Abstracts
Résumé
Au début du dix-neuvième siècle, la médecine de l’Europe de l’ouest a subi une transformation institutionnelle et discursive suite à de nouvelles perceptions en études anatomiques. De nouvelles tendances culturelles, politiques et hygiéniques (par exemple, la découverte de la « saleté » et les maladies qui y sont associées) ont encouragé la communauté médicale à faire du cadavre le site d’une nouvelle méthode « scientifique » de la connaissance médicale. En conséquence, il y a eu une recrudescence de publications d’atlas composés d’illustrations minutieuses fondées sur des observations détaillées de phénomènes physiologiques. Cet article s’intéresse à la façon dont les illustrations médicales du dix-neuvième siècle encodaient une nouvelle manière de voir le corps et analyse le rôle qu’elles ont joué à donner à la médecine moderne le professionnalisme qu’on lui connaît. Les atlas anatomiques du dix-neuvième siècle étaient tout à fait différents de leurs prédécesseurs : ils possédaient des dépliants « grandeur nature », des lithographies raffinées mettant l’accent sur le type de tissus, ainsi que des mécanismes uniques pour le cadrage et le recadrage ; le tout leur prodiguait un langage précis et une grammaire visuelle. Cet article analyse la rhétorique visuelle à la fois complexe et contradictoire des atlas : leurs codes d’identification parfaits et réalistes et les écoles d’art néoclassiques que les atlas exploitaient ouvertement.