Abstracts
Résumé
Entre 1925 et 1939, l’artiste canadienne Pegi Nicol MacLeod a réalisé un certain nombre d’autoportraits modernistes, intimes et introspectifs. Les critiques et les collègues de MacLeod ont souvent décrit ses peintures comme inachevées, précipitées, bâclées et manquant d’organisation, ce qui vaut pour l’ensemble de son oeuvre. Cet essai est une tentative pour lever le silence dans lequel MacLeod est plongée depuis sa mort, et ce, malgré la grande considération dont jouissait son art de son vivant. Je soutiens que la qualité ouverte, expressionniste et expérimentale des peintures de MacLeod va à l’encontre de la conception masculine du chef-d’oeuvre comme création entièrement aboutie. De plus, la lecture de ses oeuvres comme inachevées témoigne des préjugés liés aux genres dans la réception de son travail. En m’éloignant d’une interprétation psycho-biographique de ses peintures, je soutiens que les autoportraits de MacLeod sont profondément ambigus et incitent à une observation prolongée.