signée en 2000 a été renouvelée par deux fois, soit en 2005 et en 2010. Si elle avait pour but, lors de sa signature, de répondre aux besoins du Nunavik en logements, la mise en place en 2011 d’un mécanisme de résolution des différends et l’absence d’accord pour le renouvellement de l’entente quinquennale en 2015 sont des signes qu’elle ne rencontre pas les objectifs souhaités par l’ensemble des signataires. En ce sens, par une analyse historique de l’entente, les auteurs souhaitent mettre en lumière les pouvoirs que les différents acteurs régionaux exercent à travers cette politique et les différends qui les séparent.
EN:
This article studies the participation of the regional stakeholders in the development and implementation of the Agreement respecting the implementation of the James Bay and Northern Québec Agreement on housing in Nunavik. This agreement is central, from a political point of view, to understand the housing situation in Nunavik since it determines the role of each stakeholder and establishes the level of funding provided for the construction of social housing. The agreement, first signed in 2000, was renewed in 2005 and 2010. If it had the initial goal to meet the Nunavik housing needs, the implementation, in 2011, of a dispute resolution mechanism and the absence of an agreement for its renewal in 2015 are signs that this agreement did not meet the desired goals of all the stakeholders. With a historical analysis of the agreement, the authors wish to highlight the powers of the different regional stakeholders and the differences that divide them.
ES:
Este artículo analiza la participación de actores regionales en el desarrollo y la aplicación del Acuerdo relativo a la puesta en práctica de la Convención de la Bahía James y del norte de Québec en materia de vivienda en Nunavik. Este acuerdo es fundamental, desde un punto de vista político, para comprender la situación de la vivienda en Nunavik, puesto que establece el rol de cada uno de los actores, y establece el sistema de financiamiento acordado para la construcción de viviendas sociales. El acuerdo firmado el año 2000 ha sido renovado dos veces, en 2005 y en 2010. Si éste tenía por objetivo, durante su firma, responder a las necesidades de Nunavik en materia de vivienda, la implementación en 2011 de un mecanismo de resolución de controversias y la ausencia de un acuerdo para la renovación del acuerdo de cinco años en 2015, son señales de que el acuerdo no cumple con los objetivos deseados por todos los firmantes. En este sentido, desde un análisis histórico del acuerdo, los autores buscan destacar el poder que los diferentes actores regionales ejercen a través de esta política y los conflictos que les separan.
Innover
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Canative, « Un propriétaire qui fait toute la différence » : mise en place d’une société de logement métisse à Edmonton dans les années 1970
Nathalie Kermoal
pp. 111–119
AbstractFR:
Alors que les spécialistes ont principalement mis l’accent sur la migration des Premières Nations de l’Alberta vers les villes dans les années 1970 et les années 1980, très peu d’études ont porté leur attention sur le phénomène d’urbanisation des Métis dans des villes comme Edmonton et Calgary. En outre, très peu d’études ont analysé la question du logement autochtone en milieu urbain dans une perspective historique. En se basant sur des entrevues réalisées dans le cadre d’un projet d’histoire orale sur la corporation de logement Canative, sur les souvenirs d’Herb Belcourt (un des fondateurs), sur des sources primaires trouvées dans les archives de Canative et sur des rapports soumis à la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) ainsi que sur des articles publiés dans le quotidien Edmonton Journal et le journal autochtone The Native People, l’auteure de cet article propose de combler un vide historique en se concentrant sur l’histoire d’une des plus importantes sociétés de logement autochtone de l’époque du nom de Canative. Cette société a été fondée à Edmonton en 1971 par trois Métis : Herb Belcourt, Orval Belcourt et Georges Brosseau. Plus particulièrement, l’analyse montre comment ces trois visionnaires ont contribué à remodeler le paysage urbain et politique de la ville d’Edmonton, en assurant un logement sûr et stable aux autochtones (Premières Nations et Métis) nouvellement arrivés à Edmonton.
