Abstracts
Résumé
Cet article vise à reconstruire les biographies historiques des objets pour déterminer comment ces dernières servaient à produire de la valeur et à modeler l’identité d’un groupe dans le contexte des échanges interculturels. À partir de la biographie d’un objet, les perles de verre et de coquillages, l’auteur éclaire leurs divers usages dans la culture d’origine française et identifie les nouveaux usages que leur assignait la culture réceptrice, c’est-à-dire les différents groupes amérindiens du nord-est de l’Amérique du Nord. En suivant le mouvement des objets dans le temps et dans l’espace, d’une culture à une autre, il analyse la façon dont ils acquièrent de la valeur et comment cette dernière s’exprime par l’échange. L’auteur étudie aussi les utilisations que les Amérindiens du Nord-Est faisaient des perles de coquillages à l’époque du Sylvicole tardif (XVe siècle) et dans les débuts de la période des premiers contacts avec les Européens (XVIe et XVIIe siècles), afin de mieux évaluer les répercussions du contact sur la culture réceptrice. C’est en effet durant cette période des premiers contacts que les relations de pouvoir se négocièrent et que l’interaction fut la plus déterminante. L’analyse repose sur deux corpus principaux : les archives notariales et les relations de voyage d’origine européenne, et les collections archéologiques provenant de sites de contacts amérindiens.
Abstract
This article focuses on the appropriation of French glass and shell beads by Amerindian groups in Northeastern North America during the sixteenth and seventeenth centuries. The aim of the study is to shed light on how regimes of value as “operators” of identity are constructed through intercultural exchange. The study emphasizes the use of the body as a site of exhibition and of cultural regeneration. The author’s approach is to reconstruct the historical biographies of beads by documenting their uses in the culture of origin and by uncovering the new uses to which they were put by the receiving culture. He also compares the uses Amerindians made of beads in the late woodland (15th C.) and early historic contact periods (16th and 17th C.) to better evaluate the impact of contact on the receiving culture. It was during this period of first contact that the power relations were negotiated and the interaction was the most effectual. Two principal sources are used to illustrate the material aspects of this process: manuscript notarial records and printed travel accounts from France, and the archaeological collections derived from Amerindian contact sites.
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