Abstracts
Résumé
La deuxième moitié du vingtième siècle a vu un changement marqué dans la manière de présenter, de collectionner et de comprendre l’art des peuples indigènes d’Australie. Les approches antérieures spécialisées (ethnographique et anthropologique) des artefacts aborigènes ont été remplacées par la reconnaissance générale que l’art indigène (qui offre des formes nouvelles souvent proches de l’art contemporain) n’est pas seulement un élément important et unique de l’art de l’Australie moderne, mais en constitue évidement l’aspect le plus intéressant pour le reste du monde.
On sait que les attitudes et les pratiques institutionnelles se sont transformées au cours des années 1970 et 1980. Dans le contexte d’un lent abandon d’une histoire lourde de politiques culturelles racistes, ces décennies constituaient un intervalle entre les premières réformes des années 1960, au moment où les aborigènes australiens eurent accès – tardivement – à la pleine citoyenneté, et les années 1990 alors que la « Réconciliation » entre les peuples indigènes et les descendants des colons devint un enjeu politique de premier plan. Au début de XXIe siècle, les productions des artistes aborigènes obtiennent les plus hautes cotes du marché de l’art, bien supérieures à ce que pouvait obtenir les autres artistes vivants.
Cet article s’interroge sur le rôle de la recherche et de l’enseignement universitaires dans la réévaluation de l’art aborigène de la culture australienne contemporaine. Nous croyons que l’histoire de l’art et les cours théoriques universitaires, le milieu du marché de l’art ainsi que les principaux musées d’art publics ont tous eu un rôle à jouer dans la transformation du statut de l’art aborigène, mais que l’université s’est contentée de suivre le mouvement avec les autres instances, plutôt que d’en montrer la voie.
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