EN:
While scholars have mainly focused their studies on the migration of First Nations to the main Western Canadian cities in the 1970s and the 1980s, very few studies have focused on the phenomenon of the urbanization of the Métis in cities like Edmonton and Calgary. Furthermore, very few studies have analyzed the issue of aboriginal housing in urban areas in a historical perspective. Based on interviews conducted as part of an oral history project on the Canative Housing Corporation, on reminiscences of Herb Belcourt (one of the founders), on primary sources found in the archives of Canative, on reports submitted to the Canada Mortgage and Housing Corporation (CMHC) as well as articles published in the Edmonton Journal and the Aboriginal newspaper The Native People, the author of this article proposes to fill a historical void by concentrating on the history of one of the largest Aboriginal housing societies of the time named Canative. This company was founded in Edmonton in 1971 by three Métis men: Herb Belcourt, Orval Belcourt, and Georges Brosseau. More specifically, the author analyzes how these three visionaries have helped reshape the urban landscape and the politics of the city of Edmonton, ensuring safe and stable housing for Aboriginal people (First Nations and Métis), newly arrived in Edmonton.
ES:
Mientras que los especialistas han puesto énfasis principalmente en la migración de las Primeras Naciones de Alberta a las ciudades durante la década de 1970 y 1980, son escasos los estudios que han centrado su atención en el fenómeno de urbanización de los Métis en ciudades como Edmonton y Calgary. Además, muy pocos estudios han analizado la cuestión de la vivienda indígena en contexto urbano desde una perspectiva histórica. Basado en entrevistas realizadas como parte de un proyecto de historia oral sobre la corporación de vivienda Canative, en los recuerdos de Herb Belcourt (uno de los fundadores), en fuentes primarias encontradas en los archivos de Canative, y en informes entregados a la Sociedad Canadiense de Hipoteca y Vivienda (SCHL por sus siglas en francés), así como de artículos publicados en el periódico Edmonton Journal y el periódico indígena The Native People, la autora de este artículo pretende llenar un vacío histórico centrándose en la historia de una de las más importantes sociedades de vivienda indígena de la época, llamado Canative. Esta sociedad fue fundada en Edmonton en 1971 por tres Métis: Herb Belcourt, Orval Belcourt y Georges Brosseau. En particular, el análisis muestra cómo estos tres visionarios han contribuido a remodelar el paisaje urbano y político de la ciudad de Edmonton, al asegurar una vivienda segura y estable para los indígenas (Primeras Naciones y Métis) recién llegados a Edmonton.
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Vers des visions partagées : des outils visuels pour l’aménagement durable des communautés innues de la Côte-Nord
Geneviève Vachon, Émilie Pinard, Myriam Blais, Gaëlle André-Lescop and Carmen Rock
pp. 121–136
AbstractFR:
Cet article porte sur la conception d’outils culturellement adaptés d’aide à la décision en aménagement et en architecture développés avec la communauté innue de Uashat et Maliotenam, au Nitassinan. Il illustre la pertinence de la recherche-création, fondée sur l’inclusion des savoirs et expériences autochtones, pour élaborer des outils pragmatiques. Ces outils prennent la forme de guides : le premier, pour la rénovation et l’adaptation de maisons, et le deuxième, pour l’aménagement et la requalification de milieux urbanisés. Ils visent à soutenir les communautés autochtones et leurs professionnels de l’aménagement dans trois aspects : enjeux de planification, liens entre formes bâties et aspirations communautaires, et construction de visions collectives pour la transformation durable des milieux de vie. Ces intentions mettent en jeu des méthodes participatives et des processus de consultation qui montrent qu’une telle élaboration d’outils d’aide à la décision permet le renforcement du sentiment de communauté et l’empowerment des utilisateurs.
EN:
This paper deals with the design of culturally appropriate decision support tools in urban planning and architecture, as they were developed with the Innu community of Uashat mak Mani-utenam in Nitassinan. It illustrates the role and relevance of research-creation, based on the inclusion of Indigenous knowledge and experiences, in the development of pragmatic tools. These tools take the form of guides: the first for the renovation and adaptation of houses and the second for the development and rehabilitation of urbanized environments. They aim at supporting Indigenous communities and their planning professionals in three areas: planning issues, linking built forms and community aspirations, and building collective visions for the sustainable transformation of living environments. These intentions involve participatory methods and consultative processes which demonstrate that such decision-making tools can help build community and empower users.
ES:
Este artículo examina el diseño de herramientas culturalmente adaptadas de apoyo a la toma de decisiones en la planificación y la arquitectura, desarrolladas con la comunidad Innu de Uashat y Maliotenam en Nitassinan. El artículo muestra la pertinencia de la investigación-creación, basada en la inclusión de conocimientos y experiencias indígenas, para desarrollar herramientas pragmáticas. Estas herramientas toman la forma de guías: la primera, para la renovación y la adaptación de casas, y el segundo, para la planificación y la recalificación de ambientes urbanizados. Estas herramientas buscan apoyar a las comunidades indígenas y sus profesionales de la planificación, en tres aspectos: temas de planificación, vínculos entre formas construidas y aspiraciones de la comunidad, y construcción de visiones colectivas de transformación sostenible de los entornos. Estas intenciones implican métodos participativos y procesos de consulta que muestran que la elaboración de herramientas de apoyo a la toma de decisión permite el fortalecimiento del sentido de comunidad y el empoderamiento de los usuarios.
