Abstracts
Résumé
À la fin des années trente, au moment où il collaborait avec Georges Bataille à la production du journal Acéphale, André Masson a réalisé un certain nombre de dessins d’une apparente facture automatiste mettant en scène des images d’agression et de violence sexuelle. Destinées à un public d’initiés (Acéphale est aussi le nom d’une société secrète) parmi lesquels l’on compte des dissidents du surréalisme et des intellectuels gravitant dans l'orbite du Collège de Sociologie, ces représentations doivent beaucoup à la théorie psychanalytique, notamment aux premiers travaux de Jacques Lacan sur le stade du miroir.
L’examen du contexte d'émergence des oeuvres et de la théorie, démontre leur profonde affinité de même que leur alliance tactique à un moment où tout projet politique révolutionnaire semblait rendu impossible par la démobilisation des forces socialistes et l’inexorable montée du fascisme. Tranposée dans le registre symbolique où le sujet psychique trouve son identité sexuelle en même temps que sa force d’action, la situation de véritable impotence politique gagnait à la fois son principe d’explication et une forme d’exutoire. L’intérêt de Masson pour les thèmes d’agressivité, de mutilation sexuelle ou de dislocation corporelle traduit une volonté de résistance aux forces de régression incarnées par le fascisme.
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