Abstracts
Résumé
À partir de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fédéral canadien s’est de plus en plus intéressé à ses régions nordiques et arctiques, au « pays du nord, puissant et libre », imaginé dans le texte anglais de l’hymne national du Canada. Ces terres lointaines ont fourni les ressources minérales nécessaires à certaines opérations militaires et ont servi de sites à des installations stratégiques. Le développement de nouvelles infrastructures comme l’Alaska Highway – traversant davantage le territoire canadien qu’américain – a également exposé la précarité de l’autonomie canadienne. Les stratégies pour la canadianisation du nord ont été renforcées par la guerre froide et les politiques de développement, surtout sous le régime Diefenbaker. Des architectes comme Peter Dickinson et Ralph Erskine ont été invités à préparer les plans de nouvelles colonies, notamment Frobisher Bay (1958) et Resolute (1963), où l’on a déployé une technologie de construction de pointe à partir d’objectifs de planification issus du mouvement moderne. Cet épisode illustre la collusion ironique entre le mouvement moderne et les moteurs de la modernité que celui-ci avait l’intention de reformuler.
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