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Imaginer l’aménagement soutenable des villages inuits du Nunavik : le design pour réfléchir aux possibles
Geneviève Vachon, Érick Rivard, Mathieu Avarello and Laurence St-Jean
pp. 137–150
AbstractFR:
Cet article porte sur un processus collaboratif de design urbain visant la conception de visions d’avenir concrètes et soutenables pour deux villages inuits du Nunavik. En plus de données sur l’adaptation culturelle et climatique des milieux de vie, les propositions des auteurs s’appuient sur des observations, des savoirs autochtones et différents concepts d’aménagement nordique, de même que sur l’avis d’experts et d’informateurs locaux. Comment planifier une offre adéquate en logements et en espaces partagés pour favoriser des milieux adaptés aux pratiques locales et aux conditions climatiques extrêmes ? Quelles formes donner à ces milieux tout en respectant les contraintes environnementales, sociales et organisationnelles ? Les projets font émerger des connaissances (ou prises de connaissance) en lien avec l’aménagement sur les composantes et les paysages qui fondent l’identité des villages, ainsi que sur le rôle, l’occupation et l’adaptabilité des lieux d’échanges, sur la perception de la densité et sur l’acceptabilité d’autres manières possibles d’organiser les secteurs résidentiels.
EN:
This article presents the results of a collaborative urban design process to imagine tangible and sustainable visions for two Inuit villages of Nunavik. Considering data on the cultural and environmental adaptation of living environments, the proposals are based on in situ observations, shared Indigenous knowledge, concepts of northern planning, and the advice of experts and local informants. How might we plan an adequate supply of housing and collective spaces to consolidate built environments and simultaneously adapt to local practices and extreme weather conditions? What forms can these environments take while respecting environmental, social and organizational constraints? The proposed projects foster knowledge regarding northern planning challenges: on the urban components and landscapes that underpin the identity of the villages; on the role, occupation and adaptability of shared places; on the perception of density, and on the acceptability of alternative ways to organize residential areas.
ES:
Este artículo trata sobre un proceso colaborativo de diseño urbano para la concepción de perspectivas futuras concretas y sustentables para dos localidades inuit de Nunavik. Además de datos sobre la adaptación cultural y climática a los entornos de vida, las propuestas de los autores se apoyan en observaciones, en los conocimientos indígenas y en los diferentes conceptos de desarrollo del norte, así como también en el asesoramiento de expertos y de informantes locales. ¿Cómo planificar un suministro adecuado de viviendas y de espacios compartidos para promover entornos adaptados a las prácticas locales y a las condiciones ambientales extremas? ¿Qué formas se pueden dar a estos entornos respetando a su vez las restricciones ambientales, sociales y organizacionales? Los proyectos hacen surgir conocimientos (o adquisición de conocimientos) en relación con el desarrollo de los componentes y los paisajes que constituyen la identidad de las localidades, así como sobre el rol, la ocupación y la adaptabilidad de los lugares de intercambio, sobre la percepción de la densidad y sobre la aceptabilidad de otras formas posibles de organizar las zonas residenciales.
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Un nouveau sens du lieu ? « L’effet urbain » dans les communautés du Nunavik
Pratiques et témoignages
Regards Français
Comptes rendus
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Le centre du monde : une virée en Eeyou Istchee Baie-James avec Romeo Saganash, Emmanuelle Walter. Lux éditeur, Montréal, 2016, 146 p.
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L’Attrapeur d’ombres : la vie épique d’Edward S. Curtis, Timothy Egan. Albin Michel, Paris, 2015, 448 p.
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Éticas Indígenas de los Andes y de Quebec. Aportes a filosofías interculturales en las Américas, Nicolas Beauclair. Abya-Yala, Quito, 2016, 205 p.
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Les Anicinabek, du bois à l’asphalte. Le déracinement des Algonquins du Québec, Marie-Pierre Bousquet (préface de Maurice J. Kistabish). Éditions du Quartz, Rouyn-Noranda, 2016, 336 p.