Abstracts
Résumé
Les mosaïques du douzième siècle dans l’église de San Marco à Venise ont été le sujet de plusieurs études récentes, notamment celle d’Otto Demus (1984), qui ont essayé d’y trouver un programme intégral. Mais le sens de la décoration de la coupole sud – quatre saints masculins (Nicolas, Clément, Blaise et Léonard), figurés debout, contre un fond d’or – est resté mystérieux, sans rapport évident avec les autres mosaïques à l’intérieur de l’église. Demus les rejette comme une « anomalie », « la partie de la décoration la plus désappointante ». Cet article proposera, par contre, qu’il existe un élément unifiant, partagé par ces quatre saints, qui peut expliquer leur choix : leur importance au mouvement pour le renouvellement de l’Église, mouvement appelé la Réforme grégorienne (fin du 11e-début du 12e siècle). Tous les quatre sont en vue dans le décor contemporain des églises de Rome (p.e. S. Clemente, S. Maria Immacolata à Ceri), où ils exemplifiaient les qualités importantes au clergé réformateur, notamment l’opposition à l’habitude de simonie et le développement d’un plus grand intérêt porté aux soins pastoraux. Donc, la décoration de la coupole sud peut être interprétée comme une affirmation des intérêts et des activités du mouvement réformateur, et par extension, de l’église romaine. Ce n’est pas par hasard que les premières années du douzième siècle constituent un moment de rapprochement entre Rome et Venise, dont la culmination a eu lieu dans les années 1120 quand la flotte vénitienne a participé aux Croisades, opérant sous le vexille de Saint-Pierre.
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