Abstracts
Résumé
L’iconographie unique de la mosaïque de l’abside créée par Théodulf, évêque d’Orléans, à l’oratoire de Germigny-des-Prés en 806, contient le seul sujet hébreu et non chrétien à y avoir survécu sur un autel chrétien : une image de l’Arche d’Alliance, encadrée de deux chérubins, fidèle aux textes de l’Ancien Testament. L’image est analysée non seulement dans son sens littéral en tant qu’illustration historique d’un texte, mais aussi en rapport avec les nombreuses allégories de l’Arche qui firent l’objet de discussions exégétiques à l’époque. Des preuves sont fournies à l’effet que, parmi les multiples strates de sens coexistant sous la surface de cette image, pourrait exister une Vierge Marie trônant entre deux chérubins et que Théodulf, malgré l’absence d’éloges à la Vierge Marie dans ses propres textes, aurait pu inscrire – en vertu de son passé, de ses intérêts et de sa formation – cette allégorie cachée dans l’image non iconique qu’il avait érigée au-dessus de son autel. Ainsi, dans ses dévotions personnelles, pouvait-il saluer la Vierge en conformité avec sa position iconophobe et dans le respects êtres saints de sa foi.