Abstracts
Résumé
L’art de Jack Chambers est souvent décrit et défini comme étant régional, soit profondément représentatif de London et de l’Ontario du sud-ouest. S’il est vrai que plusieurs éléments viennent soutenir ce point de vue — dans les tableaux et films de Chambers comme dans ses écrits —, celui-ci demeure incomplet et même trompeur. Nous pouvons raconter une histoire différente de Chambers et des environs de London, une histoire qui rend paradoxale l’étiquette régionaliste qui lui est généralement accolée. De surcroît, cette lecture alternative, qui découle d’une mise en valeur d’autres éléments, nous permet de jeter un regard nouveau sur une grande partie de l’oeuvre de Chambers, y compris « Perceptual Realism » (1969), son essai difficile qui a souvent laissé ses lecteurs perplexes, ainsi que son film Hybrid (1967). L’habitude de Chambers d’emprunter des motifs provenant de la tradition européenne classique, qu’il a activement émulée à travers ses souvenirs personnels de son éducation en Espagne et ses associations avec London et ses environs, fait de son régionalisme une valeur interne — et non une affiliation provinciale — qu’il a tenté d’expliquer dans son autobiographie (1978) en décrivant le perceptual realism comme une « faculty of inner vision ». Comment réconcilier le régional et l’international dans l’oeuvre de Chambers ? Il nous montre que ces dimensions de la réalité coexistent nécessairement partout, si seulement nous pouvons les percevoir : dans London, dans l’artiste, dans la dynamique de la mémoire humaine, et particulièrement dans le jeu entre le conscient et l’inconscient, ce théâtre palpable de l’esprit que ses films reflètent si puissamment.
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