Abstracts
Résumé
Le célèbre complexe sculptural-architectural dénommé le « Transparente », à l’est de la cathédrale de Tolède, a été construit par l’architecte et décorateur espagnol, Narciso Tomé, entre 1721 et 1734. Quelques quarante ans après son achèvement, il était déjà calomnié par un critique très en vue d’art néo-classique, Antonio Ponz, qui lui reprochait de ne représenter que « confusion et barbarisme ». Plus qu’à son tour, il servit de mauvais exemple de la « profusion du style baroque ». Ces détractions proviennent du fait que leurs auteurs considèrent cette structure compliquée comme un simple étalage de virtuosité de la part de son créateur, Tomé. Ces considérations s’avèrent néanmoins injustifiées, spécialement si l’on tient compte du lieu où se trouve cet assemblage détaillé—dans la cathédrale qui représente le Saint siège de l’Espagne catholique. En bref, une telle commande—en ce lieu vénérable—doit être réinterprétée dans l’optique de doctrines théologiques rigoureusement orthodoxes pour parvenir à une nouvelle interprétation mystique et « anamorphique ».
Aux fins d’analyse iconographique, nous reconsidérons ici l’ensemble dans son contexte original, c’est-à-dire comme un ensemble en deux parties : 1. le mur de l’autel arrière sculpté à profusion, qui s’élève du sol, et 2. la « chambre oculus », en forme de coupole, qui le surmonte en angle et dont l’ouverture vitrée et circulaire, l’ « oculus », capte les rayons de soleil lourds de symboles. Pour cet exposé, nous avons préparé plusieurs schémas et modèles pour cerner les différents éléments iconographiques du Transparente, ce qui nous permet, en outre, de reconstituer les rapports spatiaux qui existent entre chaque élément individuel de l’ensemble du complexe.
D’après cette nouvelle interprétation du Transparente, certaines « déformations de perspective » manifestes ne peuvent se « rectifier » que lorsqu’on les regarde vers le bas—par la fenêtre de l’oculus. Après « rectifications », on comprend que ces « déformations » (que l’on perçoit au ras du sol) proviennent d’un exercice calculé de « perspective anamorphique », très pratiqué du temps de Tomé. Nous présentons des arguments géométriques et théologiques appropriés afin de démontrer que la réorganisation nécessaire de la perspective a été réalisée en fait dans un « oeil de Dieu » métaphorique, l’Oculus Dei.
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