Abstracts
Résumé
Les oeuvres de Mark Lombardi représentent des réseaux clandestins de pouvoir sous la forme de diagrammes. Ses dessins sont en quelque sorte des cartes qui retracent, avec l’aide de courbes, de traits et de cercles, la façon dont les corporations réussissent à soustraire à la vue du public d’importantes sommes d’argent et, par la même opération, contribuent à consolider le pouvoir des chefs d’entreprise aussi bien que des politiciens. Lombardi est ici comparé à Hans Haacke, Josh On et Bureau d’études, trois artistes dont l’oeuvre consiste aussi à construire des diagrammes dans le but de mettre à jour la corruption par ce type de représentation visuelle. S’inspirant des théories de Susan Buck-Morss, qui retrace la genèse de la visualisation des rapports économiques au dix-huitième siècle, cet article se penche sur les stratégies adoptées pour rendre visibles les rapports incorporels que tissent les diagrammes et les schémas économiques. De plus, en rapprochant le concept de rhizome—que Gilles Deleuze et Félix Guattari associent à la décalcomanie et à la cartographie—du concept de diagramme, tel qu’expliqué dans Foucault, l’article accorde une attention à l’aspect esthétique de l’organisation de données. C’est cette double analyse de Buck-Morss et de Deleuze et Guattari qui va effectivement permettre de démontrer l’aspect dynamique et virtuel des trajectoires que Lombardi trace sur la feuille pour dévoiler les réseaux de pouvoirs corrompus.
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