Abstracts
Résumé
Notre article s’intéresse à la façon dont l’Exposition Universelle de 1900 s’est servi du corps féminin pour dessiner la relation entre la France, Paris et les provinces. Le contraste marqué entre les représentations de La Parisienne et celles de ses soeurs de province laisse apparaître une série d’enjeux conflictuels liés à la consommation et la production, la modernité et la tradition, l’évolution et l’immobilisme. Nous nous intéressons en particulier ici à l’entrée principale construite pour l’exposition, la Porte Monumentale, afin d’explorer la manière dont l’exposition a construit la nation dans un rapport discursif de centre à périphérie. En dépit d’une rhétorique situant l’exposition dans une perspective de décentralisation, l’exposition de 1900 s’est effectivement servie d’allégories géographiques sexuées pour donner aux relations entre la nation, sa capitale et ses régions une apparence harmonieuse, alors que celles-ci se trouvaient dans un rapport fortement hiérarchisé et politisé. Prenant pour exemple le cas de la Provence, je conclus en examinant comment les groupes régionaux ont tiré profit de leurs moyens limités pour s’insérer dans le récit national.
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