Abstracts
Résumé
Entre 1890 et 1897, l’artiste allemand Max Klinger peignait le Christ sur le mont Olympe, son oeuvre la plus considérable et la plus ambitieuse. Elle représentait le Christ et les quatre vertus cardinales apparaissant devant Zeus et les dieux olympiens. La critique récente autant que la critique de l’époque ont interprété l’oeuvre de diverses façons et au moins un critique du temps l’avait vu comme la célébration du triomphe de la Chrétienté sur le paganisme, mais une relecture du contexte suggère autre chose. Une longue lignée d’écrivains allemands, comprenant Goethe, Schiller, Heine et plus particulièrement Nietzsche, ont vu le Christianisme comme une religion “mortifère” qui avait détruit la sensualité naturelle et l’amour de la vie, caractéristiques des Anciens. Comme de nombreux intellectuels de l’époque, Klinger admirait Nietzsche. Un examen approfondi du tableau et des oeuvres qui s’y rattachent laisse croire que Klinger voyait son tableau comme une allégorie nietzschéenne, rejetant la culpabilité chrétienne liée au corps et affirmant de nouveau la sensualité physique. Les oeuvres de Klinger reflètent cette idée d’une association entre l’antiquité classique et la liberté sexuelle, idée largement partagée par de nombreux artistes symbolistes allemands à la fin du siècle. À travers ce thème, ces artistes désiraient se libérer des conventions morales et esthétiques de leur temps.