Abstracts
Résumé
L’utilisation de l’écriture en tant que médium dans l’art contemporain doit beaucoup aux années 1960 et au mouvement conceptuel ainsi qu’à l’art du début du XXème siècle impliquant le langage écrit dans sa démarche. Néanmoins, les artistes contemporains recourent à ce médium par des voies sophistiquées qui divergent grandement du mouvement conceptuel en associant mots, idées et matériaux d’une manière qui aurait semblé contraire à de nombreux tenants de ce mouvement. Débarrassé de la rhétorique de dématérialisation chère à la critique des années 60, l’art contemporain s’empare du langage écrit en démontrant non seulement son potentiel à la fois conceptuel, visuel et matériel, mais aussi sa capacité critique autoréflexive. Dans cet essai, nous prenons l’acte de voir/écrire dans l’art conceptuel comme un point de départ pour explorer le travail fondé sur l’enquête et la recherche de l’artiste canadienne Janice Kerbel. Soulignant la façon dont les mots écrits de Kerbel entrent en dialogue avec leur forme visuelle, nous montrons dans le même temps que le contexte dans lequel une oeuvre de ce type est exposée modifie l’interprétation des mots et des codes visuels qu’ils invoquent. L’analyse se concentre plus particulièrement sur Remarkable (2007–10), une série d’affiches typographiques commandées à l’origine par le salon Frieze Art Fair à Londres, puis présentées à l’occasion d’une exposition individuelle de Kerbel à la Tate Britain en 2010.
Download the article in PDF to read it.
Download