Abstracts
Résumé
Jeanne d’Arc ne symbolisa pas toujours la liberté, l’indépendance, et l’invincibilité. Elle fut et demeure encore un symbole privilégié de la pensée conservatrice française, un symbole de l’obédience, de la foi et de la monarchie. Il fallut attendre plus d’un siècle et demi avant de voir la création d’une nouvelle Jeanne d’Arc représentant la liberté et l’indépendance d’elle-même, de sa nation et de son sexe. La pucelle d’Orléans de Voltaire marqua le début de cette autre tradition. L’auteur rend en effet un hommage inhabituel à Jeanne d’Arc où l’on décèle toutefois l’emprunt de quelques caractéristiques critiques de Bradamante, l’héroïne de la Vierge chrétienne d’Ariosto.
La Restauration bourbonne et la défaite de 1870-1871 ont favorisé les deux grandes vagues d’images traditionnelles de Jeanne d’Arc contre lesquelles nous devons opposer le développement d’une autre tradition. Dès la fin du xixe siècle, dans une atmosphère de polarisation autour de l’affaire Dreyfus, elle devint en fait la mascotte de l’aile d’extrême droite.
Le développement d’un concept différent de Jeanne d’Arc s’effectua à travers des oeuvres littéraires de Southey, Schiller, Michelet, Dumas père, Twain, Anatole France et Shaw auxquelles s’associent des images. On ne parvint à une notion et une image de Jeanne d’Arc entièrement féministe qu’au moement où les femmes de la période edwardienne façonnèrent une Jeanne d’Arc à leur propre image.
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