En 1998, afin de développer et de renforcer le dialogue avec les Premières Nations et les Inuits du Québec et dans la continuité des projets entrepris depuis son ouverture, le Musée de la civilisation de Québec inaugurait l’exposition permanente Nous, les Premières Nations. L’objectif principal de cette exposition visait à faire connaître les réalités des premiers habitants du Québec. Son succès et sa popularité auprès des visiteurs, particulièrement la clientèle scolaire et la clientèle touristique, ne se sont pas démentis depuis ce temps. Treize ans plus tard, le paysage culturel, social, économique et politique s’est transformé. Force est de constater que le propos, comme le traitement, mérite d’être actualisé. Aujourd’hui, les peuples autochtones demeurent encore méconnus, la population peine à les distinguer et à comprendre leurs revendications. Le Musée a donc entrepris à l’automne 2008 le renouvellement de cette exposition permanente et a adressé une demande de financement au ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec. Un premier comité scientifique est alors formé et des rencontres exploratoires sont organisées. Une fois le financement accordé, des rapports de recherche-synthèse sur le thème « Identités et territorialités » sont élaborés par différents chercheurs pour chacun des groupes autochtones du Québec. La méthodologie se met en place à partir de questions centrales : comment les autochtones du Québec souhaitent-ils être représentés dans cette nouvelle exposition, comment connaître leurs points de vue et comment traduire ces points de vue dans une salle d’exposition ? Le travail s’engage sur la voie d’une démarche participative et collaborative étroite à chaque étape du processus de réalisation. L’intention est de travailler de manière rapprochée avec chacune des Premières Nations et avec les Inuits afin de définir les contenus et le concept de la nouvelle exposition qui sera inaugurée au printemps 2013. Plusieurs objectifs ont été identifiés par l’institution afin d’orienter la mise en marche de cette réalisation : Trois étapes générales constituent le processus de réalisation : 1) la phase des échanges et des rencontres durant laquelle les différents groupes autochtones du Québec sont rencontrés ; 2) la phase de conception qui a pour objectif de favoriser la création chez les artistes autochtones ; 3) la phase de réalisation qui correspond à l’étape de production et de matérialisation de l’exposition : rédaction, traduction en langues autochtones de certains éléments, création d’icônes graphiques, production matérielle et autres. Afin de s’assurer du bon déroulement de ces différentes phases, le Musée a mis en place une méthodologie qui mobilise différents acteurs et regroupements autochtones ou oeuvrant dans les milieux autochtones. Composé de sept personnes, le comité scientifique est notamment chargé de contribuer à la définition des contenus, de conseiller le Musée sur la conduite des recherches thématiques et documentaires et de valider le concept et le scénario de l’exposition. Il regroupe à la fois des chercheurs autochtones et non autochtones, des professeurs du milieu universitaire et des consultants du milieu autochtone. Mmes Suzy Basile, Caroline Desbiens, Lisa Koperkualuq et Sylvie Vincent ainsi que MM. Frédéric Laugrand, Pierre Lepage et Jacques Kurtness forment ce comité. En novembre 2010, le Musée a rassemblé des représentants de toutes les premières nations, des Inuits et de groupes d’intérêts autochtones (Terres en vues, Femmes autochtones du Québec, Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec). L’Assemblée fut invitée à exprimer ses attentes, à communiquer son point de vue sur la démarche et à valider celle-ci. Sollicités par le directeur général, Michel Côté, les participants ont généreusement fait part de leurs suggestions pour que le processus soit mené rondement et ont proposé …
Vers une nouvelle exposition au Musée de la civilisation[Record]
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Laurent Jérôme
Membre régulier du CIÉRA et Musée de la civilisation
La Revue accorde le mot « Inuit » en genre et en nombre conformément à l’avis de l’Office québécois de la langue française, « pour favoriser l’intégration de l’emprunt au système linguistique du français ». Suivant la position officielle du Musée de la civilisation, l’auteur désire manifester son désaccord. [NDLR]