Abstracts
Résumé
L’oeuvre Sunrise on the Saguenay (1880) de Lucius R. O’Brien, premier président de l’Académie royale canadienne, fournit une excellente illustration de la relation entre le paysage géographique et la représentation picturale du paysage qui avait cours pendant le xixe siècle au Canada. Cette peinture célèbre constitue non seulement un exemple de la virtuosité que l’on peut atteindre en art pictural mais elle fut aussi reconnue comme l’une des meilleures oeuvres parmi celles de la collection des morceaux de réception de l’Académie. En effet, on l’a choisie comme l’un des éléments de base de la collection de l’Académie lors de la fondation de cette organisation et on lui attribua la place d’honneur au-dessus du podium de l’orateur pour l’ouverture officielle en 1882.
Quoique l’oeuvre s’inscrive dans la tradition pittoresque de la peinture canadienne, une étude des archives nous révèle que le pittoresque apparut dans discours populaire sur l’industrie, le tourisme et les loisirs vers la fin du xixe siècle. Outre un point d’excursion pour les voyageurs à la recherche du pittoresque, la rivière Saguenay faisait partie d’un nouveau secteur industriel québécois dans la région du bas Saint-Laurent. Le flottage du bois accompagné de la déforestation et de l’exode de la population agricole ont laissé leur marque alors que la relation ville-campagne modifiait la région. Les transformations romantiques de la scène picturale démontrent comment, chez le peintre-excursionniste, une cartographie mentale a conditionné l’approche au paysage de cette époque. Cette scène idyllique dévoile la grande variété d’influences artistiques chez O’Brien.
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