Abstracts
Résumé
Vers la fin du dix-neuvième siècle, l’artiste torontoise Laura Muntz (1860–1930) était reconnue comme la peintre la plus importante du thème des mères et enfants du Canada anglais. Elle avait exposé à maintes reprises à Toronto et à Montréal et participé à de nombreuses expositions internationales (France, Angleterre et États-Unis). En 1898, après dix ans d’étude et de travail en Europe où elle avait acquis une connaissance solide des mouvements artistiques européens contemporains, elle revint à Toronto. Son arrivée coïncidait avec l’apogée du culte de la maternité au Canada. La glorification de la mère était étroitement associée à la notion de la Femme Nouvelle et au féminisme maternel conservateur et bourgeois qui préconisaient que les qualités humanitaires et nourricières innées des femmes justifiaient leur participation à la vie publique. Cet article traite de l’oeuvre Madonna and Child de Muntz et la met en relation avec les débats contemporains qui contribuèrent à la conceptualisation de la maternité. Il analyse le tableau dans le contexte des théories sur l’hérédité, du féminisme maternel et du mouvement canadien de pureté sociale, tout en considérant les implications psychologiques plus générales de l’identité féminine et plus spécifiquement les liens fin-de-siècle entre la féminité et la mort. Je propose qu’en dépit de son titre, ce tableau peu connu ne se limite ni aux thèmes chrétiens ni aux thèmes maternels, mais, au contraire, que l’image d’inspiration symboliste de Muntz peut être considérée comme un symptôme de l’ambiguïté et de la contradiction qui caractérisaient la fin de siècle et que l’oeuvre serait plus justement intitulée ainsi : Madonna/Mother/Death and Child.
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