Abstracts
Résumé
L’oeuvre provocante de Marcel Duchamp intitulée, Etant donnés : 1. La chute d’eau, 2. Le gaz d’éclairage, 1946-1966, construite en secret pendant les vingt dernières années de sa vie, est l’objet de cet article. Cette oeuvre, selon l’auteure, a été conçue pour être vue in situ, non seulement pour produire un effet de choc mais aussi pour embrouiller le spectateur. Transformé(e) en voyeur, le spectateur se sent gêné(e) devant ce corps de femme exhibitionniste exposé dans un musée. L’auteure décrit cette expérience de gêne comme un « trébuchet » (aussi le titre d’une autre oeuvre) de l’artiste. Elle raconte comment, une fois libéré de ce piège, on peut voir cette oeuvre comme un jeu de miroir, un jeu spéculaire joué entre deux partenaires, Marcel Duchamp (en guise d’homme rationnel) et son alter ego, Rrose Sélavy (en guise de corps de femme subversif). Elle explique comment ce jeu spéculaire est basé sur les principes cartesiens, et se joue surtout entre « corps » et « esprit ».
L’auteure finit par démontrer que cette oeuvre (ou jeu) n’est qu’une représentation de Marcel Duchamp, en tant qu’homme, qui regarde sa réflection inversée (de femme) dans un miroir. Il s’agit donc de la représentation d’un androgyne, Rrose/Duchamp. Une discussion des problèmes de l’androgynité amène l’auteure à réaliser que ce jeu de miroir révèle un aveuglement de la part de l’artiste; un aveuglement qui, par contre, apporte des élaircissements importants sur la question de l’identité, et surtout sur le problème de l’articulation de la différence entre le moi et l’autre.
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