Abstracts
Résumé
Étude sur un tableau de Sir Lawrence Alma-Tadema, acquis récemment par le Musée des beaux-arts de Montréal et intitulé Un marchand de sculptures (Opus xlix, 1867). L’auteur étudie l’accueil réservé par les critiques à l’oeuvre d’Alma-Tadema, de son vivant et après sa mort, afin de remettre dans son contexte historique la réévaluation actuelle de ses peintures. Étant donné qu’il s’agit d’une des premières oeuvres où Alma-Tadema exploite le thème de la vie quotidienne chez les anciens dans un décor à reconstitution archéologique, le tableau est d’abord examiné du point de vue de son sujet, soit le collectionneur ou le marchand d’oeuvres d’art dans la Rome antique. Un marchand de sculptures est la première d’une longue série de peintures portant précisément sur ce sujet et qui devaient valoir le succès à leur auteur. L’examen, tant du contenu archéologique que du style de l’oeuvre (en particulier son traitement de la profondeur spatiale) fait ressortir l’influence des peintres français « néo-grecs » du milieu du siècle, notamment de Gustave Boulanger et d’Ingres vers la fin de sa carrière, de même que la tradition flamande des tableaux de « cabinet d’amateur », plutôt que des peintres victoriens à qui l’on devait associer Alma-Tadema. On y voit que l’apport de l’artiste à l’interprétation de ce thème est de placer des personnages actuels, connus de l’époque, dans des décors de nature strictement archéologique, recréés à partir de toute une panoplie de sources originales étudiées in situ. Ces sources sont énumérées en fin d’article.